Vaste opération d’anti-terrorisme dans une prison : des explosifs recherchés
Jeudi 21 juillet, une vaste « opération d’anti-terrorisme » a été menée au centre pénitentiaire d’Alençon. Des détenus étaient soupçonnés de posséder des explosifs.
Suspicion de détention d’explosifs, chez des détenus radicalisés dans une prison de Normandie. Une vaste « opération d’anti-terrorisme » a été menée, jeudi 21 juillet, vers 5h du matin, au sein du centre pénitentiaire d’Alençon, à Condésur-Sarthe. Plusieurs détenus radicalisés étaient soupçonnés de détenir des explosifs, qu’ils auraient pu déclencher dans la prison, « afin de faire un maximum de victimes parmi les surveillants pénitentiaires », estime un délégué syndical FO pénitentiaire.
Faire « exploser des surveillants »
Cette fouille très importante a été lancée après des informations recueillies par les services de renseignements pénitentiaires. Ces derniers, en se basant sur des écoutes téléphoniques et des indications données par des détenus, auraient eu vent d’un projet visant à faire « exploser des surveillants » : « Les surveillants pénitentiaires sont visés par des attaques, c’est un phénomène qui se multiplie. À Val-de-Reuil (Eure), un détenu a agressé deux surveillants en criant « Allah Akbar ». Au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, un prisonnier avait fabriqué une ceinture d’explosifs… », détaille une source syndicale.
Des plans et des armes retrouvés
L’alerte a été prise au sérieux. La police, les équipes cynotechniques, de déminage et les forces spéciales pénitentiaires (Eris) étaient présentes. Un jeune chien des services pénitenciers de Paris aurait marqué deux fois, signifiant la présence d’explosifs. Un second, des services de déminages de Caen, envoyé par la suite, n’a cependant rien senti.
Finalement, aucune trace d’explosifs n’a été retrouvée. Mais, « entre le moment où l’alerte a été donnée et le déroulement de l’opération, les détenus ont pu s’être débarrassés des preuves », souligne le délégué syndical. Cependant, des plans de la prison et des armes de fabrication artisanales auraient été retrouvés dans certaines cellules.
Appel à la réserve pénitentiaire
Dans un communiqué, le syndicat précise qu’aucun surveillant ne doit se trouver seul avec un détenu ou un groupe de détenus. FO pénitentiaire demande donc le déblocage de fonds supplémentaires, afin de faire appel à la réserve pénitentiaire. Et, si l’effectif est insuffisant, le syndicat demande à pouvoir « limiter les mouvements et les activités, pour assurer la sécurité de l’établissement ».
Le problème de la radicalisation en prison
« On n’évitera pas un drame », reconnaît le délégué syndical. Mais, afin de s’en prémunir au maximum, Force ouvrière pénitentiaire demande « un renfort en hommes » et « l’isolement des détenus radicalisés ou en détention pour actes de terrorisme ». Le centre pénitentiaire d’Alençon est l’un des plus sécurisés de France et accueille une centaine de détenus très difficiles. C’est un établissement où le risque d’évasion
et de terrorisme est « élevé » : « Parmi ces prisonniers, il y a des gens légers, faibles psychologiquement. Ils risquent d’être enrôlés ou de se faire laver le cerveau par d’autres détenus. C’est pourquoi nous demandons à ce que certains d’entre eux soient placés en isolement ».
« Le problème, achève-t-il, c’est que le risque terroriste est partout. Nous n’avons pas uniquement peur pour Condé-sur-Sarthe, mais pour toutes les prisons du Grand Ouest et de France ».