Back Market lutte contre le gaspillage électronique
Smartphones, tablettes, consoles… La start-up française veut rendre le reconditionné accessible au monde entier.
Thibaud Hug de Larauze n’arrive plus à fermer l’oeil depuis quatre mois. Nous sommes au début de l’année 2014 et ses nuits sont hantées par une idée fixe. Avec le développeur Quentin Le Brouster, rencontré chez Neteven, la start-up d’e-commerce où il a fait ses armes, il a un projet mais peine à en imaginer le fonctionnement. Un ami leur suggère de demander conseil à Vianney Vaute, un passionné d’économie circulaire qui a passé trois ans au sein de l’agence de publicité BETC. Mais ce dernier a quitté Paris pour Manille… Le contact se fera via Skype. Vianney, immédiatement convaincu, leur renvoie peu après un business model détaillant ce qui va devenir Back Market, la plus grande entreprise française de reconditionnement de matériel électronique.
Back Market, forte de 470 salariés (leur nombre a doublé en 2020) à Paris, Bordeaux, Berlin et New
York, permet à 1 500 partenaires de proposer à la vente leurs produits reformatés : smartphones, tablettes, consoles de jeux… à un prix inférieur de 30 à 70 % au modèle neuf équivalent. En interne, chaque collaborateur est invité à devenir un « saboteur » capable de remettre en cause l’économie existante en s’appuyant sur une philosophie que l’on peut résumer ainsi : « C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures confitures. » L’idée avait germé au printemps 2013. Thibaud Hug de Larauze, alors chez Neteven, visite un centre de reconditionnement de l’entreprise Love2recycle, à Brive-la-Gaillarde : « Ç’a été un électrochoc. Des ouvriers redonnaient vie à des produits condamnés à aller à la poubelle. J’ai voulu offrir à ces héros, inconscients de l’être, une force de frappe mondiale », explique-t-il. Back Market n’effectue pas le reconditionnement des produits mais a construit une place de marché qui permet aux clients de faire leurs emplettes chez les meilleurs reconditionneurs. Ce marché est encore balbutiant : sur les 130 millions de smartphones vendus chaque mois dans le monde, seuls moins de 6 % sont aujourd’hui reconditionnés. Pour Thibaud Hug de Larauze, qui a étudié au lycée français de Toronto avant de se former à l’International Management Institute de New Delhi et à l’université de Monterrey, au Mexique, ce combat est mondial. Aujourd’hui accessible dans 12 pays hors de France, du Japon à l’Autriche en passant
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