« Le Tahitien » a été 4 fois champion des rallyes du Maroc
Le maire de Champsecret, Gérard Desgrippes a été dans sa jeunesse quatre fois champion automobile du rallye du Maroc, sous le pseudonyme du Tahitien. Portrait.
Né à Champsecret en 1945, Gérard Desgrippes commence son apprentissage de mécanicien, à 14 ans, au garage Gilard à Domfront. Il part ensuite travailler comme mécanicien pour Renault, à Fontainebleau et à Evreux avant d’accepter un poste de formateur en Australie, à Tahiti où il installe un atelier mécanique et en Nouvelle-Calédonie.
Mécanicien et pilote
En mai 68, son employeur lui propose l’organisation et l’assistance des R8 Gordini et Alpine mises à la disposition des pilotes des pays de l’Est (derrière le rideau de fer) pour des rallyes du championnat d’Europe dans le but de développer les ventes de la marque dans ces pays. « J’ai commencé à piloter une Gordini en 1968. Ma première licence à la Fédération française de sport automobile date de cette année, explique-t-il. L’année suivante, j’ai participé à de nombreux rallyes et quelques courses de côte avec des résultats encourageants et des belles performances au côté de pilotes qui se sont illustrés plus tard comme Jean-Louis Clarr, champion de France ».
Le Tahitien
En mai 1970, Gérard Desgrippes accepte une mission de remplacement d’un technicien « après-vente » à RenaultCasablanca au Maroc.
Il participe à toutes les compétitions organisées dans ce pays ainsi qu’en Espagne, sous le pseudonyme du Tahitien pour éviter de s’attirer les foudres de son employeur qui interdisait à ses personnels de prendre part à des compétitions automobiles.
Quatre fois champion du Maroc
Au volant de la R8, R12 Gordini et ensuite de l’Alpine, Gérard Desgrippes qui est pilote indépendant, termine parmi des pilotes d’usine.
Il décroche le titre de champion automobile des rallyes du Maroc en 1972, 73, 74 et 76. « En 1974, j’ai reçu le trophée du championnat du Maroc des rallyes, des circuits et des slaloms des mains de Jacky Stewart, champion du monde de Formule 1. C’était un grand honneur d’être gratifié par lui, souligne l’ancien pilote. La télé marocaine m’a même consacré un film intitulé « Les Beaux dimanches du Korifla ».
Le Champsecrêtois cesse la compétition automobile en 1968. Il pratique l’enduro moto de 1981 jusqu’en 1991, dans la catégorie vétérans. Là aussi, les victoires s’enchaînent. « J’adore la compétition que ce soit en sport ou dans la vie, relever des défis. C’était mon moteur… bien préparé », précise-t-il dans un grand éclat de rire.
Nostalgie
A 71 ans, Gérard Desgrippes est nostalgique de ces années consacrées au sport mécanique. Il a pris beaucoup de plaisir à piloter des voitures devenues mythiques, à côtoyer des personnes qui comme lui étaient passionnées, en quête d’aventure et d’adrénaline.
Lui restent aujourd’hui, des souvenirs plein la tête, des casques, trophées, coupes, photos ou encore des coupures de presse témoignant de cette jeunesse à 100 à l’heure.