La chronique de Patrick Besson
Quatorzième tirage, en « Points », du premier roman de Sony Labou Tansi (Seuil, 1979). La Vie et demie a la vie dure.
* Version congolaise abrégée de Cent Ans de solitude (Gabriel Garcia Marquez, 1967) et d’Ulysse (James Joyce, 1922) *
Labou Tansi invente le reportage irréaliste exprimant la réalité incroyable.
* Toujours aucun auteur noir en « Pléiade », Gallimard ayant encore « la Blanche ». *
Sony s’étonnait que la Seine fût quatre ou cinq fois moins large que le fleuve Congo et la qualifiait de « ruisseau ».
* Chacune de ses phrases bondit comme un fauve pour t’égorger, lecteur.
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Les VVVF d’Afrique : villas, voitures, vins, femmes.
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Le chef est celui qui mange de la viande.
Une seule biographie de Sony, étincelante : Sony Labou Tansi, écrivain de la honte et des rives magiques du Kongo, de Jean-Michel Devésa (L’Harmattan, 1996).
* Montmartre sous la neige ressemble à un beau faux Utrillo.
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Avec le Covid-19, la planète devenue un camp disciplinaire dont les détenus n’ont le droit de sortir que pour aller au travail et en revenir à grands pas. *
Cette écriture si peu scolaire d’un professeur de collège. *
Dans ses romans, Sony ne cesse de taquiner son alter ego, Henri Lopes, agacé de lui devoir sa première machine à écrire.
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Le grand écrivain propose en souriant des énigmes grimaçantes.
Primé au festival de la Francophonie à Nice en 1981.
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Ayant passé les douze premières années de sa vie à Kimwenza, au Congo belge, Sony peut être considéré, à l’instar d’Hergé et Simenon, comme un démiurge belge. *
Les vers de deux pieds – ses préférés – ont-ils un nom ? *
Sous la direction de Nicolas Martin-Granel, Claire Riffard et Céline Gahungu, la prodigieuse édition critique (1 252 pages) des poèmes complets de Labou Tansi (CNRS Éditions, 2015).
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Alain Mabanckou : descendant californien de Sony.
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Après avoir perdu le manuscrit de La Vie et demie dans le train pour Pointe-Noire, l’écrivain le recommence aussitôt. * Sylvain Bemba (1934-1995) soigné d’un cancer par des médecins français, et Sony du sida par une féticheuse congolaise : morts tous deux à quinze jours d’intervalle
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Labou Tansi invente le reportage irréaliste exprimant la réalité incroyable.