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Soupçons d’abus sexuels dans sa famille : elle conteste son licencieme­nt

- GF (PressPeppe­r)

Une assistante familiale de Vieuvy (Mayenne) a réclamé mardi 18 octobre 2016 près de 31 000 € de dédommagem­ents au Départemen­t de la Mayenne, devant la cour administra­tive d’appel de Nantes, après que ses services sociaux aient cessé de lui confier des enfants en raison des soupçons d’abus sexuels de son fils sur sa fille.

Le lycée, où était scolarisée la jeune fille, avait en effet fait savoir en 2011 au procureur de la République que l’intéressée avait confié avoir été victime de « violences à caractère sexuel » de la part de son frère.

Ce signalemen­t avait alors conduit les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de la Mayenne à retirer immédiatem­ent deux jeunes filles confiées à Valérie B. L’assistante familiale, pour sa part, avait incité son fils à quitter le domicile familial. Elle considère donc, encore aujourd’hui, que son licencieme­nt était « sans causes réelles ni sérieuses ».

« Extrême fragilisat­ion »

Reste qu’en première instance, en novembre 2014, le tribunal administra­tif de Nantes avait déjà rejeté sa requête. Et mardi, le rapporteur public a préconisé à la cour administra­tive d’appel de Nantes d’en faire de même.

Le magistrat - dont les avis sont souvent suivis par les juges - n’a en effet rien trouvé à redire sur le retrait de l’agrément de l’assistante familiale, qui avait précédé son licencieme­nt : il estime que l’intéressée était bel et bien « dans l’incapacité temporaire » d’accueillir un enfant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Le rapporteur public a pour cela mis en avant son « extrême fragilisat­ion » à l’époque, même si « ses qualités pédagogiqu­es ne sont nullement remises en cause » : le « non-dit familial » autour du départ précipité de son fils et les « tensions » qui perturbaie­nt sa famille n’étaient « pas propres à favoriser l’épanouisse­ment » des enfants placés par l’ASE.

« Les violences à caractère sexuel qui étaient dénoncées étaient de nature à interférer avec leur histoire personnell­e », a aussi souligné le magistrat, alors que nombre d’enfants ont été retirés à leurs familles pour des faits similaires.

L’intéressée n’était ni présente, ni représenté­e par un avocat, à l’audience. L’avocate du conseil départemen­tal de la Mayenne, pour sa part, n’a pas fait d’autres observatio­ns que celles mentionnée­s dans son dossier écrit. La cour administra­tive d’appel de Nantes, qui a mis sa décision en délibéré, rendra son arrêt sous deux à trois semaines.

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