Le Point

Moto : la BMW R18

BMW revient sur le marché des cruisers avec la R18, une machine superbe et ultrapuiss­ante. À faire pâlir une Harley…

- PAR MICHEL REVOL

En Bavière, on sait faire monter l’envie. Le constructe­ur allemand a laissé s’écouler deux longues années entre la présentati­on du concept R18 et sa commercial­isation, cet automne en France. L’attente en valait la peine. La machine est un bel hommage à son aïeule, la mythique R5, produite à partir de 1936. Elle en reprend la signature esthétique: un phare rond, un long réservoir noir en goutte d’eau, un large guidon, une selle monoplace et cette splendide mécanique faite de deux cylindres à plat, le fameux boxer BMW. Avec ses 1 802 cm3, c’est le plus gros jamais produit par le constructe­ur munichois. Sur la R18, le moteur s’apprécie d’abord à l’oeil. On jauge les énormes cylindres chromés de partout, les ailettes de refroidiss­ement qui brillent, les tiges de rappel des culbuteurs qui scintillen­t, les échappemen­ts en forme de queue de poisson qui soulignent la taille longue et fine de la machine (2,44 m malgré tout), sans oublier le cardan apparent, une pièce superbe… Décidé à faire beaucoup pour cette machine et ses acheteurs, le constructe­ur allemand a soigné les détails. On ne parle pas seulement de la finition, mais aussi des à-côtés comme une marche arrière (en option), le faisceau de câbles adaptable si l’on veut changer de guidon ou encore cette boîte offerte à l’achat qui contient un jeu de différents écussons BMW interchang­eables pour décorer le réservoir…

En Bavière, on a aussi un certain sens de l’humour, sinon de la malice. Un peu partout est gravé « Berlin Built », comme la garantie de sérieux apposée par le constructe­ur allemand. L’impression se retrouve partout. Le compteur tout rond est parfaiteme­nt lisible et complet, même s’il manque une jauge à essence. La selle est de belle facture, tout comme les deux imposantes fourches avant, qui donnent un air de Harley-Davidson à l’allemande. La sonorité du bicylindre est sans doute moins imposante que celle d’une américaine, mais le boxer BMW gronde joliment. Il étonne aussi : à l’allumage, il s’ébroue d’abord vers la gauche, ce qui entraîne légèrement la machine de ce côté-là. Placé bas, le bicylindre offre une tenue de route rassurante, même si les manoeuvres à basse vitesse demandent un peu de doigté : avec près de 350 kg à vide, la belle se manie avec douceur. Mais, une fois en route, elle est d’une étonnante docilité. On roule sur le couple (158 N. m tout de même !), en deuxième ou en troisième vitesse, sans avoir besoin de jouer de l’embrayage. À l’accélérati­on, il s’agit de s’accrocher au guidon tant la poussée est imposante et omniprésen­te. On peut d’ailleurs adoucir la machine grâce à trois modes de pilotage, malicieuse­ment nommés «Rain», « Roll » et « Rock » ! Un clin d’oeil, un autre, vers les États-Unis ?

Pour s’en convaincre, il suffit de regarder du côté des dernières options proposées par BMW, comme ces larges repose-pieds, l’immense pare-brise ou encore les deux petits phares ronds supplément­aires fixés à l’avant. Doté de ces ajouts, on s’éloigne de la R5 des années 1930, on se rapproche un peu plus des Harley des années 2000… ■

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Avec ses 1 802 cm3, le nouveau boxer BMW, taillé pour la route, gronde joliment.
 ??  ?? Ligne élancée et chromes rutilants.
Ligne élancée et chromes rutilants.

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