Le sapin Douglas des Clairets vient d’être certifié
Originaires de l’Oregon, les sapins Douglas se sont parfaitement acclimatés au pays de Carrouges et font l’admiration de nombreux forestiers. Ils méritaient une appellation d’origine.
Jean-Claude Gautier, sylviculteur carrougien, ne cache pas sa joie : les semences de sapin Douglas récoltées ont été certifiées par Sylvain Haye de la DRAF, la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt, « ce 16 septembre 2016 à 16 h, on s’en souviendra ! ».
Officiellement admis sur le marché
Trois professeurs d’élagage de la MFR de Pointel ont récolté des cônes entre 30 et 40 m de haut dans des arbres de 60 ans sur une parcelle qui avait été classée en 1988 par Vilmorin comme verger à graines. Mais ce n’est ni pour Vilmorin ni pour l’ONF, les deux seuls fournisseurs sur le marché français, qu’ils ont travaillé. « A partir d’aujourd’hui, le Douglas originaire des Clairets est officiellement admis sur le marché ! » exulte JeanClaude Gautier. « Ils avaient refusé tout classement de parcelles dites « sauvages », pour avoir le monopole ».
Or, beaucoup de sylviculteurs ont été déçus des seules variétés disponibles chez les pépiniéristes, en particulier la « luzette », mise au point il y a quinze ans avec le concours de l’INRA pour sa croissance rapide mais qui s’avère très coûteuse en élagage et donc non rentable à la vente. « Des imbéciles qui veulent nous faire faire des frites ! Nous voulons faire du gros bois d’oeuvre. Je vends le bois des Douglas qui ont entre 60 et 90 ans avec une moyenne de 4 m3 de bois noble par arbre ». L’élagage manuel permet de n’avoir aucun noeud sur la bille de pied.
Le Douglas des Clairets ne sera cependant pas immédiatement en vente. Les graines certifiées ont été emportées par Gilles Filmont, pépiniériste. Il va les mettre en dormance au froid et les bichonner au réveil avant de les mettre en terre. Il a déjà des plants de graines récoltées l’an dernier, mais non homologuées, des « sauvages » donc, qui se portent à merveille. Le prochain combat de Jean-Claude Gautier : « Faire classer d’autres parcelles, et continuer à lutter contre la confiscation du vivant par quelques-uns ».
« Faire classer d’autres parcelles »