Ces prodiges des datas se démènent contre le Covid
contaminations. Travaillant en équipe avec une centaine de bénévoles, avec qui il communique sur Telegram, il atteint 5,7 millions de visiteurs uniques en mars. Après avoir lancé VaccinTracker, qui offre une visualisation en temps réel du nombre de vaccinés en France, Guillaume Rozier vient de lancer ViteMaDose avec
22 ans, un autre fan de chiffres rencontré via Twitter. « L’outil aide entre autres les Français à récupérer une dose qui sera périmée si on ne l’utilise pas », explique celui qui, après avoir grandi à Angers et suivi des études à l’ESCP, fait en ce moment un stage chez Siemens. Fin avril, le jeune passionné participera à un hackathon avec les associations Codata, Datactivist et le collectif de chercheurs Modcov19.
34 ans, partage ce goût de l’innovation ouverte. Avec Mathieu Ripert, rencontré à San Francisco, et son ami pneu
Élias Orphelin, Martin Daniel,
mologue Antoine Roux, ce féru de machine learning a eu l’idée de Covidliste, un site de mise en relation en temps réel entre des volontaires non vaccinés et des professionnels de santé. « J’ai passé cinq ans chez Airbnb à faire rencontrer l’offre et la demande, et lorsque je me suis rendu compte que certains flacons ouverts n’avaient pas trouvé preneurs, cela m’a rendu fou. » Résultat, avec une équipe de 70 volontaires, avec qui il communique sur Slack, il met au point Covidliste, une plateforme sécurisée qui permet de donner la priorité aux critères d’âge et de localisation géographique. Le fan de l’économiste Mariana Mazzucato a également embarqué dans son aventure
une polytechnicienne née à Paris il y a vingtneuf ans. « J’avais travaillé à San Francisco et j’ai dit oui sans hésitation. J’étais confinée, je n’avais pas d’excuse », dit en souriant celle qui a passé sa dernière année de l’X à l’université Columbia, où elle s’est
Jumel, Laetitia
spécialisée en mathématiques appliquées. Dans cette armée des ombres contre le Covid on peut aussi compter sur Germain Forestier, Guillaume Saint-Quentin ou encore Nicolas Berrod. Était-ce à l’État d’assurer cette mission à laquelle tous ces passionnés se consacrent jour et nuit ?
« L’État n’a pas vocation à tout faire mais, en publiant des données sanitaires de manière anonymisée sur l’épidémie, il permet l’innovation » , explique Guillaume Rozier, qui a reçu, samedi 3 avril, un message d’encouragement via Twitter d’Emmanuel Macron. Pour lui, il est important de disposer de données facilement récupérables par un algorithme, pour mettre au point des outils pertinents. Et cela aussi bien dans la santé, la météo ou encore les transports. Une ouverture des données qui, en plus d’aider notre pays à prendre les bonnes décisions, permettra de créer des emplois à haute valeur ajoutée.