Les courses hippiques sauvées
Deux de ses virages étaient « à l’envers ». Pour éviter une fermeture, la Société des courses hippiques de Domfront a remis aux normes la piste de son hippodrome de la Croix-des-Landes.
C’est le célèbre jockey JeanClaude Hallais qui a mis la puce à l’oreille de Sylvain Monsallier, président de la Société de courses de Domfront. Le virage du plateau de départ et celui qui précède la ligne d’arrivée étaient légèrement « à l’envers ». Comprendre : ils n’avaient pas la bonne inclinaison. Et quand un champion avec 18 000 courses au compteur et près de 2 500 victoires vous parle, on écoute.
« C’est toujours avec des critiques que l’on peut évoluer », reconnaît Sylvain Monsallier, qui a fait engager des travaux afin d’adoucir la courbe des virages. Une opération à près de 15 000 € qui s’avérait indispensable pour l’avenir des réunions hippiques à Domfront. « Ça ne fait jamais plaisir d’attaquer des travaux de cet ordre, mais il fallait commencer tout de suite car nous avons le passage de la commission de sécurité en 2017 qui nous aurait obligés à les faire. D’ailleurs, le propriétaire du terrain, Bernard Corvée a très bien compris l’ampleur du problème ». Pour le président des courses de Domfront, « le risque était de faire comme Ambrières, qui a dû renoncer à organiser ses courses hippiques au dernier moment suite au passage de la commission ».
Des travaux qui ne pouvaient donc pas attendre : « Il était impératif de faire l’ensemencement maintenant pour avoir de l’herbe avant l’hiver », explique le président Monsallier.
Une piste plus rapide
Dans son malheur, la Société de courses de Domfront a tout de même été subventionnée à hauteur de 70 % par la Fédération des Sociétés de Courses de Basse-Normandie. « Nous travaillons en collaboration avec Jacques Frappat, président de la Fédération des courses de Basse-Normandie, Dominique Claude, le président des courses de Rânes et Daniel Miette, président des courses de Bagnoles. De plus, la ville de Domfront nous soutient à fond ».
Outre l’aspect sécurité, la mise aux normes de la piste permettra de la rendre encore plus rapide et donc de fournir un spectacle encore plus grand aux 3 000 spectateurs qui fréquentent chaque année l’hippodrome de la Croix-des-Landes. « Les chevaux sont de plus en plus rapides, grâce à la génétique, l’alimentation, le suivi vétérinaire mais aussi l’amélioration des pistes ». Et le public ne s’y trompe pas, fidèle au rendez-vous annuel, chaque dernier week-end de juillet. « Nous venons de traverser une crise, mais j’ai l’impression que la fréquentation des courses hippiques reprend, je l’ai constaté à Bagnoles et à Rânes », confie Sylvain Monsallier. « Avec les événements (attaques terroristes, ndlr), les gens sont peut-être moins partis en vacances et préfèrent fréquenter les manifestations locales », pense le président.
Projets
« 2016 était une très belle édition, même si nous sommes toujours tributaires de la météo », reconnaît Sylvain Monsallier, qui ne manque pas de projets pour pérenniser ce rendez-vous annuel devenu incontournable. « Nous allons terminer toutes les enceintes : vestiaires hommes et femmes, local du docteur, bureau des commissaires, balances… » En attendant, la Société des courses de Domfront compense avec des bungalows. « On fera en fonction de nos moyens ». Chaque chose en son temps…
Anticiper
Quoi qu’il en soit, la piste domfrontaise de 950 mètres et ses trois virages font parler d’eux au-delà des frontières de l’Orne. « Le fait que nous ayons beaucoup de monde aux courses plaide en notre faveur », poursuit Sylvain Monsallier. «A Vincennes, ils n’arrêtent pas de parler de Domfront ! ».
« A Vincennes, ils n’arrêtent pas de parler de Domfront ! »