Après l’action, les réactions
Suite à l’action menée mercredi soir, 3 août 2016, par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs à l’usine Lactalis à Domfront (ci-dessus), Grégoire de Valbray, délégué Les Républicains de la 1re circonscription de l’Orne réagit : « Cela fait trop longtemps que nos producteurs laitiers souffrent ! Comme beaucoup de mes concitoyens, je déplore cette situation qui ne cesse de se dégrader ».
Il exprime sa solidarité aux producteurs laitiers et plus largement aux agriculteurs qui sont dans la détresse. « J’attends du gouvernement qu’il parvienne à un accord qui permette à chacun de vivre décemment de son travail. Il faut arrêter les promesses et passer aux actes ».
« Soutien inconditionnel »
Le Front national de l’Orne apporte quant à lui « son soutien inconditionnel aux producteurs laitiers de Normandie et de la France entière. Comme toujours, les promesses ne sont jamais tenues, ni par l’Etat français, ni par la communauté européenne. Des pans entiers de notre économie vont s’effondrer et tout cela sans que le gouvernement ne réagisse (qu’il soit de droite ou de gauche !) puisque la France a perdu, presque totalement, la maîtrise de sa politique agricole… », soulignent Lionel Stiefel et Francine Lavanry.
« L’indifférence du groupe Lactalis »
De son côté, Max Vié, président de l’OPNC (Organisation des Producteurs Normandie Centre) dénonce « l’indifférence du groupe Lactalis envers les producteurs de lait. Si la situation n’évolue pas, une grande partie d’entre eux disparaîtra à la fin de l’année 2016 » avant d’étayer ses propos par des chiffres. « Pour le mois d’août, le prix annoncé par Lactalis pour la Basse-Normandie atteint 213,75 €/1 000 litres, auxquels s’ajoutent un impact négatif de la flexibilité de 9,18€/1000L et un complément de 48,37 €/1 000 litres octroyés « généreusement » par la laiterie ! En somme, le prix de base des fournisseurs de Lactalis est de 252,94 €/1 000 litres en août pour la Basse-Normandie. Pendant ce temps, les autres laiteries normandes affichent un prix de base compris entre 270 et 310 €/1000L. Le leader français du lait ne peut pas rester déconnecté des prix pratiqués par les autres laiteries françaises.
Depuis plusieurs mois, l’OPNC demande au groupe Lactalis de prendre en compte les coûts de production de ses fournisseurs dans l’élaboration du prix du lait. « Après des mois et des mois de propositions pour essayer de construire ensemble les bases de la rédaction d’un futur contrat-cadre en accord avec le groupe Lactalis, le dossier n’avance pas. Il faudra donc en passer par la loi », estime Max Vié. « C’est pourquoi, parallèlement aux discussions engagées avec l’entreprise, dont l’issue est encore ouverte, nous avons travaillé pour introduire dans le projet de loi Sapin II, des dispositions en faveur de la filière laitière. L’OPNC a ainsi été auditionnée par l’Assemblée Nationale. Elle s’est par ailleurs démenée pour obtenir un entretien à la commission européenne. Notre but est que demain, les OP puissent enfin jouer leur rôle : un prix pour un volume donné ».