Le Point

Gastronomi­e : le goût du bouillon

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Et si l’avenir se jouait dans un peu d’eau bouillie ? Plus que jamais, le bouillon est partout. Avant la crise sanitaire, de New York (Brodo, Broth Bar) à Sydney (Broth Bar & Larder) en passant par Vancouver (Home on the Range Organics), Londres (Bone Tea Broth Bar, Bone and Broth) ou Berlin (Broth Bonafide), des bars dédiés ne cessaient d’ouvrir aux quatre coins de la planète. Au rayon bien-être, les cures à base de bouillon se multiplien­t – l’Allemagne et l’Autriche, championne­s de la détox en Europe, en font l’aliment quasi unique des plus chics cliniques de remise en forme et de jeûne (Vivamayr, Lanserhof, Buchinger Wilhelmi…). Sur Instagram, au rayon « goût » – en pleine explosion depuis le confinemen­t –, les avis se multiplien­t avec le hashtag #broth (bouillon en anglais). La preuve que ce consommé de jouvence a largement essaimé au-delà de l’Asie, où on le vénère. Un culte à des années-lumière de la philosophi­e des célèbres « bouillons » parisiens inventés en 1860 par le boucher Pierre-Louis Duval. Ces cantines nourricièr­es proposaien­t un menu unique de bas morceaux de boeuf bouillis accompagné­s d’un bol de bouillon, histoire de rassasier le corps du peuple. Tombé en désuétude, relégué au fond de la marmite et injustemen­t considéré comme un remède de grand-mère qu’on ingurgitai­t rarement par plaisir, le bouillon a donc fini par refaire surface. Loin de son caractère roboratif d’antan, le voilà aujourd’hui triomphant par sa légèreté. Plongée dans cette eau de cuisson parfumée qui affole les papilles.

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