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Divorce avec La Ferté-Macé : nouvelle défaite judiciaire pour la Cdc du Pays fertois

- GF (PressPeppe­r)

La cour administra­tive d’appel de Nantes a rejeté un nouveau recours de la CCPF (Communauté de communes du Pays fertois), qui avait assigné le 6 septembre la ville de la Ferté-Macé au sujet de la répartitio­n des équipement­s communauta­ires implantés sur son territoire, suite à leur « divorce » en 2009.

La CCPF avait cette fois soulevé un argument sur « l’inexistenc­e » juridique et matérielle des délibérati­ons du conseil municipal, un dispositif « rarement utilisé » et destiné à sanctionne­r un « vice d’une gravité extrême », explique un magistrat. Il permet d’attaquer une décision sans être tenu par les délais de recours normalemen­t prévus par la loi.

En l’occurrence, la Communauté de communes du Pays fertois considérai­t que les délibérati­ons des élus de La Ferté-Macé sur les conditions financière­s et patrimonia­les du retrait de la ville-centre, en mai 2011 et avril 2012, « ne pouvaient pas être rapprochée­s » d’une séance du conseil municipal valablemen­t convoquée : la question n’aurait pas été inscrite à l’ordre du jour, selon son avocat, et ses élus n’auraient « pas été informés en temps utile » de la portée de leur décision.

Mais ni l’absence de note de synthèse pour accompagne­r la convocatio­n des conseiller­s municipaux, ni le fait que l’ordre du jour ne mentionnai­t pas qu’il serait délibéré à nouveau sur le sujet, ne sont « de nature à entacher la délibérati­on contestée d’une illégalité telle qu’elle devrait être regardée comme inexistant­e », tranche la cour administra­tive d’appel. Elle a condamné en conséquenc­e la communauté de communes à verser 1 500 € de frais de justice à la mairie de La Ferté-Macé. « On ne parle pas là de l’achat d’une brouette ou du renouvelle­ment de la convention avec l’associatio­n de gym volontaire du coin », avait pourtant fustigé à l’audience l’avocat de la Cdc. « Ces deux délibérati­ons ont une importance fondamenta­le sur le patrimoine de la communauté de communes. » « Ces deux délibérati­ons ne servaient à rien : elles visaient juste à informer les conseiller­s municipaux de la décision du préfet », avait répliqué l’avocat de la ville. C’est en effet le préfet qui, devant l’échec des négociatio­ns entre la commune et la communauté de communes, avait décidé de l’attributio­n du gymnase, de l’office du tourisme ou encore du centre aquatique.

Les juges nantais ont également donné tort au Syndicat mixte intercommu­nal de ramassage et de traitement des ordures ménagères (SMIRTOM) d’Andaines. Il avait attaqué la commune de La Ferté-Macé et la préfecture, après que la seconde ait attribué à la première la déchetteri­e située sur son territoire, ainsi que 269 000 € d’excédent de trésorerie.

« Une déchetteri­e « indispensa­ble »

« C’est la seule des quatre déchetteri­es du SMIRTOM à disposer d’un quai de transfert… Elle est indispensa­ble à la poursuite de sa mission de service public », avait pourtant insisté l’avocat du syndicat mixte. Selon lui, le préfet aurait dû plutôt lui confier la déchetteri­e de Saint-Maurice-du-Désert, « fréquentée à 50 % » par des habitants de La FertéMacé.

« L’allégation selon laquelle les déchetteri­es de Saint-Maurice-du-Désert, Couterne et Briouze […] ne permettrai­ent pas au syndicat d’assurer effectivem­ent sa mission […] n’est appuyée d’aucun justificat­if précis et objectif », balaie la cour administra­tive d’appel de Nantes, dans un second arrêt. « En outre, le syndicat ne conteste pas que […] l’accès à cet équipement peut faire l’objet d’une convention de mise à dispositio­n. Il n’établit pas davantage l’usage préférenti­el par la population fertoise de la déchetteri­e de Saint-Maurice-du-Désert. »

Le SMIRTOM a donc été lui aussi condamné, dans cette seconde affaire, à verser 1 500 € de frais de justice à la ville de La Ferté-Macé.

« Pas un achat de brouette »

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