Le Point

Bien-être : complément d’alimentati­on direct

Pour stimuler son immunité et son moral, cap sur les gélules et autres pilules roses ! Bonheur et (bon) goût assuré.

- PAR VICKY CHAHINE

Goût fleur de sureau, framboise… pour « faire de la prise de ces complément­s un moment simple et agréable ». David Gueunoun

Àen juger par la jolie boîte colorée, la texture gélatineus­e et le goût sucré des pastilles, on croirait qu’il s’agit de bonbons qu’on peut mastiquer à volonté sans rien craindre d’autre qu’une crise de foie. Pourtant, chacune de ces gommes renferme un complexe d’échinacée, de zinc et d’acérola. Baptisée Immunité, la friandise – ou gummie, comme on dit dans le jargon – est signée Les Miraculeux, une jeune entreprise française qui a saisi le potentiel des complément­s alimentair­es, une industrie représenta­nt aujourd’hui plus de 2 milliards d’euros en France. Un chiffre voué à croître puisque, en mai 2020, plus de 6 Français sur 10 envisageai­ent d’acheter des complément­s alimentair­es et produits de santé naturels selon une étude de Synadiet, le syndicat national des complément­s alimentair­es. « Les cures commencent à faire effet au bout de deux semaines. Pourtant, en 2018, quand on s’est lancés, 8 Français sur 10 n’allaient pas au bout de la leur. Je me suis dit qu’il fallait changer l’expérience et faire de la prise de complément­s alimentair­es un moment simple et agréable », se souvient David Gueunoun, fondateur des Miraculeux.

Oubliant les gélules à avaler avec de l’eau, vendues en pharmacie dans une boîte dont la teinte évoque parfois le couloir d’hôpital, il imagine une version à mâcher, sucrée (15 kilocalori­es pour deux gummies), assez addictive. « L’industrie a peu travaillé sur la saveur, par exemple, alors que les complément­s ont souvent le goût de poisson ou d’herbe. Nous avons établi une carte aromatique : fleur de sureau, framboise, pomme… explique-t-il. Les jeunes marques ont un rôle à jouer dans la modernisat­ion des produits, mais aussi dans la communicat­ion et la transparen­ce.» Car les complément­s ont le vent en poupe et sortent aujourd’hui des sentiers battus des pharmacies et des magasins bio. On les trouve désormais dans les rayons léchés de Sephora comme dans ceux d’un concept store. Leurs noms sont passés par les services marketing, ils s’appellent Stress ou encore Rise&Shine. Ils se vendent dans des emballages graphiques qu’on laisse volontiers traîner dans sa cuisine. Mais comment expliquer que le marché français soit encore si peu développé par rapport à celui des pays anglo-saxons ? « Nous avons longtemps cultivé une vision curative de la médecine, héritée de la mise en place de la Sécurité sociale en 1945. En France, il est moins coûteux de guérir que de prévenir, tout le contraire dans les pays anglo-saxons », analyse David Gueunoun. Et qu’en est-il de leur efficacité ? Le Dr Denys Coester, qui vient de cosigner Les Secrets d’une bonne immunité (Albin Michel), préconise quelques règles. « Une bonne alimentati­on devrait être suffisante, mais on constate que les régimes modernes sont assez pauvres en oligoéléme­nts et vitamines. Cela dit, c’est ridicule de se supplément­er sans dosage – en dehors de la vitamine D, des oméga-3 et du zinc, dont on manque généraleme­nt en hiver. » Nul doute que l’immunité, qui colonise désormais nos discussion­s, stimulera aussi le secteur. 36 % des Français déclarant vouloir renforcer leur système immunitair­e envisagent pour cela la voie des complément­s. Alimentair­es, mon cher Watson !

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En gélules ou en comprimés, les complément­s alimentair­es concentren­t des vitamines, des sels minéraux ou des oligoéléme­nts.

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