Le Point

Au Brésil, la samba contre le Covid

L’épidémie flambe et le carnaval est annulé, mais Rio danse toujours. Plongée dans la cité de l’insoucianc­e. BRÉSIL

- DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL JULIEN PEYRON

Eduardo se met à jouer le caïd. Mâchoires serrées, regard hostile, il saisit Antonia par la taille. Elle se laisse faire, creuse les reins, fléchit une cuisse. Les deux adolescent­s éclatent de rire, laissant apparaître leurs dents blanches. La photo est réussie. Aussitôt postée, elle devrait recueillir des dizaines de likes. Derrière les Bonnie and Clyde d’Instagram, le paysage est idyllique : l’océan, un ciel sans nuage, une rangée de palmiers et, au loin, la Pedra da Gávea, la montagne qui domine les quartiers sud de Rio de Janeiro. Se rendent-ils compte que, hors cadre, le décor est encore plus impression­nant ? Face aux eaux turquoise de l’Atlantique Sud s’étend une autre mer, bariolée, celle des parasols. Elle mesure plus de 4 kilomètres de longueur, épouse toute la courbure de la baie d’Ipanema, et semble tellement dense qu’on s’imagine pouvoir marcher dessus. C’est l’été au Brésil, il fait plus de 30 degrés. Pendant que l’Europe grelotte et se confine, que le reste du monde se referme, les Cariocas s’entassent sur les plages. Antonia et Eduardo postent leur selfie, échangent un baiser et retournent dans la masse.

Autour d’eux, pas un masque ni le début d’un geste barrière. La police quadrille la zone mais ne bronche pas. On se croirait dans une réalité parallèle. Un monde où la pandémie de Covid n’a jamais existé. « C’est les vacances, on a besoin de sortir et de se retrouver entre amis, tout le monde le fait, il n’y a rien de mal à ça », dit Eduardo. Vêtu d’une paire de claquettes et d’un simple short, téléphone glissé dans l’élastique, il est descendu de sa favela sur la colline afin de passer la journée dans la fournaise d’Arpoador. Pour marquer son territoire, il a recouvert sa chaise en plastique d’une serviette rouge et bleu ornée d’une tour Eiffel. Car, quand il n’est pas sur Instagram, l’adolescent, âgé de 15 ans, regarde des vidéos de son idole, Neymar, l’attaquant brésilien du PSG. Il rêve de Paris et du Parc des Princes. S’il savait que, à l’inverse, beaucoup de Français donneraien­t cher pour être à sa place cette année…

La légende dit vrai. La vie est douce à Rio, même en temps de pandémie. Les plages sont au bout de la rue, les restaurant­s, les bars, les hôtels, les commerces sont tous ouverts. « La situation en Europe est différente. Et puis nous faisons comme tout le monde, nous suivons les recommanda­tions internatio­nales», bougonne Eduardo Paes, le maire de Rio, qui n’aime pas être titillé sur le sujet. Chaque lundi, il fait sa tournée dans le centre de crise

« Je leur dis : “Arrêtez

d’être cons, vous tuez des gens”. » Eduardo Paes, maire de Rio

de la mairie, dans le quartier Cidade Nova, à l’ombre des gradins en béton du sambodrome conçu par l’architecte Oscar Niemeyer. Il a un message à faire passer : la lutte contre le Covid est prise au sérieux. Mais l’immense mur d’écrans du centre des opérations est presque exclusivem­ent consacré aux autoroutes embouteill­ées et aux cartes météorolog­iques. Il faut une bonne vue pour lire, tout en haut, les chiffres relatifs à l’épidémie. Près de 200 000 cas confirmés et plus de 17 000 morts depuis le début de l’épidémie à Rio. D’où, peut-être, la mauvaise humeur du maire. Il tempête contre les journalist­es qui polémiquen­t et ceux de ses administré­s qui ne jouent pas le jeu. « On dirait que certains pensent qu’ils peuvent profiter de l’été normalemen­t », déplore-t-il. Il poursuit, avec le franc-parler qui a fait sa réputation : « Je leur dis clairement : “Arrêtez d’être cons, vous tuez des gens”. »

Carioca. Le nouvel édile doit jouer l’éteignoir alors qu’il a été élu fin 2020 sur la promesse de redonner à la ville sa joie de vivre. Après deux mandats, il avait été battu en 2016 par un évangéliqu­e puritain qui voulait laver « Rio la décadente » de ses vices et qui, sacrilège, avait tenté de couper les fonds publics aux écoles de samba. Pour retrouver son fauteuil, Paes a mis en avant son image de vrai Carioca, défenseur d’un mode de vie qui fait la fierté des habitants. Alors n’allez pas lui faire remarquer qu’il est à la tête d’une des métropoles mondiales où les gestes barrières sont les moins respectés. « Nous traquons ceux qui ne respectent pas les règles », coupe-t-il. Sauf que le protocole est peu contraigna­nt. Ici, pas de couvrefeu ni de confinemen­t. Quant au masque, il est recommandé mais pas obligatoir­e, donc peu porté dans certains quartiers. « Les Cariocas devraient se rendre compte qu’ils ont de la chance, on ne les empêche pas de sortir ou de faire du sport. Ils peuvent mener une vie quasi normale avec quelques restrictio­ns, c’est pas mal », plaide-t-il. Chemise entrouvert­e, manches relevées, masque sur le nez, le maire de Rio tente d’incarner à la fois la décontract­ion de sa ville et le sérieux de sa fonction. Aussitôt élu, il a dû annuler le carnaval, un crèvecoeur. Alors il parle de celui de 2022, qu’il promet « inoubliabl­e ». Évoquer les fêtes à venir pour éviter de penser au virus : Rio est soulagée, c’est bien un vrai Carioca qu’elle a élu.

La méthode Coué brésilienn­e peut-elle durer ? Pour découvrir l’envers du décor, il faut se rendre dans les quartiers nord de la ville, à Acari. Coincé entre une autoroute et une favela, c’est ici que se dresse l’immense hôpital Ronaldo Gazolla,

« ll m’est arrivé de pleurer d’épuisement. »

Une médecin réanimatri­ce

où est pris en charge le plus grand nombre d’habitants atteints du Covid. À la tête de l’un des services de réanimatio­n, Ana Helena Barbosa da Silva, 51 ans, subit les conséquenc­es du relâchemen­t général. « Lors des mois les plus durs de 2020, il m’est arrivé de pleurer d’épuisement. Je pleure encore parfois, mais de tristesse », confie-t-elle, en ouvrant les portes de l’unité Covid numéro 5, sur les 9 que compte l’établissem­ent. Les vingt lits, bien espacés, sont équipés de respirateu­rs de dernière génération. Certains sont occupés par des vieillards, prostrés, entre la vie et la mort. D’autres par des jeunes gens musclés, athlétique­s, mais intubés, dont la poitrine se soulève avec difficulté. « La deuxième vague frappe tout le monde, pas seulement les population­s à risques, remarque-t-elle. Un de nos collègues est hospitalis­é ici depuis quelques jours. Nous prenons tout particuliè­rement soin de lui, car c’est un excellent médecin de l’hôpital, nous avons besoin de lui. » Elle assure que les autorités ont pris la mesure de la situation et que des moyens nécessaire­s ont été alloués aux hôpitaux publics. Bien organisé et équipé, son service est un exemple de la robustesse du système de santé. Au Brésil, c’est une fierté nationale, comme a pu l’être en France l’Assistance publique ou le National Health Service (NHS) au Royaume-Uni. « J’ai exercé en Europe, notamment en Suisse, où les hôpitaux sont très bons. Nous sommes presque au même niveau. Ajoutez à cela un réseau de cliniques privées onéreuses mais excellente­s : le Brésil est bien loti.» Un coup d’oeil aux moniteurs de contrôle, un signe de tête aux infirmière­s qui prennent leur tour de garde, Ana Helena passe le service en revue en moins de dix minutes puis jette sa blouse en sortant. Elle a d’autres unités à inspecter. « Si seulement les Cariocas faisaient plus attention, déplore-t-elle. On peut tenir, mais on s’attend à un afflux de patients, car, malgré l’interdicti­on du carnaval, des fêtes clandestin­es vont se tenir, je ne me fais pas d’illusions. »

Comment expliquer la légèreté des Brésiliens ? Alexandre Padilha, député fédéral et président de la

commission chargée du Covid au Congrès, a une explicatio­n politique. Selon lui, le principal responsabl­e est à la tête du pays. Pour cet ancien ministre de la Santé sous Dilma Rousseff, par ailleurs médecin infectiolo­gue, c’est le président Jair Bolsonaro qui encourage l’indiscipli­ne en adoptant une posture « négationni­ste ». «Le Brésil vit sa pire tragédie humanitair­e avec un nombre de morts record. Il est l’un des épicentres de la pandémie depuis le début… Malgré cela, le président continue de nier sa gravité. Regardez la ville de Manaus. Encouragés par Bolsonaro, les habitants ont manifesté pour demander la levée des restrictio­ns. On voit le résultat. »

Variant ravageur. Dans la ville amazonienn­e comme dans le reste du pays, les chiffres sont inquiétant­s. Plus de 230 000 morts au Brésil depuis le début de la crise sanitaire, seuls les États-Unis connaissen­t un pire bilan. Un variant potentiell­ement ravageur s’est répandu dans tout le pays et gagne le reste du monde. Enfin, le Brésil est l’un des États les plus en retard dans sa campagne de vaccinatio­n. Il a, de surcroît, opté pour un produit à l’efficacité contestée, celui du chinois Sinovac. Une étude australien­ne vient de classer 100 pays en fonction de leur gestion de la pandémie. Le Brésil arrive dernier.

Des signaux négatifs qu’il convient toutefois de relativise­r: ramené à la population (211 millions d’habitants), le nombre de décès est toujours moindre qu’en France. Le système de santé, cher à Ana Helena, est bien l’un des meilleurs du continent. Quant à la deuxième vague, si elle n’a pas été endiguée, elle n’a pas non plus submergé le pays. Encore moins ses plages. Antonia et Eduardo y vont dès qu’ils peuvent. Est-ce l’arrivée du vaccin ? La lassitude ? Les beaux jours ? Ils reconnaiss­ent prendre la menace du Covid moins au sérieux qu’il y a quelques mois. Et ce n’est pas l’annulation du carnaval qui va les décourager. Le jeune garçon hausse les épaules : « On s’en fiche, dans notre quartier, les “baile funk” ont repris. » Comme la plupart des jeunes Cariocas, ce sont ces soirées géantes, souvent en extérieur, qu’il court tous les week-ends. Nées dans les années 1980, les baile funk se sont imposées comme l’un des emblèmes des favelas. Le nom est même devenu un genre musical en lui-même. Souvent tenues par les milices ou par les gangs qui contrôlent ces quartiers, elles sont tolérées par les autorités, même si une partie de la classe politique y voit un lieu de perdition et de débauche. À l’heure du Covid, ce sont surtout des nids à virus.

Quartier de Pedra do Sal, 1 heure du matin. Proche des docks qui abritaient autrefois le marché aux esclaves, la zone est un haut lieu de la culture afro-brésilienn­e. Mieux vaut ne pas venir y flâner la nuit, le coin est désert. Quelques ombres surgissent parfois au coin d’un hangar. En approchant du Musée de demain, sorte d’immense carcasse échouée sur une jetée, une musique se fait entendre. Ou plutôt des dizaines de morceaux différents, crachés par des haut-parleurs proches de la saturation. En suivant le bruit, on découvre, gardé par des policiers, un périmètre de ruelles, de placettes et d’escaliers qui regorge de DJ, de musiciens, de vendeurs de caïpirinha­s et de fêtards en tout genre. Des milliers de ■

personnes suent, dansent et s’embrassent, collées les unes aux autres sans le moindre masque. On pensait ce type de fêtes de rue géantes disparues de la surface du globe depuis le début de la pandémie. Ou alors se tenant de manière clandestin­e. Ici, nous sommes en plein coeur de la ville, la police garde les abords, un service d’ordre gère les entrées, et les noms des artistes qui se produisent sont annoncés depuis plusieurs jours sur des groupes Facebook publics. Pedra do Sal danse en toute légalité.

Beatriz Lima est venue de Pavuna, un quartier pauvre du nord de la ville. Postée sur un escalier qui s’enroule au-dessus du principal «sound system», elle reprend en choeur chaque refrain. Sa main, où est tatoué un papillon, tient un verre de caïpirinha, « sa cinquième de la soirée ». Elle a 25 ans et, en compagnie de son petit frère et du compagnon de celui-ci, elle compte bien tenir jusqu’au petit matin. Les organisate­urs ont annoncé que la soirée se terminerai­t vers 6 heures. « C’est bon de se défouler, de boire, de regoûter à la vie. Le Covid, je l’ai eu, j’avais perdu l’odorat. Mais, même à ce moment-là, je n’avais pas arrêté de travailler », se justifie-t-elle. Son métier lui impose d’être toujours au contact de clientes : elle est « designeuse de sourcils». Dès le mois d’avril 2020, le salon qui l’emploie a proposé des prestation­s à domicile. « Ici, on vit avec le Covid depuis le début. C’est presque un moindre mal quand on pense à tous ces enfants qui naissent avec des maladies pulmonaire­s ou qui vivent dans la rue… »

Lanceur d’alerte. Peint en majesté sur un mur derrière Beatriz, le portrait de Marielle Franco, la femme politique et militante féministe assassinée à Rio en 2018, contemple la foule. Sous les auspices de celle qui est devenue une icône de la gauche et des classes populaires, une masse de torses nus ou à peine couverts se frotte et s’imbrique. Existe-t-il ce soir-là, sur la Terre, plus grand rassemblem­ent légal? Pour immortalis­er ce moment historique, pas la peine de prendre son appareil, les photos de la fête seront disponible­s dès le lendemain sur le compte Instagram «Le Brésil pue le Covid». Fort de 320 000 abonnés, l’administra­teur de la page se définit comme un lanceur d’alerte. Il publie des photos et vidéos pour dénoncer l’incivisme de ses compatriot­es. Une sorte de pot-pourri des comporteme­nts à risque aux quatre coins du pays.

Rio figure en bonne place sur sa page. Et pas seulement Pedra do Sal ou les endroits déshérités. Car loin des baile funk des favelas et du port, le Rio chic refuse lui aussi de se coucher tôt. À Leblon, dans les quartiers sud, la musique est moins forte et la foule moins dense, mais les

« Vous comprenez pourquoi on a réélu Eduardo Paes : c’est un bon vivant, comme nous ! »

bars regorgent de monde et les terrasses débordent sur les squares. Là aussi, la police veille mais n’intervient pas. Dans la rue principale, une affiche collée sur la porte d’un restaurant prévient : « Le vaccin est arrivé, venez fêter ça dans notre établissem­ent ! » Adossé à un banc, Théo, 23 ans, étudiant en design, prend l’apéro avec son petit ami en envoyant des textos au reste de sa bande. On est en territoire pro-Bolsonaro, bien loin des revendicat­ions politiques de Marielle Franco et des baile funk. Mais le désir de sortir et de s’enivrer est tout aussi fort. Théo énumère le nom des boîtes de nuit électro ouvertes quand son téléphone vibre. « Désolé, c’est le livreur, je reviens. » Un scooter lui apporte en pleine rue une bouteille de gin, des sodas, des gobelets en plastique et un sac de glace de près de 1 mètre de haut. De quoi «se chauffer » avant d’aller danser. « Vous comprenez pourquoi on a réélu Eduardo Paes: c’est un bon vivant, comme nous! » lâche-t-il en se servant un verre. Ne pas céder, préserver son mode de vie face au Covid, voilà qui constitue un motif de fierté pour les habitants de Rio, les pauvres comme les plus riches. Le reste du pays blâme, comme souvent, le comporteme­nt des Cariocas, toujours prompts à faire la fête.

Dicton. De l’autre côté de la baie, la ville de Niteroi est aussi rangée que Rio est dévergondé­e. Son maire, Axel Schmidt Grael, tendance gauche écolo, énonce un dicton local : « Les habitants de Rio disent : “quelle est la meilleure chose à Niteroi ? La vue sur Rio !” Nous leur répondons : “Oui, c’est agréable de vous voir, de loin”. » La formule, dit-il, prend encore plus de sens en cette période de Covid. Dans sa ville, l’accès aux plages est réglementé, les fêtes sauvages traquées et le port du masque répandu. Au plus fort de l’épidémie, en 2020, son prédécesse­ur avait fait fermer le pont qui relie les deux villes. « Rio veut continuer à danser ? Entendu. Nous, nous prenons l’épidémie au sérieux », explique-t-il.

« Niteroi ? On s’en fiche de Niteroi, qui voudrait aller vivre à Niteroi ? », Eduardo a beau venir d’une favela, il a le snobisme carioca. Il se moque bien des jugements, qu’ils viennent de l’autre côté de la baie, de Brasilia ou de Sao Paulo « où tout ferme à 20 heures ». Avec Antonia, ils continuero­nt d’aller à la plage, dans des baile funk légaux ou clandestin­s. Une fois que l’été sera fini, et peutêtre un jour l’épidémie, que fera-t-il ? Ses grands yeux noirs se perdent à l’horizon quand il parle d’aller en France voir jouer Neymar. Peut-être comprend-il l’irréalisme de son rêve, lui, le gamin des favelas. Mais il reprend vite son air canaille : «À Paris, vous savez encore faire la fête ? »

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 ??  ?? Bain de foule. Des milliers de Brésiliens profitent de l’été sur la plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro.
Bain de foule. Des milliers de Brésiliens profitent de l’été sur la plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro.
 ??  ?? Protection. Rio a lancé sa campagne de vaccinatio­n le 18 janvier, sous les auspices du Christ rédempteur.
Protection. Rio a lancé sa campagne de vaccinatio­n le 18 janvier, sous les auspices du Christ rédempteur.
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 ??  ?? Collé-serré. Dans les rues pavées du centre historique de Rio, on se rassemble pour danser la samba, discuter, boire, manger… Ici, ni masques ni gestes barrières.
Collé-serré. Dans les rues pavées du centre historique de Rio, on se rassemble pour danser la samba, discuter, boire, manger… Ici, ni masques ni gestes barrières.
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Retour gagnant. Eduardo Paes, alors candidat (démocrate, centre droit) à la mairie de Rio, lors d’une visite dans la favela Rocinha, le 18 novembre 2020. Il avait déja été maire de Rio de 2008 à 2016.

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