La 1re route solaire du monde lancée dans l’Orne par S. Royal
Une révolution est en marche actuellement dans l’Orne, à Tourouvre. La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal est venue la lancer ce lundi : la première route solaire au monde.
Tourouvre. Les Etats-Unis ont leur mythique Route 66 sur laquelle ils ont un projet d’expérimentation similaire. Mais non, c’est bien sûr une Route 61, à Tourouvre exactement que la première route solaire du monde vient de voir le jour. Elle a été officiellement lancée ce lundi 24 octobre par la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal.
L’innovation est en marche dans l’Orne
Une ministre habituée du département de l’Orne puisqu’elle y est déjà venue à plusieurs reprises dans le dossier GDE de Nonantle-Pin puis, en juillet dernier, à l’entreprise SNA (Société nouvelle Areacem) de Tourouvre pour officialiser le dossier de la route solaire avec ce fleuron industriel ornais.
La route solaire de Tourouvre, c’est un projet révolutionnaire signé Wattway, une solution du groupe de travaux publics Colas, leader mondial de la construction de routes. Un revêtement à base de panneaux photovoltaïques, produits par SNA, et mis au point en collaboration avec CEA-Tech et l’INES (Institut national de l’énergie solaire).
« Rouler et produire de l’énergie en même temps, voilà une équation gagnante pour le département et pour notre avenir, bienvenue sur le territoire de l’innovation » a relevé Guy Monhée, maire de Tourouvreau-Perche. « Un kilomètre de route, ça peut paraître infime mais c’est une véritable révolution. Le Conseil départemental s’est bien investi dans ce projet, au même titre que pour toutes les énergies nouvelles. »
Un laboratoire mondial
Ce kilomètre de route en direction de Mortagne-au-Perche aura valeur de laboratoire mondial, tout simplement. 1000 mètres de linéaire en panneaux photovoltaïques, 2500 dalles, 2800 m2, plus de 300 KW de produits, les besoins de 5000 usagers en électricité… Un laboratoire à 5 M€ mais pour lequel des chefs d’entreprises du monde entier vont faire le déplacement.
« C’est vraiment la première route solaire de cette échelle dans le monde » souligne JeanCharles Boizat, directeur de Wattway. « Vous avez énoncé en juillet que l’Orne était site expérimental et les premiers travaux démarraient en octobre, Madame la ministre ». Un dossier instruit quasiment à la vitesse de la lumière comme l’a fait remarquer le sénateur Jean-Claude Lenoir : « Nous étions encore en juillet dans le domaine du rêve ! L’impulsion a été déterminante et il y aura une troisième fois pour l’inauguration ».
Aux yeux du député Véronique Louwagie, la force de ce dossier est de répondre à la fois à des objectifs technologiques, économiques et environnementaux. « Et c’est aussi une application concrète de la loi sur la Transition énergétique, le monde entier va nous regarder ! »
Tourouvre détrône Marseille
1000 mètres linéaires dans l’Orne, « un million de kilomètres de route en France… vous voyez le potentiel pour SNA ! » a ironisé la ministre de l’Ecologie. Osant le parallèle avec Pierre et Marie-Curie faisant leurs tests dans une cocotte-minute ou bien « Google et Facebook débutant dans un grenier », Ségolène Royal a jugé l’expérimentation ornaise comme un laboratoire mondial « où l’on démontre qu’un espace peut être utilisé à un tout autre usage ».
Cette route solaire devait initialement être lancée sur Marseille, « et puis j’ai découvert cette entreprise ornaise qui était en redressement judiciaire [victime d’une fraude en juillet 2015, elle avait dû licencier pour assurer sa survie NDLR], qui produisait des disques et qui a su se relancer. Là, la proximité des salariés va leur permettre de voir évoluer en direct cette route, de se rendre compte de son évolution et je suis sûre que beaucoup de maîtres d’ouvrage vont venir l’observer. J’ai inauguré l’hélicoptère électrique, création française, une usine de fabrication de sacs plastiques biodégradables… voilà des savoirfaire français qui montrent que le futur est déjà notre présent ici. »