Le futur visage d’Ambrières se dévoile
Fin 2015, le cabinet d’étude Planis avait dégagé de grandes lignes de revitalisation du bourg. Aujourd’hui un avant-projet, présenté par Emmanuel Lemoine, architecte paysagiste, a donné une idée beaucoup plus précise de ce que sera bientôt Ambrières.
Les défauts. Représentants des collectivités, architectes, urbanistes, mais également plus de 50 habitants d’Ambrières : avant d’en arriver à la création de ce plan, de nombreuses réunions ont eu lieu. À Ambrières, « plusieurs éléments étaient réunis pour ne pas permettre l’appropriation du village par ses habitants », récapitule Emmanuel Lemoine, architecte paysagiste en charge du dossier. « Une logique de construction s’établissant trop souvent à l’échelle voiture et pas assez à l’échelle piétonne », une surprésence de l’enrobé dans les places et les placettes, les privant de fonction apparente, et « un plan de circulation n’incitant pas à aller dans le coeur du village » et à le découvrir.
L’axe central. « Historiquement, la rue de Bouchevreau était le véritable centre du bourg », continuet-il. C’était le long de celle-ci que les commerces étaient présents. « C’était là aussi qu’il y avait un flux important de véhicules de transit ». Problème : cette rue de Bouchevreau a pratiquement totalement perdu son activité commerciale d’antan. « L’arrivée de la voiture a nécessité la construction de la rue Guillaume le Conquérant, plus large et plus fonctionnelle. Elle a permis de contourner la rue de Bouchevreau. De ce fait, progressivement, les habitants comme les touristes ne sont plus rentrés dans le centre bourg de la ville. Sans transit, l’activité commerciale a périclité, ce qui a attiré encore moins de riverains dans cette zone ». Un cercle vicieux s’est mis en place. L’objectif général du plan choisi est de redonner du sens à cette rue de Bouchevreau, sorte de colonne vertébrale du village (dans sa partie haute).
Un projet global. Pour ce faire, les travaux envisagés sont globaux. Revêtement, panneaux, plan de circulation, mobilier urbain, massifs, arbres : tout sera revu. Les modifications concerneront autant la rue de Bouchevreau que les places et les placettes de la ville haute. La rue de Bouchevreau, étroite, a une propension naturelle à devenir mixte, c’est-à-dire utilisable à la fois par les automobilistes et les piétons. Il en sera tenu compte. Les trottoirs seront supprimés et il faudra rouler au pas. Un revêtement en pavés remplacera l’enrobé, donnant au site un certain cachet. Un caniveau central sera mis en place.
Circulation. Les automobilistes, dès qu’ils rentraient dans le bourg, à partir de n’importe quel endroit (place du marché, rue du Coeur royal, rue des tisserands), étaient acculés, via une série de sens interdits et de directions obligatoires, vers le carrefour devant Proxi Market. « Le nouveau plan privilégie les deux sens, retire de nombreux sens interdits, développe les zones de rencontres piétons automobilistes », et réorganise les places de parking. Ainsi, « une logique touristique sera superposée à la logique résidentielle », le tout en améliorant les performances de circulation.
Places et placettes. Actuellement non mise en valeur pour la plupart, les places et placettes sont déroutantes par les vastes surfaces de routes qu’elles proposent à l’automobiliste. De ce fait, elles seront toutes transformées par l’ajout d’éléments de signalisation, de revêtement colorés permettant d’organiser et de guider « les flux piétons et les flux voitures ». La place du marché d’Ambrières sera la moins modifiée. « Elle conservera cette fonction d’accueil du marché ». La place Billard de Vaux, qui servait pour les bestiaux, accueillera des places de parking, conformément aux nombreux bâtiments qui s’y trouvent. Un style minéral, esthétique, sera donné à l’ensemble. La place du château, quant à elle, sera la plus transformée puisqu’elle accueillera « un maillage arboré, permettant de mêler parking et arbres et arbustes ». On envisage que cette place retrouve un attrait touristique, qu’elle renforce le lien existant avec trois autres destinations amboriveraines importantes : mairie, rue de Bouchevreau, place Billard de Vaux. La partie située devant la médiathèque pourra récupérer une fonction d’esplanade, pour les concerts, par exemple.
Colonne vertébrale
Calendrier. Le projet vise à tirer au maximum parti des qualités d’Ambrières, à savoir ses maisons typiques de l’architecture mayennaise ancienne, son relief panoramique, ses paysages, sa maison bourgeoise juchée sur le rocher. Le plan présenté est un avantprojet sommaire : il s’agit d’un plan déjà bien avancé mais non encore définitif. La rapidité des opérations menées à Ambrières a permis à la commune de bénéficier d’importantes aides de l’Etat. Le coût total s’établit à 950 000 €. Le village n’augmentera pas les impôts. Grâce à l’autofinancement (504 000 €), elle n’empruntera pas. Les travaux devraient commencer à la rentrée pour s’achever mi 2017.