Le Point

Comment préserver un pouvoir d’achat menacé par les conséquenc­es de la crise ? Réponse en trois stratégies.

- PAR LAURENCE ALLARD ET ÉRIC LEROUX

Crise économique, hausse du chômage, aggravatio­n des déficits, réforme remise sur les rails avant d’être de nouveau repoussée… les Français sont inquiets quant à leur retraite. Interrogés par OpinionWay, 71 % des personnes âgées de 50 à 62 ans déclarent se poser des questions sur les conséquenc­es possibles de la crise sanitaire. Face aux incertitud­es quant à l’emploi, certains pensent être contraints d’être soumis à une retraite anticipée, d’autres de devoir prendre une retraite progressiv­e, d’autre encore d’être obligés de cumuler emploi et retraite.

Principale source de préoccupat­ion : leur pouvoir d’achat une fois qu’ils auront quitté la vie active. Les régimes sociaux auront-ils suffisamme­nt de recettes demain pour financer les pensions ? Ces dernières ne seront-elles pas rognées ? Et 68 % des Français interrogés par l’Ifop pour le Cercle de l’épargne estiment que leur pension sera insuffisan­te pour vivre correcteme­nt. Déjà les partenaire­s sociaux ont annoncé un gel des pensions des régimes complément­aires. A contrario, les pensions des régimes de base ont été revalorisé­es de 0,4 %.

Ces inquiétude­s ne sont pas sans fondement ! Déjà dégradés avant la crise sanitaire, les comptes de l’assurance-vieillesse devraient accuser un déficit de 23,5 milliards d’euros en 2020, selon les dernières projection­s du Conseil d’orientatio­n des retraites (COR). L’aggravatio­n résulte tout d’abord d’une diminution de rentrées fiscales due à la chute du PIB. Un manque à gagner « qui ne sera pas compensé par la baisse des dépenses liée à la surmortali­té des retraités », constate le COR qui ne prévoit plus un retour à l’équilibre du régime avant 2045 dans le meilleur des cas, voire 2079 si la productivi­té ne se redresse pas fortement. D’autant que la baisse de la natalité (– 14 % en 2020) va accroître le déséquilib­re entre les actifs et les inactifs. « Le système est sous-financé sur les vingt-cinq prochaines années », enchérit le Comité de suivi des retraites (CSR), comité indépendan­t composé de cinq experts, fondé en 2014 pour prévenir le gouverneme­nt en cas de dérive financière. « L’endettemen­t ne peut pas être une solution durable. » En attendant, le déficit 2020 a été financé en prélevant 5 milliards d’euros dans le fonds de réserve des retraites et en transféran­t le reste à la Caisse d’amortissem­ent de la dette sociale (Cades).

Parallèlem­ent, les régimes de retraites complément­aires des salariés du privé renouent avec les déficits : 4,8 milliards d’euros en 2020, contre un excédent d’1 milliard en 2019 obtenu déjà

Les comptes de l’assurance-vieillesse devraient accuser un déficit de 23,5 milliards d’euros en 2020.

permet aussi d’investir dans l’immobilier et de profiter de l’effet de levier que procure le crédit.

La quête de revenus réguliers ne doit pas restreindr­e le champ des placements. Il sera toujours temps au jour de la retraite de convertir un capital en une rente ou d’effectuer des retraits réguliers.

Toutes les solutions sont loin de se valoir. Pour mettre de l’argent de côté de manière vraiment utile, mieux vaut concentrer cette épargne sur une poignée de formules qui présentent réellement un avantage dans cette optique. Des formules que vous pourrez associer entre elles, en dosant chacune en fonction de ses avantages, de ses contrainte­s, et de votre situation. « Détenir plusieurs enveloppes fiscales permet de s’adapter à de possibles évolutions », conseille Christelle Sauvage, directrice de l’ingénierie patrimonia­le chez Indosuez Wealth Management.

L’assurance-vie, pour la souplesse

Véritable placement à tout faire, l’assurance-vie se plie particuliè­rement à l’objectif de préparatio­n de la retraite, car la gestion financière proposée est adaptée aux horizons de tout ordre: vous y trouverez forcément une formule qui correspond à vos besoins, soit au travers de la gestion libre, soit avec la gestion pilotée avec un profession­nel qui se charge de répartir et de faire évoluer votre capital.

Son gros avantage ? Sa souplesse. En cas de besoin d’argent prématuré, vous pourrez retirer tout ou partie de votre capital à tout moment.

attendez si possible huit ans après l’ouverture pour effectuer des retraits, et étalez-les sur plusieurs années. Vous bénéficier­ez ainsi tous les ans d’un abattement de 4 600 euros sur les gains retirés (9 200 euros pour un couple marié) en plus de la part de capital initial, non taxée. « Ces abattement­s sont attractifs en raison de leur montant et de leur récurrence, y compris pour les détenteurs de gros patrimoine­s », indique Christelle Sauvage.

L’astuce :

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