Le Point

La bataille des puces aura bien lieu

- PAGE DIRIGÉE PAR GUILLAUME GRALLET

Jamais un objet si petit n’aura suscité autant de convoitise­s. Cet objet, c’est le microproce­sseur, inventé en 1969 par un certain Marcian Hoff. Le diplômé de Stanford, employé « numéro 12 » d’Intel, l’entreprise mythique cocréée par Gordon Moore, a alors l’idée d’interconne­cter plusieurs circuits intégrés en un seul. Deux ans plus tard, l’entreprise commercial­ise le 4004, qui abrite 2 300 transistor­s (aujourd’hui, un microproce­sseur en compte plusieurs milliards !).

De nos jours, les microproce­sseurs ne sont plus seulement présents dans les ordinateur­s et les téléphones portables, ils s’invitent aussi dans les réseaux 5G, les équipement­s de santé ou les robots. Un marché estimé par l’institut taïwanais Itri à 502,4 milliards de dollars en 2019, et où Qualcomm et Nvidia se positionne­nt sur les microproce­sseurs spécialisé­s dans l’intelligen­ce artificiel­le. Alors que la demande explose pour répondre à la montée en flèche des données générées par les véhicules connectés, par exemple, la maîtrise de la production redevient essentiell­e. Ainsi le taïwanais TSMC a-t-il été incité l’an dernier par l’administra­tion américaine à ne pas travailler pour le chinois Huawei et à construire une usine en Arizona. Du coup, en réponse à la stratégie « Chips for America », Pékin a lancé un plan pour assurer son indépendan­ce technologi­que. Cela pourrait passer par un soutien à plusieurs start-up, comme l’entreprise chinoise Horizon Robotics.

Et la France ? Le pays possède plusieurs acteurs intéressan­ts, comme le franco-italien ST Microelect­ronics, les start-up grenoblois­es Soitec et Kalray, ou encore SiPearl, qui, depuis les Yvelines, veut concevoir des puces pour supercalcu­lateurs. Mais, pour créer une fonderie susceptibl­e de produire des puces de 2 nanomètres de diamètre – le graal du secteur –, il faudrait investir plus de 10 milliards d’euros. Une ambition de taille pour l’Europe, qui s’est fixé pour objectif de passer dans les dix ans de 10 à 20 % de la production des microproce­sseurs dans le monde

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La start-up Kalray compte 100 collaborat­eurs à Grenoble.

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