Des bénévoles qui mettent la main à la patte
Marie-France Violleau aime les animaux, au point d’y dédier tout son temps. Une vie rythmée autour de ses petits compagnons, certain l’accompagnant depuis plus d’une décennie.
Depuis les années 1992, elle gère un refuge aux abords de Bagnoles. Au départ, elle n’accueillait que les chiens. Puis, l’année suivante, les chats sont acceptés au sein de la structure. Des années de « galères » admet-elle, jusqu’en 2003, où elle trouve alors un terrain digne d’accueillir les animaux laissés pour seul. Désormais, 22 enclos pour chiens sont hébergés sur son terrain, attendant qu’un nouveau compagnon se manifeste. Une soixantaine de chats viennent s’additionner.
Aucune subvention
La présidente de l’association refuse toute aide des communes : « je ne veux pas de subvention car je ne peux pas être certaine d’accueillir tout le monde ». La seule requête de l’intéressée pour venir récupérer un chien à l’abandon : « que la commune l’identifie et le vaccine ». A contrario, elle regrette l’implication des communes qui ne possèdent pas de structure d’accueil. Pire, elle dénonce l’absence d’engagement des politiques quant à la cause animale : « Dans une campagne électorale, on ne parle jamais des animaux ». Aussi, elle s’insurge contre ces abandons volontaires qui représentent « 95 % des chiens recueillis ».
« Caprice »
Dénonçant une « société de consommation », où « tout est bon à prendre et à jeter », comme l’indique Marcel Lefèvre, vice-président de l’association, l’association fustige l’abandon qu’elle caractérise de « caprice ». Les raisons avancées par celles et ceux qui abandonnent ces animaux sont principalement la séparation, la mutation professionnelle, un changement de situation immobilière. Motif qui ne suffit pas à convaincre MarieFrance Violleau, considérant : « les animaux font partis au même titre que les enfants de la famille. Les gens sont irresponsables ». De même, l’association condamne « ceux qui pensent acheter un chiot qui ne grossira jamais ».
Pour étayer ses propos, l’Association de Défense Animale d’Andaine prend l’exemple d’un homme qui aurait vraisemblablement « lâché 5 chiens dans La Ferté-Macé », suite aux différents refus du refuge d’accueillir au sein de son établissement les animaux. Une situation que la présidente déplore, et qui ne semble pas aller en s’améliorant. En moyenne, sur l’année, c’est un chien par jour qui est proposé à l’association.
« Beaucoup de cruauté »
L’homme et la femme dénoncent « une cruauté, un problème infernal », souhaitant « que le monde change pour les animaux ». Marcel Lefèvre voudrait qu’une sensibilisation soit mise en place dans les établissements scolaires, dès le plus jeune âge ; « on voit que les enfants passent des permis piétons pour les sensibiliser. Il faudrait faire pareil, éduquer au niveau des écoles ».
Cependant, on peut constater que la cause animale n’est pas si délaissée par l’ensemble de la population. L’association peut se reposer sur une dizaine de bénévoles qui viennent soigner et nourrir avec passion chats et chiens. Néanmoins, le vice-président regrette le nombre de bénévole masculin « extrêmement rare, soulignant le besoin d’hommes pour les travaux extérieurs comme débroussailler, tronçonner ».
Enfin, Marie-France Violleau peut compter sur le tissu associatif pour l’aider à financer sa cause. 30 Millions d’amis lui assure la livraison de nourriture animale 2 fois dans l’année, ainsi qu’un peu d’argent pour couvrir une partie des frais vétérinaires engagés. La fondation de l’actrice Brigitte Bardot lui vient également en aide, comme récemment avec l’apport d’un peu plus de 20 000 € pour la construction d’enclos.