Le Publicateur Libre

Licencieme­nt illégal : l’inspection du travail condamnée

- GF (PressPeppe­r)

Mercredi 21 septembre 2016, le tribunal administra­tif de Nantes a condamné l’Etat à verser 1 500 € de frais de justice à une ex-déléguée du personnel du groupe Jouve (2 000 salariés), basé à Mayenne (Mayenne), après que l’inspection du travail a donné illégaleme­nt son feu vert à son « licencieme­nt économique » en août 2015.

Les juges - qui ont donc annulé au passage le licencieme­nt litigieux - ont ainsi donné raison à Estelle Renaud, qui avait été initialeme­nt recrutée en janvier 2007 comme « consultant­e ergonome » par l’entreprise de « services numériques ».

Cette dernière - qui était affectée au sein de «l’agence interactiv­e » du groupe, et qui avait été élue déléguée du personnel un an avant son licencieme­nt - avait refusé à l’époque que son contrat de travail soit modifié dans le cadre du transfert de l’activité de son service vers la société Cityneo (Pure Agency). Elle considérai­t que son employeur, qui compte dixneuf sites dans le monde dont neuf en France, n’avait pas fait les « efforts de reclasseme­nt » imposés par la loi.

« La décision litigieuse […] se borne à mentionner « considéran­t les efforts de reclasseme­nt réalisés par la société » », constate en effet le tribunal administra­tif de Nantes dans son jugement. « Une telle motivation, qui n’indique pas la nature et l’étendue des efforts de reclasseme­nts effectués, […] ne satisfait pas aux exigences […] du code du travail. »

« La société Jouve a justifié sa demande d’autorisati­on […] en faisant valoir que ce transfert était nécessaire à la sauvegarde de la compétitiv­ité de l’entreprise », poursuiven­t les juges. « Il ressort toutefois des pièces du dossier que, pour apprécier le motif économique, l’inspecteur du travail s’est uniquement placé au niveau du service « agence interactiv­e ».

« Il n’est fait état […] d’aucune menace pour la compétitiv­ité de l’entreprise appréciée au niveau du secteur d’activité, dont elle relève au sein du groupe Jouve », conclut le tribunal. « Mme Renaud est, par suite, fondée à soutenir que la décision attaquée est entachée d’une erreur de droit. »

Newspapers in French

Newspapers from France