Moto : la BMW R18
BMW revient sur le marché des cruisers avec la R18, une machine superbe et ultrapuissante. À faire pâlir une Harley…
En Bavière, on sait faire monter l’envie. Le constructeur allemand a laissé s’écouler deux longues années entre la présentation du concept R18 et sa commercialisation, cet automne en France. L’attente en valait la peine. La machine est un bel hommage à son aïeule, la mythique R5, produite à partir de 1936. Elle en reprend la signature esthétique: un phare rond, un long réservoir noir en goutte d’eau, un large guidon, une selle monoplace et cette splendide mécanique faite de deux cylindres à plat, le fameux boxer BMW. Avec ses 1 802 cm3, c’est le plus gros jamais produit par le constructeur munichois. Sur la R18, le moteur s’apprécie d’abord à l’oeil. On jauge les énormes cylindres chromés de partout, les ailettes de refroidissement qui brillent, les tiges de rappel des culbuteurs qui scintillent, les échappements en forme de queue de poisson qui soulignent la taille longue et fine de la machine (2,44 m malgré tout), sans oublier le cardan apparent, une pièce superbe… Décidé à faire beaucoup pour cette machine et ses acheteurs, le constructeur allemand a soigné les détails. On ne parle pas seulement de la finition, mais aussi des à-côtés comme une marche arrière (en option), le faisceau de câbles adaptable si l’on veut changer de guidon ou encore cette boîte offerte à l’achat qui contient un jeu de différents écussons BMW interchangeables pour décorer le réservoir…
En Bavière, on a aussi un certain sens de l’humour, sinon de la malice. Un peu partout est gravé « Berlin Built », comme la garantie de sérieux apposée par le constructeur allemand. L’impression se retrouve partout. Le compteur tout rond est parfaitement lisible et complet, même s’il manque une jauge à essence. La selle est de belle facture, tout comme les deux imposantes fourches avant, qui donnent un air de Harley-Davidson à l’allemande. La sonorité du bicylindre est sans doute moins imposante que celle d’une américaine, mais le boxer BMW gronde joliment. Il étonne aussi : à l’allumage, il s’ébroue d’abord vers la gauche, ce qui entraîne légèrement la machine de ce côté-là. Placé bas, le bicylindre offre une tenue de route rassurante, même si les manoeuvres à basse vitesse demandent un peu de doigté : avec près de 350 kg à vide, la belle se manie avec douceur. Mais, une fois en route, elle est d’une étonnante docilité. On roule sur le couple (158 N. m tout de même !), en deuxième ou en troisième vitesse, sans avoir besoin de jouer de l’embrayage. À l’accélération, il s’agit de s’accrocher au guidon tant la poussée est imposante et omniprésente. On peut d’ailleurs adoucir la machine grâce à trois modes de pilotage, malicieusement nommés «Rain», « Roll » et « Rock » ! Un clin d’oeil, un autre, vers les États-Unis ?
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder du côté des dernières options proposées par BMW, comme ces larges repose-pieds, l’immense pare-brise ou encore les deux petits phares ronds supplémentaires fixés à l’avant. Doté de ces ajouts, on s’éloigne de la R5 des années 1930, on se rapproche un peu plus des Harley des années 2000… ■