Vive le monde libre !
C’est l’un des credo de Satya Nadella qui, depuis qu’il a pris les commandes de Microsoft en 2014, a parfaitement réussi la transformation du géant du logiciel. En plus de ne pas avoir pris de haut le bitcoin et d’avoir initié une réflexion sur l’intelligence artificielle, il a accepté de travailler avec des logiciels open source, quand son prédécesseur, Steve Ballmer, y voyait le cancer de la propriété intellectuelle. Un logiciel est dit « ouvert » ou « libre » quand l’auteur laisse à tout un chacun la possibilité de l’utiliser, mais aussi de le modifier. Concrètement, les éditeurs ne se rémunèrent pas en vendant le logiciel, mais du service. Cela offre de nombreux avantages. D’abord, le fait d’« ouvrir le capot » permet à qui le souhaite d’améliorer le logiciel. Ensuite, parce qu’en ces temps de méfiance envers la technologie, cette confiance accordée permet de répondre à des craintes parfois justifiées tout en favorisant l’appropriation. Ainsi, la Nasa ayant décidé de s’appuyer sur les logiciels libres pour faire fonctionner sur Mars l’hélicoptère Ingenuity, il sera normalement possible d’utiliser le même programme pour faire fonctionner l’engin pour un projet sur Terre. Enfin, cette approche favorise les projets collaboratifs, tel un simulateur de conduite en réalité virtuelle que la société Grégoire, spécialiste des machines à vendanger située à Châteaubernard, a développé avec Studio Nyx, une entreprise basée à Angoulême. La France a une carte à jouer sur le terrain du logiciel libre, qui représente quelque 57 000 emplois répartis dans 400 entreprises, selon le cabinet Pac/Teknowlogy Group. Le député LREM Éric Bothorel, qui vient de rendre un rapport sur le sujet, voit, lui, dans l’open source un instrument de souveraineté économique
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