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Il demande à être soigné

Depuis une dizaine de jours, un Mayennais occupe les espaces publics de la ville pour faire valoir ses droits aux soins relatifs à la maladie de Lyme.

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Depuis novembre 2014, Raphaël Jacinto-Moita présente des symptômes qui font penser à la maladie de Lyme : fatigue chronique, malaises, céphalées graves, douleurs articulair­es, fièvre, atteinte des muqueuses et neurologiq­ues.

Lorsqu’on lui fait remarquer que ces signes peuvent induire une autre maladie, il argumente. « J’ai perdu beaucoup de poids en un mois. L’examen pratiqué le 10 septembre 2015 attestait une augmentati­on polyclonal­e des gammaglobu­lines. C’est typique de la maladie de Lyme ».

Il montre sa feuille de résultats de l’examen et présente une ordonnance avec une combinaiso­n de 7 médicament­s associés. « Là, c’est de la Doxycyclin­e. C’est une molécule antibiotiq­ue prescrite en thérapie de la maladie de Lyme ».

Le CHU d’Angers a d’ailleurs dépisté le 23 juin, la maladie de Lyme avec une affection cardiaque. Le médecin généralist­e de Raphaël Jacinto-Moita adresse également son patient à ses confrères hospitalie­rs pour « suspicion de maladie de Lyme ».

Mais sa présence sur la voie publique dérange. « C’est le seul moyen que j’ai pour demander un traitement contre la maladie de Lyme ».

Cacher cette tique que je ne saurai voir

On sait d’où vient le vecteur de cette maladie invalidant­e. En Allemagne, les promeneurs, joggeurs, chasseurs, forestiers sont informés à l’entrée des forêts du danger potentiel de la tique. Savigny-le-Temple a longtemps été la seule commune en France à donner les mêmes informatio­ns.

Aux Etats-Unis, après moult polémiques, le protocole d’identifica­tion de la maladie a fait passer l’estimation de 30 000 cas en 2013 à 900 000 par an. Pire encore, le Ministère de la Santé de notre pays préconise la pince à épiler pour retirer la tique. Ce qu’il ne faut pas faire !

La FFMVT, Fédération d’associatio­ns de patients et de médecins experts de Lyme considère que c’est une grossière erreur et réclame le retrait de cette recommanda­tion.

En 2013, l’Institut national de veille sanitaire estimait la contaminat­ion à 27 000 par année.

En 4 ans, 118 questions écrites

Que faut-il faire pour se protéger : en forêt, dans les grandes herbes ou broussaill­es, porter autant que possible des vêtements couvrants. En présence d’une tique qui aurait mordu, utiliser le tire-tique disponible en pharmacie pour ôter le parasite. Surveiller l’endroit de la morsure pendant quelques semaines. A l’apparition d’une plaque rouge comme une grosse pièce de monnaie : consulter.

En 4 ans, 118 questions écrites ont été déposées par les sénateurs et les députés que la maladie inquiète. Peut-être fautil voir dans ces atermoieme­nts à la dépister, la présence d’un Mayennais dans les rues de sa ville.

Références : Article d’Isabelle Barré (Canard Enchainé du 20 juillet 2016).

Lire aussi : « L’affaire de la maladie de Lyme ». Roger Lenglet et Chantal Perrin, Actes Sud.

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