Coworking : nomadisme appliqué
Nouveaux lieux, nouvelles pratiques… Partout en France, les espaces de coworking se diversifient et montent en gamme.
ALLER À CONFESSE W’iN Nantes
Une dizaine de jours après que la France s’est déconfinée, une horde de fidèles d’un genre nouveau – baskets aux pieds, AirPods vissés aux oreilles et ordinateur portable sous le bras – a rejoint le choeur de la chapelle Marie-Réparatrice, pas très loin du boulevard Gabriel-Guist’hau, à Nantes. On la connaît davantage sous le nom de chapelle Mondésir, un édifice somptueux, aisément identifiable par son architecture néoromane ornée de voûtes en berceau et de fenêtres en arc plein d’inspiration byzantine. Le site, désacralisé depuis 1994, a un temps été l’antre du réalisateur Marc Caro, avant d’être transformé par Clarence Grosdidier, l’homme à la tête de W’iN. L’entrepreneur a voulu y voir un temple du travail nomade et, après six mois de rénovation, la messe était dite. L’aspect originel du lieu a été scrupuleusement conservé et le nouveau décor s’y intègre parfaitement. « Sans engagement, sans acompte et sans préavis », l’espace propose des journées d’immersion gratuites.
À partir de 20 €/jour et 95 €/mois, nantes.w-in.fr.
METTRE LES VOILES Now
Après Rouen, Lyon et Lille, Now Coworking a installé en 2020 son dernier QG dans une ancienne voilerie du VieuxPort de Marseille. Aux 2e et 3e étages, une vue imprenable s’offre aux membres depuis leur bureau d’un jour ou de toujours, complétée, au 4e, par un bar à l’esprit Art déco doté d’une terrasse aménagée. Le lieu a tout pour plaire aux actifs de la cité phocéenne : pièces privatisées, espaces de travail nomades, labos créatifs, cuisine partagée, patio végétalisé à ciel ouvert, salle de sport… Des événements organisés chaque jour invitent au brassage et à l’émulation (conférences, ateliers, afterwork). Avec son programme Now Care, la chaîne veut cajoler sa communauté, en proposant chaque mois des instants de bienêtre autour d’une thématique (relax, détox, écologie…). Parmi les premiers inscrits, des architectes, des promoteurs immobiliers, des spécialistes des ressources humaines, des communicants et, bien sûr, des loueurs de bateaux qui ont trouvé ici une adresse très à-propos. À partir de 49 €/mois, now-coworking.com.
SUIVRE LE FIL Mama Works
Euratechnologies, installé dans l’ancienne filature Le Blan-Lafont, est un de ces lieux chéris de notre start-up nation. Le temple lillois de l’innovation reçoit sur son campus près de 300 entreprises et 4 500 salariés. Afin d’accueillir comme il se doit tout ce beau monde, ou tout du moins une partie, les chantres de l’hôtellerie urbaine Mama Shelter proposent leur solution de coworking
déclinée sous toutes les coutures: Internet haut débit, accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, bureau privé standard ou sur mesure, poste dédié ou flex office… Rien ne manque à l’appel, y compris les boissons chaudes à volonté (indispensables), le baby-foot, forcément, et même un magasin d’outils et d’accessoires de bureaux pop, pour ceux qui voudraient se démarquer dans l’open space.
À partir de 3,50 €/heure et 199 €/mois, www.mamaworks.com.
PRENDRE DE LA HAUTEUR Morning
En attendant sa métamorphose complète à l’horizon 2024, la tour Montparnasse soigne sa com. Si souvent décrié, l’édifice parisien veut tourner la page et se cherche désormais une image de lieu cool. Le défilé Coperni, en ouverture de la Fashion Week de septembre dernier, qui réunissait les influenceurs les plus en vue, est assurément un bon début. Plus bas, aux 52e et 53e étages, une faune tout aussi connectée a investi les 3 400 mètres carrés offerts par la firme Morning. Ici, l’heure est au « prêt-àbosser ». Inauguré l’an dernier, l’endroit affiche une déco Années folles et, surtout, une vue imprenable sur la capitale. Il a été pensé pour les hommes d’affaires en provenance de l’Ouest, qui peuvent s’y rendre en moins de cinq minutes depuis la gare Montparnasse. Morning, qui s’est donné pour mission de dénicher les sites les plus étonnants, ouvrira un autre espace, en avril, dans le flamboyant Hôtel de la Marine, place de la Concorde, dont la rénovation s’achève. À partir de 450 €/mois, morning-coworking.com.
PARADER EN VITRINE The Bureau
Dans le bouillonnant 2e arrondissement de Paris, où une nouvelle échoppe voit le jour à chaque battement de cils, en voilà une qui retient le regard. En poussant les portes de cet immeuble cossu, à l’angle des rues Monsigny et du 4-Septembre, on ne sait pas bien où l’on se trouve : une boutique de mobilier design ? Un café branché ? Pas du tout, mais un peu quand même. C’est le dernier-né du groupe The Bureau, déjà implanté sur les bords de Seine, cours Albert-1er. En étau entre la Bourse et l’Opéra, la nouvelle adresse emprunte à l’un comme à l’autre et délivre un subtil mélange entre les affaires et le plaisir. Franklin Azzi, l’architecte, l’a voulue à la fois ouverte sur la ville et aérée, comme l’atteste l’élégant patio. Sur leur précieux temps libre, les membres auront le loisir de se dépenser dans la salle de gym, choisir parmi une sélection de thés ou même passer un coup de fil discret dans l’une des cabines prévues à cet effet.
À partir de 475 €/mois, www.thebureau.club.
FAIRE SES EMPLETTES Signature by Regus
Gare aux distractions ! Au coeur de Bordeaux, l’enseigne de coworking Regus décline son concept signature au sein de la galerie Les Grands Hommes. Cette halle commerçante, dont l’origine remonte à 1860, est une adresse historique de la capitale du vin. En 1991, après trois années de travaux, elle avait été inaugurée dans ses habits d’aujourd’hui par la reine Elizabeth II en personne, c’est dire ! Désormais, marché couvert, boutiques et autres commerces de bouche se voient complétés par un espace de travail premium, qui propose des bureaux privés ou partagés, un salon d’affaires, ou encore la location de salles de réunion. Le site entend séduire, en sus des Bordelais, les nombreux businessmen de passage, qui pourront bénéficier, à n’importe quelle heure du jour, d’une large gamme de services permettant un rendement optimal.
À partir de 9 €/jour, www.regus.fr.
FAIRE BONNE IMPRESSION Le Shack
Ce lieu hybride, qui réfute le terme « coworking » et se présente comme une maison de vie, a été pensé par un duo rompu aux choses de l’entreprise. Émilie Vazquez, passée par le digital chez Accor, s’est lancée dans l’aventure entrepreneuriale avec son père, Philippe Bourguignon, l’homme d’affaires. Après trois mois de recherche assidue et 5000 kilomètres parcourus sur son vélo électrique rouge, Émilie finit par trouver la perle : l’ancienne imprimerie Calmann-Lévy, nichée dans une impasse du quartier de l’Opéra, à Paris. Ensemble, ils métamorphosent les 1 500 mètres carrés de cette belle endormie pour l’adapter aux envies des travailleurs nomades. Le coeur du réacteur, c’est ce superbe atrium cerné de bibliothèques d’époque, à la fois bureau, boutique, bar, restaurant et salon de thé. Dans les étages, des salles suréquipées, totalement modulables, dont l’éclairage est étudié, accueillent les besoins de chacun. On peut aussi y enregistrer un podcast, s’essayer à la méditation sonore ou au yoga aérien, s’accorder les soins d’un ostéopathe, d’un hypnothérapeute ou d’un naturopathe.
À partir de 90 €/mois + 35 €/jour, leshack.fr.