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Cinq entreprise­s testent le recrutemen­t collectif

Des entreprise­s du Nord-Mayenne ont essayé une méthode de recrutemen­t originale, mardi matin. Plusieurs employeurs et plusieurs demandeurs d’emploi ont été réunis en même temps pour passer des tests et pourvoir sept postes de tourneur fraiseur.

- Guillaume Jeanne

Mardi matin, quatre entreprise­s du Bocage Mayennais (Mécarelep de Gorron, AMP et Sumca d’Ambrières, MDF de Saint-Berthevin-la-Tannière) et une de Mayenne (Jean-Louis) ont rencontré 25 demandeurs d’emplois du Bocage Mayennais, à la maison du Bocage. L’objectif était d’en former et recruter sept parmi eux pour le poste de tourneur fraiseur.

Un métier à apprendre

« Les demandeurs d’emploi qui sont venus ce matin ne connaissai­ent pas du tout le métier de tourneur fraiseur, mais ils sont motivés pour apprendre ce métier », amorce Anita Fournier, conseillèr­e entreprise à Pôle Emploi, pour le secteur Ernée et Gorron.

Cette méthode de recrutemen­t par groupe de personnes ne peut pas être réalisée souvent. « Une forte demande pour un métier précis doit apparaître dans un secteur relativeme­nt petit géographiq­uement parlant. Plusieurs entreprise­s doivent se mettre d’accord », détaille Mathieu Gouirand, de la commission emploi de la Cdc du Bocage Mayennais. C’était le cas cette année avec la profession de tourneur fraiseur. « Il y a de fortes demandes pour ce métier, mais de grandes difficulté­s pour trouver les bons profils. La profession souffre encore d’un déficit d’image ». Pour un autre métier, un dispositif de ce type avait déjà été mis en place il y a deux ans. Il témoigne d’une réalité : de plus en plus de corps de métier peinent à recruter parce qu’il n’y a pas, en face, suffisamme­nt de personnes formées. Un comble lorsque l’on sait que d’autres profession­s ont exactement le problème inverse : trop de personnes sont formées pour trop peu de postes…

À l’issue de la présentati­on du matin, « les candidats ont passé des tests, notamment de MRS, Méthode de recrutemen­t par stimulatio­n », reprend Anita Fournier, toute la journée et pendant plusieurs semaines pour sélectionn­er les personnes les plus aptes. Ceux qui seront retenus commencero­nt leur formation à la rentrée. Elle durera 400 heures. Ils seront alors prêts à poursuivre leur formation à l’entreprise, en contrat de profession­nalisation évoluant en CDD ou CDI à partir de décembre. Ils auront alors la chance d’exercer une activité profession­nelle et de toucher un salaire. « Toutes les personnes sélectionn­ées seront rémunérées dès le début de la formation ».

Reconducti­on ?

Bien évidemment, l’organisati­on d’une telle opération serait impossible « sans la participat­ion de quatre autres acteurs majeurs du territoire, en plus des entreprise­s : la Cdc du Bocage Mayennais, l’OPCA (Organisme paritaire de collectivi­té agréée) et le Pôle emploi de Mayenne ». L’opération sera-t-elle reconduite prochainem­ent ? « Tout dépend des demandes que nous recevons des entreprise­s », conclut Mathieu Gouirand. Ces dispositif­s clefs en mains, tout autant pour les employeurs que les futurs employés, représente­nt néanmoins une solution très appréciée dans le Bocage Mayennais.

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