Un accord, oui, mais…
Un accord sur le prix du lait a été trouvé entre les représentants de syndicats agricoles et Lactalis ce mardi 30 août, après que la FDSEA et les JA ont organisé des actions d’occupation pacifiques sur 15 sites industriels du groupe, notamment à Domfront.
Après une semaine sous tension, un accord a été trouvé mardi entre Lactalis et les producteurs de lait, qui se sont engagés à stopper leurs actions contre le géant laitier. Pour autant, la crise n’est pas finie et les agriculteurs manquent de certitudes pour 2017.
Un accord entre les producteurs laitiers et le géant du lait Lactalis a été trouvé ce mardi 30 août, a annoncé la présidente de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles, Anne-Marie Denis qui exprime sa satisfaction mais pas que : « Ce prix reste inférieur au coût de production des agriculteurs. L’État et l’Europe doivent maintenant prendre la relève pour trouver un équilibre entre les différents pays. Cette négociation qui a été difficile, ne nous sort pas de la crise qui touche toutes les productions. Nous allons demander un accompagnement au niveau du département, de la région et de l’État afin de pouvoir passer la fin de l’année ».
C’est la fin d’un long bras de fer entre exploitants agricoles et le Numéro 1 mondial du lait, Lactalis. L’accord comprend une augmentation de 5 € du prix à la tonne chaque mois jusqu’à la fin de l’année. Le prix du lait, qui est actuellement fixé à 281 € pour 1 000 litres, pourrait atteindre, selon cet accord, 275 € la tonne en décembre 2016 (prix national) et ensuite adapté dans les régions.
En contrepartie, l’accord stipule que les agriculteurs vont cesser les actions syndicales ciblées contre les sites Lactalis.
Blocage de 15 sites Lactalis
Au lendemain d’une action de grande ampleur où des milliers d’agriculteurs s’étaient relayés pour bloquer les principaux sites industriels Lactalis de l’Ouest, dont celui de Domfront, les négociations entre les différentes parties ont enfin abouties.
Ils étaient entre 150 et 200 agriculteurs lundi 29 août, à 21 h, devant les grilles de l’usine de production de Camemberts à Domfront à l’appel des syndicats FDSEA et JA de l’Orne. Le mot d’ordre : maintenir la pression pour forcer Lactalis à augmenter le prix du litre de lait.
Un avertissement
Regroupés à l’entrée du site, les producteurs de lait ont bloqué l’accès du site à deux camions de collecte jusqu’aux alentours de minuit. « Ce blocage est un avertissement à Lactalis, prévenait Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA de l’Orne. À travers cette action, nous voulons exprimer notre désarroi face à l’attitude de l’industriel laitier n°1 mondial, Lactalis. Les producteurs ne peuvent accepter la politique de l’entreprise qui tire les prix vers le bas en pratiquant un prix dérisoire. Nous réclamons un prix juste permettant de couvrir l’ensemble des coûts de production du lait qu’ils produisent et également obtenir une rémunération de leur travail ».
Des menaces
Face aux menaces de Lactalis de ne pas collecter le lait, la présidente annonçait « j’ai obtenu la garantie du préfet que la collecte de lait sera bien effectuée. Nous allons maintenir la pression pour forcer Lactalis à proposer des prix satisfaisants, entre 290 € et 300 € les 1 000 litres pour soutenir les trésoreries jusqu’à la fin de l’année en attendant la mise en place d’un système de maîtrise des volumes de lait en Europe ».
Des attentes
Après l’échec des négociations menées à Laval entre le groupe Lactalis et les organisations de producteurs, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs souhaitaient voir les négociations aboutir sous la forme d’un accord qui permette aux producteurs de lait de mieux vivre de leur métier et témoigne d’une meilleure considération de l’entreprise pour ses partenaires producteurs de lait. Leur appel a semble-t-il été entendu.
À l’énoncé de l’accord, toutes les actions prévues mardi dans les grandes et moyennes surfaces ont été stoppées.