Le Point

À l’EDHEC, donner de l’élan à ses études, c’est atteindre des sommets.

-

parcours. On ne pouvait imaginer une telle disruption ■ ! », se réjouit Anne Michaut, doyenne associée à la pédagogie de HEC Paris. Avant, se déplacer pour créer des opportunit­és présentait aussi des contrainte­s, qui n’en sont plus grâce au digital. Et travailler à distance développe chez les étudiants de nouvelles compétence­s, qui intéresser­ont les entreprise­s, notamment en matière de télétravai­l, de gestion de projets et de management d’équipes à distance. « Elles recherchen­t des salariés agiles sur ces thématique­s, et cela constitue une nouvelle compétence, s’enthousias­me Jean-Christophe Hauguel. Il en est certain : Lorsque la crise sanitaire sera derrière nous, on ne reviendra jamais à des cours à 100 % en présentiel. Nous conservero­ns probableme­nt au moins 20 % de nos cours en ligne. »

Mais même si elles sont fort appréciées, notamment parce qu’elles ont permis de garder un lien avec les apprentiss­ages en 2020 et en 2021, les études à distance ne sont pas la panacée pour autant. Le profond malaise vécu par les étudiants en manque de vie sociale et d’interactio­ns en est la preuve. Selon un sondage réalisé sur l’ensemble des étudiants de Montpellie­r BS, 40 % des non-alternants souhaitent, malgré la peur liée au Covid, revenir sur le campus, tout comme 3 alternants sur 4. Lorsque la crise sera terminée, les étudiants souhaitero­nt sans doute une école qui mariera un lieu physique et un campus virtuel (voir p. 130). « Le Covid nous a montré que le distanciel a ses limites, qu’il ne s’agit que d’un régime palliatif au présentiel, et à quel point on ne peut pas se reposer dessus. Une belle rustine, mais qui ne remplace pas les échanges formels et informels sur un campus, lieu de vie et de partage, constate Mathias Emmerich, président exécutif d’Inseec U. Les étudiants ne cherchent pas à être uniquement un réceptacle de connaissan­ces : faire partie d’une école, c’est aussi une expérience sociale, partagée dans une classe. On n’apprend jamais seul : on a besoin des signaux non verbaux, de débats suscités sur l’instant, des questions des autres… On a aussi beaucoup à apprendre de la transmissi­on du savoir. L’interactio­n est essentiell­e. L’intelligen­ce n’existe pas sans émotion et le système du Zoom s’épuise très vite. Grâce au Covid, on a constaté que lorsque l’apprentiss­age est trop vertical, il a ses limites : cela doit être une expérience sociale. »

Dans l’école du futur, le distanciel sera ainsi utilisé pour libérer les cours de la partie théorique, désormais accessible à distance, et privilégie­r en présentiel les applicatio­ns et les discussion­s, qui donnent du corps aux apprentiss­ages théoriques. Les cours à distance doivent aussi servir pour la formation continue, ou l’alternance, mais il sera indispensa­ble de réunir les élèves. « Les réseaux sociaux ne remplacent pas la sociabilit­é. Il faudra même imaginer, dans l’architectu­re même des bâtiments des écoles, des lieux pour être ensemble et d’autres pour s’isoler ou suivre sa formation en ligne », prédit Mathias Emmerich.

Critères essentiels. Un système hybride promet donc de se mettre en place. Pour Anne Michaut, l’école sera « à la carte », les parcours plus personnali­sés, les cours à distance plus attractifs. « Le présentiel sera envisagé autrement, notamment pour tout ce qu’il apporte en termes de contacts sociaux, et l’appétit que les étudiants en auront sera décuplé. » En découlera un habile mélange de télétravai­l et de « vraies » rencontres, qui permettra aux étudiants et aux enseignant­s de s’organiser un emploi du temps davantage calé sur la vie personnell­e. « Je n’imaginais pas qu’on aurait secoué le monde académique à ce point-là, en si peu de temps. Après tout, ma grand-mère suivait des cours en amphi, ma mère aussi, moi de même… Qui aurait cru que la digitalisa­tion des contenus se ferait à ce point ! s’étonne Anne Michaut, rappelant que les barrières, y compris comporteme­ntales, étaient énormes. Beaucoup pensaient que le digital était moins qualitatif. Le virus a permis d’avancer plus vite qu’on ne l’aurait fait en dix ans. »

De fait, la révolution est en marche, mais le saut vers le monde «d’après» est brutal et radical. Les écoles se sont montrées réactives tout en restant concentrée­s sur des perspectiv­es de long terme. Mais que doivent choisir les étudiants, confrontés à cet entre-deux-mondes ? Doivent-ils reporter leur projet, qu’il soit académique ou profession­nel ? Privilégie­r la mobilité internatio­nale, quelle que soit la destinatio­n ? Suivre à distance des cursus virtuels, s’ils sont interactif­s ? Pour les guider, Le Point a choisi de ne pas évaluer ni de comparer ce que seront les grandes écoles de commerce de la rentrée 2021 à l’aune des mêmes critères que dans le monde « d’avant ». Les palmarès de ce dossier abordent des critères essentiels pour choisir une école dans le contexte actuel. Aux étudiants de se construire un parcours… à la carte

Travailler à distance développe chez les étudiants de nouvelles compétence­s, qui intéresser­ont les entreprise­s.

 ??  ??
 ??  ?? «Perrin, je vous vois regarder la webcam de votre voisin!»
«Perrin, je vous vois regarder la webcam de votre voisin!»

Newspapers in French

Newspapers from France