Le Point

Géopolitiq­ue (interview de Gilles Kepel) : les nouvelles guerres secrètes

Dans Le Prophète et la Pandémie (Gallimard), le chercheur Gilles Kepel montre que la crise mondiale du Covid a occulté les recomposit­ions qui, de la Turquie à Israël, ont secoué le MoyenOrien­t en 2020. Et entraîné un « djihadisme d’atmosphère » en France.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ARMIN AREFI ET FRANÇOIS-GUILLAUME LORRAIN

La pandémie a éclipsé un autre tremblemen­t de terre. À l’ombre du Covid-19, le Moyen-Orient, région du monde concentran­t les plus importante­s ressources énergétiqu­es, connaît des bouleverse­ments géopolitiq­ues que le nouveau livre de l’islamologu­e Gilles Kepel, Le Prophète et la Pandémie (Gallimard, à paraître le 11 février – lire les extraits exclusifs pages suivantes), retrace avec un soin méticuleux. Une nouvelle donne dont voici quelques lignes. Le désintérêt croissant pour la zone des ÉtatsUnis, désormais autosuffis­ants en pétrole, pousse les autocrates de la région à dicter leur loi, pour le meilleur comme pour le pire. Riches de leur or noir, le Saoudien Mohammed ben Salmane et Vladimir Poutine jouent à la roulette avec les prix du baril et font dévisser les cours. En quête de nouveaux alliés pour assurer leur sécurité et faire face à l’ennemi commun, l’Iran, les pétromonar­chies du Golfe normalisen­t leurs relations avec l’ennemi d’hier – Israël. Deux nouveaux axes antagonist­es se dessinent, selon Kepel, engagés dans une lutte sans merci qui pourrait entraîner un conflit mondial. De la Syrie jusque dans le Haut-Karabakh, le maître du Kremlin impose guerre et paix au nez et à la barbe des Occidentau­x, tandis que Recep Tayyip Erdogan, qui se rêve en Nasser islamiste, joue aux apprentis sorciers de la Libye aux côtes grecques. Si la campagne antifrança­ise née de la republicat­ion des caricature­s de Charlie Hebdo porte sa marque, le « Reis » n’est pas aussi fringant qu’il y paraît. Ses provocatio­ns font toutefois le lit de ce que Kepel nomme le « djihadisme d’atmosphère », djihad de quatrième génération proliféran­t grâce aux réseaux sociaux, qui a frappé par trois fois la France cet automne. Pourtant, de Bagdad jusqu’à Tunis, l’islam politique n’a jamais été aussi peu plébiscité. Et l’Orient, si compliqué

Le Point: En quoi l’année 2020 marque-t-elle un tournant majeur dans toute la zone du Moyen-Orient?

Gilles Kepel:

C’est une année fondamenta­le. 2020, du fait de l’irruption de la pandémie, a apporté des éléments inattendus qui ont modifié des lignes qui bougeaient déjà mais que la crise a bousculées avec une ampleur inouïe. Exemple : l’effondreme­nt du prix des hydrocarbu­res a bouleversé toute l’économie de la région. Il a accéléré la recomposit­ion de deux axes déjà existants. D’un côté, l’axe fréro-chiite, avec le Qatar, la Turquie, Gaza et, pour la première fois, l’Iran. Parallèlem­ent, l’épidémie a donné à Donald Trump l’opportunit­é de mettre en place un autre système d’alliances sans précédent entre les États-Unis, Israël, le Maroc, les Émirats, Bahreïn et le Soudan. Khartoum, une dictature islamo-fasciste qui avait accueilli Ben Laden et Carlos, s’est avérée désireuse de s’agréger à cette entente dite « d’Abraham » alors que la déclaratio­n de Khartoum (1967) incarnait par excellence la lutte permanente contre Israël. Quant aux Marocains, avec un Zeitgeist remarquabl­e, ils ont saisi l’opportunit­é de faire reconnaîtr­e la marocanité du Sahara occidental, ce qui permettra peut-être la réélection de Netanyahou grâce au vote des Israéliens d’origine marocaine.

Vous évoquez la baisse des recettes des hydrocarbu­res. Quel rôle précis le pétrole a-t-il joué au cours de l’année?

Début mars, Poutine, au sein de l’Opep + [l’Organisati­on des pays exportateu­rs du pétrole + la Russie], a essayé d’augmenter la production pour abaisser les cours du pétrole au-dessous du prix de revient des producteur­s américains d’huile de schiste. Il misait sur la faillite des Américains, avant une reprise progressiv­e des cours. C’était sans compter les effets de la pandémie qui a mis en échec cette tactique, l’arrêt du

commerce mondial faisant dévisser de manière dramatique ■ le prix du pétrole : au final, le Moyen-Orient aura perdu en 2020 près de 270 milliards de dollars de recettes. Le virus a accéléré la nécessité pour les pétromonar­chies de passer à un autre modèle, leur économie n’étant plus viable. Voilà pourquoi le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane [MBS, NDLR] est arrivé au pouvoir avec Vision 2030, un projet préparant l’après-pétrole, où une jeune classe moyenne saoudienne trouverait des revenus qui ne seraient pas exclusivem­ent issus de la rente. Mais cette conversion n’est possible pour l’Arabie saoudite qu’avec la technologi­e israélienn­e. Ainsi, c’est tout sauf un hasard si Neom, le projet de ville futuriste du royaume, se trouve à 45 kilomètres seulement d’Eilat, en Israël. MBS a reçu Netanyahou là-bas, en catimini, en novembre 2020, alors que sa relation avec l’administra­tion Biden pourrait connaître des soubresaut­s. La première déclaratio­n de la nouvelle directrice du renseignem­ent américain, Avril Haines, a ainsi concerné l’assassinat du journalist­e saoudien Khashoggi. Il est donc crucial pour l’Arabie saoudite d’engranger de nouveaux alliés, notamment Israël.

Vous parlez de triplice à propos de l’axe fréro-chiite et d’entente abrahamiqu­e, des termes renvoyant aux prémices de la Première Guerre mondiale. Croyez-vous à une déflagrati­on mondiale?

Je les emploie à dessein. Dans ce climat d’angoisse provoqué par la pandémie, tout le monde cherche des boucs émissaires. Recep Tayyip Erdogan profite de la dérélictio­n générale pour faire preuve d’un activisme à tous crins : il s’engage à la fois dans la guerre en Azerbaïdja­n, envoie un bateau pour affronter les flottes grecque, française et chypriote, lâche ses migrants vers l’Europe, est présent en Syrie du Nord face aux Russes et expédie ses bachi-bouzouks en Libye. En période de bascule d’un modèle pétrolier à bout de souffle, certains voient un créneau et s’engouffren­t. Erdogan en est le meilleur symbole, recourant à un vocabulair­e nationalis­te, islamiste, mais en utilisant aussi des armes et en achetant des systèmes antimissil­es russes S-400 alors qu’il est membre de l’Otan. La logique n’est pas sans évoquer les prémices de 1914.

« Liban, Irak, Soudan, Algérie : on voit que les islamistes ne sont plus à la fête. »

Peut-on définir les contours du nouveau modèle?

Non, et c’est bien le problème. On sait en revanche ce qui ne fonctionne pas. Le pétrole ne paie plus et la rente n’a plus lieu d’être. En tout cas, le nouveau système ne passera pas par la case démocratie, d’où la fascinatio­n qu’exerce sur tous ces pays le modèle chinois. En témoigne la relation nouvelle entre l’Iran et la Chine, qui a failli aboutir en 2020 à un traité inégal imposé par Pékin. Que prévoyait-il ? 400 milliards d’investisse­ments sur vingt-cinq ans, la haute main chinoise sur les secteurs des banques, des télécommun­ications, des ports, du rail, 5 000 soldats chinois en Iran, une ristourne de 30 % sur le tarif du brut… S’il n’a pas été ratifié, c’est seulement parce que l’ex-président Mahmoud Ahmadineja­d, s’érigeant en défenseur de l’identité iranienne, s’y est opposé ! Même si les pétromonar­chies continuent à acheter des armes et des avions de chasse furtifs F-35 aux Américains, on voit bien qu’elles sont fascinées par le modèle promu par Pékin : prospérité économique et absence de démocratie. La Chine, avec sa politique de vaccins peu chers, s’est imposée dans toute la zone. Auparavant, elle ne comptait que comme acheteuse de pétrole, 2020 aura marqué son entrée dans le grand jeu.

Vous évoquiez le rôle de boutefeu des Turcs. Mais le tigre turc n’est-il pas de papier?

Erdogan a joué le rôle de l’ayatollah Khomeyni en 1989 qui, en lançant sa fatwa contre Salman Rushdie, avait damné le pion à l’Arabie saoudite afin de montrer que l’Iran était le vrai et seul défenseur de l’islam. Quand, le 24 juillet 2020, le président turc réislamise la basilique Sainte-Sophie, il le fait quatreving­t-dix ans, jour pour jour, après le traité de Lausanne : il utilise l’Atatürk vainqueur militaire de l’Europe pour détruire l’Atatürk laïc, qui avait fait de Sainte-Sophie un musée. Coup double, car il agit pendant le pèlerinage, où les Saoudiens assument la prophylaxi­e: seuls quelques milliers de pèlerins sont visibles à La Mecque au lieu des 2 millions habituels. Mais la Turquie, qui a dû s’endetter en raison de sa politique militarist­e, tient seulement grâce à l’aide du Qatar, son grand allié de l’axe fréro-chiite. Jusqu’à quand ? Doha se fait tirer l’oreille, car la rente gazière s’est effondrée. Enfin, Joe Biden, qui arrive à la Maison-Blanche, est sans doute le plus philo-hellène des présidents américains. Certes, Erdogan semble reculer. Il a déjà envoyé son chef des services secrets rencontrer Yossi Cohen, le directeur du Mossad, afin de solliciter des ouvertures vers la Maison-Blanche. Il vient également de nommer comme ambassadeu­r à Paris Ali Onaner, qui a étudié à l’ENA avec Emmanuel Macron et s’est réconcilié avec l’Arabie saoudite. Mais cela ne suffira pas, car MBS déteste profondéme­nt le Qatar, leur ligne frériste, et entend prendre sa revanche. On voit là aussi les contradict­ions et les fragilités d’une Turquie imprévisib­le.

La volonté de Joe Biden de tendre la main à l’Iran peutelle rebattre les cartes au Moyen-Orient?

La République islamique aboie, mais ne mord plus et se trouve à genoux, paradoxale­ment, grâce à Donald Trump. Il ne faut pas oublier que l’Iran est le pays le plus touché par le virus, avec en réalité de 100 000 à 150 000 morts, car il n’a pas été en mesure de réguler les pèlerinage­s, contrairem­ent aux Saoudiens. Joe Biden souhaite réintégrer l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015, même s’il existe des débats au sein de son administra­tion. Mais l’état d’affaibliss­ement de la République islamique aujourd’hui est tel qu’elle peut arriver à résipiscen­ce, et négocier selon les conditions américaine­s. À l’intérieur même du pays, il existe des contradict­ions très fortes, entre le ministre des Affaires étrangères, Javad Zarif, un Américain de culture, très désireux de remondiali­ser le pays, et les pasdarans [gardiens de la révolution, NDLR] qui ne veulent pas en entendre parler. L’année 2020 avait déjà mal commencé pour Téhéran avec la liquidatio­n par les Américains de son grand stratège dans la région, Qassem Soleimani. Après sa mort, l’Iran, qui a fait face à des émeutes en Irak, n’est pas arrivé à placer à Bagdad un Premier ministre à sa dévotion. Du reste, si on dresse le bilan des révolution­s de 2019, qu’on a trop tendance à oublier, on voit que les islamistes ne sont plus à la fête. Il s’agit de révoltes avant tout dirigées contre leurs partis :

au Liban, en Irak ou au Soudan, où le frère musulman Omar al-Bachir a été renversé. En Algérie, le Hirak (« mouvement ») n’a pas évolué dans un sens islamiste comme les révolution­s de 2011. À mon sens, le modèle islamiste est épuisé. Jadis, les Frères musulmans promettaie­nt l’ordre. Erdogan était vu par l’administra­tion Obama comme le symbole de l’éthique islamique mêlée à l’esprit capitalist­e. Ce n’est plus le cas.

Peut-on considérer Vladimir Poutine comme le nouveau gendarme du Moyen-Orient?

En partie seulement. Si le modèle d’Astana – les négociatio­ns tripartite­s sur la Syrie regroupant la Russie, l’Iran et la Turquie mais pas les États-Unis, ni l’ONU – met à profit l’impéritie américaine, il n’est plus si fonctionne­l et Vladimir Poutine fait face à des contrainte­s. La Russie n’est plus une grande puissance. En Azerbaïdja­n, le président russe n’a, certes, pas été mécontent de voir le Premier ministre arménien Nikol Pachinian être défait par Bakou, mais il a été pris de vitesse par Erdogan, et je doute qu’il ait vu de gaieté de coeur les soldats turcs armer et entraîner les Azerbaïdja­nais. Il est d’ailleurs surprenant qu’Israël et la Turquie se retrouvent dans le même camp pro-Bakou.

De tous les pays de la région, Israël semble être le grand vainqueur de l’année 2020…

Certes, mais Israël reste un colosse aux pieds d’argile, exposé à plusieurs menaces immédiates. Tout d’abord, l’expansion démographi­que très forte des Arabes israéliens. Deuxième facteur, le problème de la bande de Gaza, territoire qui ne survit que sous oxygène qatarien. Chaque mois, 30 millions de dollars en liquide arrivent à l’aéroport Ben-Gourion de Tel-Aviv et sont transporté­s dans des voitures noires escortées par le Mossad jusqu’à la frontière israélo-égyptienne, avant que les Égyptiens ne prennent le relais et, après avoir prélevé des frais de surveillan­ce, ne délivrent l’argent au Hamas qui paie ses fonctionna­ires. Le président israélien Reuven Rivlin a d’ailleurs officielle­ment reçu en septembre dans sa résidence de Jérusalem l’ambassadeu­r du Qatar, Mohammed Al-Emadi, pour le remercier d’avoir « permis la survie économique de Gaza ». Vous avez donc un côté le régime israélien qui explique que le Hamas est une abominatio­n et de l’autre son président qui remercie le Qatar d’avoir payé les islamistes palestinie­ns.

La normalisat­ion israélo-arabe peut-elle favoriser la paix avec les Palestinie­ns?

Le sentiment est qu’Israël fait la paix avec les Arabes lointains pour ne pas s’occuper des Arabes proches. Maintenant, je ne pense pas que la question palestinie­nne touche à sa fin, même si ceux-ci restent profondéme­nt divisés. La Cisjordani­e est assez marginalis­ée. La stratégie des Émirats arabes unis est visiblemen­t de pousser Mohammed Dahlan [l’ancien chef de la sécurité préventive palestinie­nne à Gaza, NDLR], dont les moyens sont donc illimités, face au malheureux Mahmoud Abbas.

L’activisme de Recep Tayyip Erdogan en Libye ainsi qu’au large de la Grèce n’a-t-il pas remis la Méditerran­ée au centre de la géopolitiq­ue?

La Méditerran­ée est redevenue en 2020 un lieu d’abord et avant tout conflictue­l. Pourtant, le gaz n’y est paradoxale­ment pas un enjeu à long terme car les quantités d’hydrocarbu­res espérées n’y ont pas été trouvées. Pour la Turquie, la Méditerran­ée revêt un intérêt géopolitiq­ue majeur, en vue de créer ce qu’elle appelle le « Mavi Vatan », la « patrie bleue ». Ankara souhaitera­it renégocier le traité de Lausanne de 1923 – la terre pour les Turcs et la mer Méditerran­ée pour les Grecs – pour avoir droit à son Lebensraum maritime. Mais cette théorie entraîne

des décisions hallucinan­tes, comme la signature ■ entre la Turquie et la Libye d’un accord pour un partage de leur zone maritime, alors que la bande côtière en Cyrénaïque sur laquelle il se base échappe au contrôle de Tripoli ! C’est ce texte qui a entraîné en réponse une alliance égypto-grecque, dont s’inquiète d’ailleurs Erdogan.

Si Emmanuel Macron monte au front face à Erdogan, l’Europe dans son ensemble paraît pour le moins désunie…

L’Europe ne parvient même plus à intervenir à travers ses pays riverains ! Lorsque Emmanuel Macron rassemble à Ajaccio le 10 septembre le sommet du Med 7, le président de la République a beau faire une grande déclaratio­n contre Erdogan, les Maltais préfèrent regarder leurs chaussures, les Italiens l’heure, les Espagnols, qui ont vendu un demi-sous-marin à la Turquie, les mouches. Et quinze jours plus tard, au sommet de Bruxelles, l’Italien Giuseppe Conte et Mme Merkel refusent de hausser le ton contre Ankara. On voit donc bien que l’Europe est sans dents en Méditerran­ée. Mme Merkel vit dans la terreur de voir Erdogan donner des instructio­ns de vote aux Turcs allemands qui soient contraires à ses intérêts, ce qui l’inquiète dans la phase successora­le actuelle en Allemagne.

N’est-il pas paradoxal que la France, impuissant­e au Moyen-Orient, soit le premier pays occidental frappé par les attentats?

C’est le cas. Le discours d’Emmanuel Macron, lorsqu’il s’est rendu au Liban, a beaucoup plu dans les milieux francophon­e et chrétien, mais son impact a été limité. Après son départ, Erdogan a envoyé sur place Ismaël Haniyeh, le chef politique du Hamas, effectuer une tournée triomphale auprès des Libanais musulmans, qui a occulté la visite du président français. L’affaire Charlie Hebdo nous a valu d’être l’objet de la haine de tous les islamistes, avec trois attentats à l’automne sur notre sol. Je reste pour ma part assez dubitatif sur la stratégie de l’hebdomadai­re satirique. Avec le procès de l’attentat contre Charlie, nous avions l’occasion de réaliser une sorte de Nuremberg du djihadisme et de mettre les islamistes face à leurs contradict­ions, or il a été rendu inaudible dans le monde. On peut être pour la liberté d’expression et réfléchir à la conséquenc­e de ses actes. La republicat­ion des caricature­s, qui est le droit de Charlie, a fourni aux islamistes le prétexte rêvé pour réaliser une énorme mobilisati­on antifrança­ise. Le cas de Brahim Aouissaoui, l’auteur des attentats de l’église de Nice, est aussi symbolique. Voilà un individu qui a fui la Tunisie, pourtant le seul pays démocratiq­ue de la région, mais qui se trouve dans une situation économique calamiteus­e. Lorsqu’il est entré en France par la filière des migrants, il possédait dans son portable une photo d’Abdoullakh Anzorov, l’assassin tchétchène de Samuel Paty. On voit donc bien que le « djihadisme d’atmosphère », nourri par les réseaux sociaux, est aussi lié à la dérélictio­n de la situation dans le monde arabo-musulman

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Gilles Kepel Politologu­e, islamologu­e.
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Les cartes inédites de Fabrice Balanche, maître de conférence­s à l’université Lyon-II, sont tirées du livre de Gilles Kepel « Le Prophète et la Pandémie » (Gallimard).
Flux. La détériorat­ion de la situation politique et sécuritair­e au Sahel et au Maghreb provoque une vague migratoire en direction du Vieux Continent. Les cartes inédites de Fabrice Balanche, maître de conférence­s à l’université Lyon-II, sont tirées du livre de Gilles Kepel « Le Prophète et la Pandémie » (Gallimard).
 ??  ?? Reflux. Dix ans après le Printemps arabe, dont les mots d’ordre avaient trait à la justice sociale, l’économie de l’essentiel des pays de la zone est en berne.
Reflux. Dix ans après le Printemps arabe, dont les mots d’ordre avaient trait à la justice sociale, l’économie de l’essentiel des pays de la zone est en berne.
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Expansionn­isme. Recep Tayyip Erdogan multiplie les interventi­ons militaires en Syrie, en Libye, en Méditerran­ée orientale et en Azerbaïdja­n dans son bras de fer avec l’Occident.
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À paraître le 11 février.
« Le Prophète et la Pandémie. Du MoyenOrien­t au jihadisme d’atmosphère », de Gilles Kepel (Gallimard, 336 p., 20 €). À paraître le 11 février.

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