Jean Perray répare les livres endommagés
Jean Perray est un ancien kiné. Après avoir pris soin des corps, il s’adonne maintenant à la restauration les livres qui comptent pour lui. Une passion de 20 ans.
Originaire de Chinon, Jean Perray, 72 ans, a effectué toute sa carrière de kinésithérapeute à Domfront. Retraité depuis 2009, il profite maintenant de ses journées pour réparer les livres endommagés. « J’avais beaucoup de livres auxquels je tenais et j’étais désolé de les voir se dégrader », explique l’amoureux des beaux livres.
Une révélation
Le Domfrontais se décide à suivre deux formations avec Jean-Claude Perche, relieur professionnel à Perrou, pour apprendre la reliure classique et la reliure peau. Une révélation. Il adore redonner vie à des livres complètement oubliés, à des auteurs inconnus. « Certaines éditions étaient réalisées avec du beau papier. C’est un plaisir de travailler sur de tels ouvrages », souligne-t-il.
30 opérations différentes
Dans son atelier, le relieur amateur part d’un livre broché déjà sommairement cousu avec des cahiers « en plus ou moins bon état mais sur lequel on peut faire quelque chose ». Son premier travail consiste à le défaire et ensuite à faire des onglets (collage, pliage…), en tout 30 opérations différentes sont nécessaires pour arriver au résultat final, avec un matériel spécifique : fut à rogner, plioir, marteau, cousoir, poinçon… « J’ai réalisé mon premier livre pendant la durée de mon stage, soit en 20 h. Aujourd’hui, je mets 5 à 6 h, mais cela peut aller jusqu’à 10-12 h en reliure traditionnelle et jusqu’à 15 h, en reliure peau, sachant que le temps de séchage à respecter est d’environ 24 h en fonction de la colle, préciset-il. Cela demande du temps, rien n’est mécanique. Tout se fait à la main. Plus il y a de travail, plus c’est cher ».
Démonstration en public
Si Jean Perray travaille essentiellement pour lui, quelque fois pour sa famille ou ses amis, il accepte à la demande d’effectuer des démonstrations notamment pour les Médiévales ou encore pour l’Office de tourisme comme ce fut le cas vendredi dernier, 26 août, en présence d’un groupe de personnes particulièrement intéressées par ce métier qui tend à disparaître.