895. Mon cide a goût d’cuir de veuche
C’est bin histouère de bavasseu un p’tit qua
- Dis René, j’feus pourtant du bon cide. T’es bin d’accord do ma ? Tous les siens qu’en beuvent, me l’aceurteunent. Pourtant mon veusin, l’gâs Chorin d’la Choriniére, i vend pus d’bouteuilles de cide que ma. De qua qu’ça peut bin v’ni ?
- Attend Victor, j’creus bé que j’seus d’qua qu’ça vient. Li, i feut d’la publiciteu sû ses bouteuilles. Tiens eucoûte c’qu’i dit sû son cide : « L’cide d’la Choriniére, au nez, deugage des notes fruitées, des notes fumées, des notes de cuir de veuche et d’piérre à fusil. En bouche, l’cide d’la Choriniére, très classique, n’en reusse pas moins savoureux aveucque eune impreussion solaire, mélant à la fas chaleur et subtiliteu. Ainsi, la cuvée 2015 est t-elle fine et gouleuyante ! » Tu t’rends compte, i cause du nez, d’la bouche. Et ta tu dis rin sû l’tiens.
- Mais je ne vieux pas dire que mon cide a un goût d’cuir de veuche !
- Tu seus, Victor, d’nos jous, faut saveu beurdasseu, dés coups pus qu’i n’faut !
- René, tu es d’accord pour dire que je fais du bon cidre ? Pourtant mon voisin, vend beaucoup plus de bouteilles que moi. Pourquoi ?
- Je crois Victor, que je sais d’où cela vient. Il fait de la publicité sur ses bouteilles. Il dit : « Le cidre de la Chorinière, au nez, dégage des notes fruitées, des notes fumées, des notes de cuir de vache et de pierre à fusil. En bouche, le cidre de la Chorinière, très classique, n’en reste pas moins savoureux avec une impression solaire, mêlant chaleur et subtilité. Ainsi la cuvée 2015 est-elle fine et agréable à boire ». Tu vois, il parle du nez et de la bouche, pas toi.
- Mais je ne veux pas dire que mon cidre a goût de cuir de vache !
- De nos jours, il faut raconter n’importe quoi pour que ça marche !
Six mois après leur création, alors que les premiers nouveaux panneaux d’entrées d’agglomération fleurissent ici ou là, nous avons rencontré quatre maires de communes nouvelles de notre secteur pour dresser un premier bilan au bout d’un semestre de fonctionnement. Lire en pages 4 et 5.