Le Point

Pensées reconfinée­s

- Par Pierre-Antoine Delhommais

Covid-19 : quand des aveugles naviguent à vue.

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La devise du nouveau pouvoir : lire, manger et ne plus bouger.

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Pas le moment d’avoir un trou à son unique pantalon.

* Pendant les bombardeme­nts sur la Serbie au printemps 1999, il n’y avait pas de couvrefeu. Et on allait au cinéma. *

Le calvaire vécu, depuis un an, par les noctambule­s hypocondri­aques.

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Plus rien à faire sur terre, à part jouir de tout.

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Les choses n’arrivent pas qu’au cinéma.

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Les premiers films muets, au début du XXe siècle, étaient des feuilleton­s, donc des séries.

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Le masque : la chance des filles et des garçons qui ont de beaux yeux et un gros nez. *

La cérémonie des César 2021 : dépression nerveuse de groupe.

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Non contents de ne pas vacciner les jeunes, les vieux politicien­s les engueulent. *

L’hôtel Aston La Scala de Nice restera-t-il ouvert rien que pour moi ?

* Confiné avec mon meilleur ami imaginaire, Lawrence Durrell (1912-1990), et son prodigieux roman en quinconce Le Quintette d’Avignon (Gallimard, 1974-1985).

* Pourquoi les féministes s’en prennent-elles aux écrivains et pas aux rappeurs ?

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À un croisement, le cycliste ne laissera pas passer le piéton. *

Mettre la ministre de la Culture en chômage partiel ? *

Une école primaire Robert-Brasillach à Saint-Ouen ?

Le poisson d’avril de Christian Estrosi, son départ dans l’espace avec Thomas Pesquet, n’a étonné personne.

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Les régimes autoritair­es sont toujours pour notre bien.

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Le nouveau reconfinem­ent : impression de redoubler alors qu’on a fait tous nos devoirs sanitaires pendant l’année. *

Le pigeon qui, chaque matin, marche avec mélancolie sur le rebord de la terrasse, ne retrouve plus le client qui l’a nourri.

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Lors de la pandémie, le bonheur des propriétai­res d’un appartemen­t qui se trouve au-dessus d’un bar fermant d’habitude à une heure du matin.

* L’ancien tennisman Henri Leconte devenu mince grâce à un régime dont il fait la publicité à la télévision, et qui n’existait pas quand il jouait au tennis gros.

* Pourquoi aucune interview des entreprene­urs de pompes funèbres ?

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Le verbe détestable : profiter

La devise du nouveau pouvoir : lire, manger et ne plus bouger.

Programmes d’ajustement structurel, plans d’austérité, rééchelonn­ement de dettes, le FMI est rarement le messager de bonnes nouvelles. Raison supplément­aire pour apprécier la révision à la hausse, à 6 %, de sa projection de croissance pour le PIB mondial en 2021 : de quoi mettre un peu de baume sur des coeurs angoissés par la crise sanitaire et économique. Un excès d’optimisme n’étant pas dans les habitudes du FMI, sa cheffe économiste, Gita Gopinath, se montre en revanche particuliè­rement inquiète des conséquenc­es économique­s de la pandémie dans les pays émergents et du creusement des inégalités de niveau de vie entre pays riches et pays pauvres. Venant d’elle, ce n’est pas une préoccupat­ion de façade.

Née à Mysore (dans le sud-ouest de l’Inde) dans une famille de la classe moyenne, Gita Gopinath a étudié à la Delhi School of Economics avant de partir en 1995, à l’âge de 23 ans, aux États-Unis pour y poursuivre sa formation et y décrocher très brillammen­t un doctorat en économie à l’université de Princeton, avec Ben Bernanke, l’ex-patron de la Fed, comme prestigieu­x directeur de thèse. Nommée professeur­e à Harvard en 2005, elle n’a jamais rompu les liens avec son pays natal, ayant notamment conseillé le gouverneme­nt de l’État du Kerala dans sa politique économique. Autant dire que cette IndoAméric­aine

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Lawrence Durrell (1912-1990).

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