Julien Bayou est-il un « idiot utile » ?
Bonnes à rien et prêtes à tout, les petites frappes de l’écologie politique
n’hésitent pas, parfois, à surfer sur les courants les plus fangeux de la société française. Au concours de cynisme, Julien Bayou est champion toutes catégories. Secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, ce jeune professionnel de la politique s’est spécialisé dans le commentaire douteux. C’est un métier.
Toujours prompte à dénoncer les « dérapages », la bien-pensance médiatique ne trouve jamais grandchose à redire sur ses écarts. Il est vrai qu’elle est hémiplégique et ne voit que d’un oeil, derrière un monocle déformant.
Le cas Bayou mérite qu’on s’y arrête.
Après ces dernières sorties, on peut dire qu’il incarne, àsamanière,l’affaissementdupaysetleconfusionnisme mental qui y prolifère, sur fond d’inversion des valeurs. Pour être béjaune, Julien Bayou n’en a pas moins les réflexes d’un vieux politicien confit dans ses calculs. Quand tout va à vau-l’eau, à commencer par la justice, il faut désigner des têtes, des coupables. Là est, apparemment, son activité principale.
Depuis la nuit des temps, les juifs font partie des boucs émissaires.
Leur fut ainsi imputée la fameuse peste noire qui ravagea la France en1349 et 1350. Accusés de favoriser sa propagation, 2 000 d’entre eux furent brûlés vifs lors du massacre de la SaintValentin, à Strasbourg, en 1349. C’est là, ô coïncidence, que, des siècles plus tard, sa municipalité verte a retoqué une motion condamnant l’antisémitisme (1) tout en votant une grasse subvention de 2,5 millions d’euros, ajournée depuis, à une mosquée turco-islamiste.
Vivement le « Strasbourgistan » !
Tout le monde a compris que telle est la pente des écolos alsaciens. Peut-être y trouvent-ils leur compte, électoralement parlant, mais on comprend l’angoisse des juifs locaux. Alors qu’après le scandale de Strasbourg la plupart des chefs de file écolos étaient aux abonnés absents, Julien Bayou s’est attaché à défendre l’indéfendable sinon l’ignominie avec une frénésie troublante. Une habitude, chez lui.
Quand la Cour de cassation,
l’instance suprême, a contredit sa propre jurisprudence en décidant d’éviter un procès à l’assassin islamiste de Sarah Halimi, une retraitée juive, sous prétexte qu’il était alors « victime », ô le pauvre, d’une « bouffée délirante aiguë », ce fut un choc dans le pays. Sous l’influence de l’islamogauchisme ambiant, la justice ne délivrait-elle pas ainsi un permis de tuer tous les juifs ? Alors que les magistrats s’échinaient à justifier le jugement comme leurs ancêtres pétainistes après leur forfait, les limites de l’abjection n’avaient-elles pas été franchies ?
Les mufles n’ont pas de problèmes de conscience.
« La justice, ce n’est pas la vengeance », a déclaré doctement Julien Bayou avant de consentir néanmoins, la main sur le coeur: « Je comprends l’émoi de la communauté juive. » Pardon ? Et l’émoi des autres communautés, il n’existe pas ? Si Zemmour avait dit ça, quel séisme ! « C’est la communauté… nationale qui s’est émue », a protesté à juste titre Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, appelant à défendre « notre nation une et indivisible ».
Impudence et relativisme sont les deux mamelles de cette engeance soi-disant écolo.
Voilà le monde de Bayou: le génocide des juifs ne concerne que les juifs ; celui des Arméniens, les Arméniens, celui des Tutsis, les Tutsis. Pour que les choses soient claires, il a même lancé, avant de faire marche arrière, une campagne d’affiches tous azimuts, l’une contre les « boomers », une autre où il ciblait… Alain Finkielkraut. Pourquoi pas le grand rabbin, pendant qu’il y était ? Et les Rothschild ? Pouah !
C’est ainsi que la France, en pleine régression intellectuelle,
finira par redevenir, si on n’y prend garde, ce qu’elle était à la fin du XIXe siècle, au temps des best-sellers antijuifs d’Édouard Drumont : un pays antisémite. On n’en est pas loin. Ce ne sont pas de vagues évaluations au doigt mouillé qui le disent, mais les statistiques officielles de l’Intérieur. Selon les derniers chiffres connus, ceux de 2019, il y a eu en France 687 actes antisémites (en forte hausse), contre 154 faits antimusulmans, six fois moins nombreux. Quand on sait qu’il y a aujourd’hui chez nous au moins dix fois plus de musulmans que de juifs, on a une idée de l’ampleur du mal !
Plus l’antisémitisme augmente, plus ces jobastres s’inquiètent de… l’islamophobie :
ainsi les milliers de manifestants qui ont défilé, le 10 novembre 2019, contre l’islamophobie sous la houlette du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), dissous depuis. Parmi eux, il y avait, pour reprendre une formule attribuée à Lénine pour désigner les moins vifs des alliés objectifs, tous les « idiots utiles » des islamistes qui marchaient aux cris d’« Allahou akbar », scandés par l’un des organisateurs. Il y avait aussi Mélenchon, Hamon, Duflot, Benbassa et… Bayou
■ 1. Dans la nuit du 3 au 4 mai, la municipalité a finalement voté une motion contre l’antisémitisme, mais elle fait polémique.