Cinq entreprises testent le recrutement collectif
Des entreprises du Nord-Mayenne ont essayé une méthode de recrutement originale, mardi matin. Plusieurs employeurs et plusieurs demandeurs d’emploi ont été réunis en même temps pour passer des tests et pourvoir sept postes de tourneur fraiseur.
Mardi matin, quatre entreprises du Bocage Mayennais (Mécarelep de Gorron, AMP et Sumca d’Ambrières, MDF de Saint-Berthevin-la-Tannière) et une de Mayenne (Jean-Louis) ont rencontré 25 demandeurs d’emplois du Bocage Mayennais, à la maison du Bocage. L’objectif était d’en former et recruter sept parmi eux pour le poste de tourneur fraiseur.
Un métier à apprendre
« Les demandeurs d’emploi qui sont venus ce matin ne connaissaient pas du tout le métier de tourneur fraiseur, mais ils sont motivés pour apprendre ce métier », amorce Anita Fournier, conseillère entreprise à Pôle Emploi, pour le secteur Ernée et Gorron.
Cette méthode de recrutement par groupe de personnes ne peut pas être réalisée souvent. « Une forte demande pour un métier précis doit apparaître dans un secteur relativement petit géographiquement parlant. Plusieurs entreprises doivent se mettre d’accord », détaille Mathieu Gouirand, de la commission emploi de la Cdc du Bocage Mayennais. C’était le cas cette année avec la profession de tourneur fraiseur. « Il y a de fortes demandes pour ce métier, mais de grandes difficultés pour trouver les bons profils. La profession souffre encore d’un déficit d’image ». Pour un autre métier, un dispositif de ce type avait déjà été mis en place il y a deux ans. Il témoigne d’une réalité : de plus en plus de corps de métier peinent à recruter parce qu’il n’y a pas, en face, suffisamment de personnes formées. Un comble lorsque l’on sait que d’autres professions ont exactement le problème inverse : trop de personnes sont formées pour trop peu de postes…
À l’issue de la présentation du matin, « les candidats ont passé des tests, notamment de MRS, Méthode de recrutement par stimulation », reprend Anita Fournier, toute la journée et pendant plusieurs semaines pour sélectionner les personnes les plus aptes. Ceux qui seront retenus commenceront leur formation à la rentrée. Elle durera 400 heures. Ils seront alors prêts à poursuivre leur formation à l’entreprise, en contrat de professionnalisation évoluant en CDD ou CDI à partir de décembre. Ils auront alors la chance d’exercer une activité professionnelle et de toucher un salaire. « Toutes les personnes sélectionnées seront rémunérées dès le début de la formation ».
Reconduction ?
Bien évidemment, l’organisation d’une telle opération serait impossible « sans la participation de quatre autres acteurs majeurs du territoire, en plus des entreprises : la Cdc du Bocage Mayennais, l’OPCA (Organisme paritaire de collectivité agréée) et le Pôle emploi de Mayenne ». L’opération sera-t-elle reconduite prochainement ? « Tout dépend des demandes que nous recevons des entreprises », conclut Mathieu Gouirand. Ces dispositifs clefs en mains, tout autant pour les employeurs que les futurs employés, représentent néanmoins une solution très appréciée dans le Bocage Mayennais.