Le Point

Évasion : Hotel Paradiso, une nuit américaine à Paris

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Chez MK2, le mélange des genres n’est pas une nouveauté. Déjà, en 1999, Nathanaël Karmitz avait imaginé en marge du cinéma situé près de la place Gambetta, à Paris, le Projectcaf­é, un café-bar diffusant des vidéos d’art numérique. « Sans doute un peu trop tôt pour l’époque », avoue-t-il, désormais coiffé de la casquette de DG du groupe. Dès lors, l’idée « de travailler le cinéma comme un style de vie » ne le quitte plus. S’ensuivent en 2010, dans le VIe arrondisse­ment, le Germain Paradisio, une salle privée avec services sur mesure dessinée par India Mahdavi, puis, en 2013, le festival Cinema Paradiso au Grand Palais, mixant projection­s, street food et clubbing.

Cette fois, Nathanaël et son frère Elisha s’attaquent à la création d’un hôtel 4 étoiles dans le quartier Nation, jouxtant le cinéma MK2 revu et corrigé pour l’occasion. Une prolongati­on naturelle de leur démarche, tant l’hospitalit­é et le savoir-faire d’exploitati­on développés dans leurs salles s’apparenten­t à l’univers de l’hôtellerie ; même si Hotel Paradiso tend à s’affranchir des standards habituels. Et pour cause : ici, tout relève du 7e art, du café-restaurant en passant par la déco, la loge privatisab­le, les oeuvres d’art, le rooftop, qui accueiller­a aux beaux jours un cinéma en plein air, et les 39 chambres dotées d’un écran de trois mètres, d’un vidéoproje­cteur et d’une tablette permettant de gérer son, lumière et programmat­ion depuis son lit ou sa salle de bains. Parmi elles, deux suites dont l’équipement, digne d’une salle MK2, leur vaut d’être homologuée­s par le Centre national du cinéma. Résultat, on peut y visionner seul, à deux ou à plusieurs, tous les films à l’affiche. Là réside l’esprit du lieu : réinventer l’expérience cinéma. Mais aussi l’inscrire dans la vie de quartier et la rendre accessible à tous. À raison d’un prix débutant à 100 euros la nuit, le pari est d’ores et déjà tenu

■ Hotel Paradiso, Paris (12e), www.mk2hotelpa­radiso.com

GROS PLAN

Entre l’art et les Karmitz, c’est une longue histoire. Comme en témoignent, côté cour, les deux fresques murales représenta­nt Charlie Chaplin et Harold Lloyd réalisées par JR rien que pour l’hôtel ; les images de films diffractée­s par le photograph­e Ruben Brulat et dévoilées au fil des étages ; les créations d’affiches de Flore Maquin, à qui l’on doit celles des éditions 2018 et 2019 du Festival de Cannes ; les uniformes dessinés par Alexandre Mattiussi (Ami) ou encore la playlist confiée à Woodkid.

 ??  ?? Hotel Paradiso, à Paris, un lieu tourné vers le 7e art. Ici, une fresque réalisée en exclusivit­é par JR.
Hotel Paradiso, à Paris, un lieu tourné vers le 7e art. Ici, une fresque réalisée en exclusivit­é par JR.

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