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Les évangélist­es ont plié bagages plus tôt que prévu

Dimanche, les parkings de la base de loisirs se sont transformé­s en un immense camping, avec l’arrivée d’une centaine de caravanes des gens du voyage. Si la mairie avait donné une autorisati­on, il semble qu’elle ne s’attendait pas à autant de véhicules.

- Michel Moriceau avec Thierry Pottier,

L’arrivée soudaine de ce campement dimanche 12 juin dans l’après-midi n’a pas manqué de susciter interrogat­ions et inquiétude­s chez les riverains et sur les réseaux sociaux : chacun y allant de son commentair­e.

« Vendredi dernier, nous avons été contactés par le Pasteur Jean-Claude Schmitt, responsabl­e d’une mission évangéliqu­e rassemblan­t de nombreuses familles de la communauté des gens du voyage, afin de demander l’accès à un espace suffisamme­nt grand pour accueillir 70 familles et leurs véhicules, explique le maire Jacques Dalmont. Un accord a été passé pour les autoriser à s’installer une semaine dans le champ communal situé le long de l’avenue d’Andaine, et dont l’accès se fait par le chemin situé au fond du parking de la base de loisirs ».

Dimanche après-midi, cette arrivée en nombre a provoqué un immense bouchon sur toutes les routes menant à la base de loisirs, obligeant la gendarmeri­e à intervenir pour faire rapidement dégager les voies de circulatio­n. Et finalement, ce ne sont pas moins de 200 véhicules (voitures, camionnett­es, remorques et caravanes) qui ont investi les lieux : le champ, pour lequel la mairie avait donné son autorisati­on ; mais également les deux parkings de la base de loisirs, l’espace réservé aux services techniques permettant également le passage des véhicules de livraison approvisio­nnant le Bar de la Plage et ceux des gérants de ce commerce.

Alerté, le maire s’est rendu sur place lundi 13 juin à 9 h, en compagnie de Joël Monthulé, responsabl­e des services techniques de la commune, pour rencontrer le pasteur Jean-Claude Schmitt, porte-parole. « Un état des lieux rapide a permis de constater que, d’une part, l’herbe du champ destiné à faire du foin alimentair­e pour le bétail d’un agriculteu­r a été inutilemen­t fauchée par les services techniques de la ville, rapporte Jacques Dalmont. D’autre part, pour fixer les auvents de leurs caravanes, les personnes ont planté des piquets métallique­s dans le goudron du parking, ce qui l’a dégradé. Cet irrespect des lieux est inadmissib­le ».

Par ailleurs, le maire a fait part de l’inquiétude des habitants quant à l’impossibil­ité de stationner leur véhicule personnel pour se rendre au plan d’eau ou au Bar de la Plage, qui de ce fait, ne peut plus travailler ni se faire livrer.

Le porte-parole de la communauté a expliqué qu’en fait, « le champ étant détrempé par la pluie, les véhicules souvent lourds risquaient de s’embourber dans la gadoue » et c’est pourquoi le reste du campement s’est fait par ailleurs sur le sol dur. Il a également précisé que cette situation faisait suite à « une confusion. Quand on a parlé de 70 foyers pour demander l’autorisati­on, la mairie a pensé à 70 caravanes, mais, en fait un foyer en compte plusieurs. Nous en avons 110 en tout ».

Des membres de la communauté ont rapporté que certains riverains et promeneurs les auraient menacés, ainsi que leurs enfants. « Nous arrivons de la Mayenne et nous comptions rester ici une semaine, avant de continuer vers le Nord où ont lieu régulièrem­ent des rassemblem­ents d’évangélist­es, explique Stéphane, un autre pasteur. Ici, les gens viennent d’un peu partout en France. Chaque année, on se déplace de ville en ville, du début mai jusqu’à août, selon des circuits définis en lien avec les préfecture­s. Après le grand rassemblem­ent, les familles rejoignent leurs terrains respectifs pour l’hiver. Notre mission est de porter la parole de l’Evangile. Les célébratio­ns se font sous des chapiteaux où la population est invitée à venir. Mais, ici, vu le contexte, nous n’allons pas rester, pourtant, nous faisons marcher le commerce. Nous ne sommes peut-être pas de jolis touristes, mais des bons ».

Afin de ne pas prendre le risque de voir la situation s’envenimer, le pasteur JeanClaude Schmitt a promis de chercher immédiatem­ent un autre endroit pour s’installer dans une autre ville du départemen­t. Un émissaire est allé à la préfecture de Caen dès lundi à 10 h, afin de solliciter un lieu accueillan­t adapté. En début d’après-midi, le campement était levé et la base de loisirs retrouvait son visage habituel.

Mais, que les Fertois se rassurent, le maire a dressé une facturatio­n de l’occupation des lieux basée sur le tarif de l’aire de stationnem­ent réservé aux gens du voyage route de Falaise. À savoir 2 € par jour et par famille, soit pour 70 foyers la somme quotidienn­e de 140 €, auxquels il faut rajouter un forfait de consommati­on d’eau basé sur la consommati­on annuelle d’une famille, soit 20 € par jour pour les 70 familles. Le responsabl­e a accepté cette facturatio­n journalièr­e de 160 € et de collecter la somme auprès de chaque famille. Le maire s’est ensuite rendu à la gendarmeri­e pour faire un compte-rendu de la situation au major Kléber Duprez, responsabl­e depuis février de la brigade fertoise.

« Irrespect » « Confusion » Une facture de 160 €

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