Dans l’Orne, la réserve est mobilisée
Après les récents tragiques événements de Rouen, Nice et Paris, les préfectures ont relancé un appel à devenir réserviste pour épauler les forces de l’ordre dans leurs missions. Qu’n est-il à la compagnie de Domfront ?
« Avec les événements, la réserve prend encore plus d’ampleur. Il y a plus de volontaires », explique le capitaine Dominguez de la compagnie de gendarme de Domfront.
Dans l’Orne, les forces de gendarmerie sont réparties sur trois secteurs : Mortagne, Argentan et Domfront. Cette dernière, qui nous intéresse, est subdivisée en trois autres zones : Flers, La Ferté-Macé et Domfront. Les réservistes tournent actuellement sur les trois secteurs en renforçant les actions sur le terrain.
Comment devenir réserviste
Il est possible de postuler à la réserve dès l’âge de 17 ans, jusqu’à 40 ans. La mobilisation sur le terrain n’est possible qu’à partir de la majorité. Il n’y a « pas besoin d’être du coin », explique un réserviste.
Le mode de recrutement est simple. La personne intéressée doit d’abord se rendre dans la brigade qui l’intéresse. Il y a, bien évidement, un dossier à remplir avec quelques pièces légales à fournir.
Ensuite, la personne est convoquée pour un entretien sur les raisons de sa motivation à devenir réserviste. Il y a aussi un test d’entrée sur des « connaissances générales », ainsi qu’un test psychologique avec des mises en situation théorique et des réponses à choix multiples.
Un à deux mois plus tard, le postulant recevra une réponse à sa demande et devra suivre une « visite médical poussée » : vaccination, rythme cardiaque, dépistage, ouïe, vue…
Si le profil et les conditions physiques sont au rendez-vous, le futur réserviste doit ensuite assister à 15 jours de cours théorique et pratique. Il apprendra des connaissances générales sur le fonctionnement de la gendarmerie et sur les règles à respecter en cas d’intervention. Il apprendra aussi comment gérer une intervention professionnelle, avec un entraînement au combat à mains nues, au maniement de l’arme de service. Durant toute la formation, les épreuves sportives seront nombreuses. « C’est une bonne base. Très dense », confie un réserviste.
L’engagement minimum impose une présence de dix jours sur l’année.
Sur le terrain
Trois réservistes du secteur expliquent leur parcours et leur expérience dans la réserve de la gendarmerie. L’anonymat est volontairement conservé.
Il n’y a aucune différence d’uniforme entre un réserviste et un actif permanent. Les missions sont les mêmes et les risques aussi.
La première réserviste est aide soignante dans le civil. Elle a travaillé comme « gendarme adjoint pendant 5 ans », la durée maximale pour ce type de contrat. Elle se tourne vers la réserve pour continuer à travailler dans ce secteur.
Le second est étudiant et « attend de passer les concours de gendarmerie ». Pour lui, il s’agit d’avoir « une première approche dans le métier ».
La troisième réserviste veut « connaître l’institution ». Il s’agit avant tout de « curiosité professionnelle ». Elle souhaite découvrir les missions et l’organisation du service public.
Tout est « très différent sur le terrain ». La principale qualité d’un réserviste et d’un gendarme en général est sa capacité d’adaptation à toutes sortes de situation. Ils peuvent être appelés « jour et nuit » pour soutenir les unités en opération. Dans le secteur, il y a beaucoup de « missions de surveillance », que ce soit dans les foires, les rassemblements ou toute autre manifestation culturelles. Dans l’ensemble, il y a « plus de terrain que de bureau ». Les réservistes ne s’occupent pas ou très peu de la partie administrative du travail.
Sur le moment, les réservistes sont « l’adjoint de la personne » active à plein-temps. Ce travail nécessite « une volonté et un réel engagement ». Il faut être conscient que les mêmes risques sont pris. L’engagement est important et nécessite une certaine réflexion.
Un engagement à long terme
Une fois la réserve intégrée, la formation ne cesse pas. Il faut régulièrement effectuer des entraînements au combat et aux tirs, ainsi que sur le nouveau matériel, les nouvelles techniques et les nouvelles lois à respecter. De plus, des entretiens ont lieu pour faire le point sur les missions, le déroulement du contrat et l’état psychologique du réserviste.
Depuis la mise en place de l’état d’urgence en France, les réservistes sont « plus sollicités ». La réserve opérationnelle de l’Orne compte aujourd’hui près de 170 membres qui sillonnent le territoire. « Il y a besoin de nous », constate un réserviste. C’est pour « le service de la Nation », explique un autre.