Risques d’inondations : le plan de prévention sera revu
Hormis Nadine Belzidsky, qui s’est abtenue, le Conseil municipal a voté lundi soir, la modification du PPRI (Plan de prévention des risques inondation) sur laquelle la population pourra aussi s’exprimer. Une bonne nouvelle pour l’activité thermale.
Le seul point à l’ordre du jour ce lundi 24 octobre était d’importance, étant donné son impact sur l’activité des Thermes B’O resort.
Dans un premier temps, le maire Olivier Petitjean a retracé l’historique du PPRI applicable depuis 2002 par arrêté préfectoral, suite à plusieurs inondations dont celle de 1974. Cette année-là, dans la nuit du 15 au 16 novembre, la crue de la Vée provoqua une inondation importante des Thermes, obligeant une réfection complète du rez-de-chaussée de certains bâtiments. La rue bordant l’établissement était transformé en un véritable torrent.
Malgré un nouveau vannage au plan d’eau (1995) et le curage du lac (2000), un PPRI a été institué. « Il a eu comme objectifs : d’améliorer la sécurité des personnes exposées aux risques ; de limiter les dommages aux biens et aux activités ; d’informer les populations situées dans les zones à risques ; de gérer globalement le bassin versant, en préservant les zones naturelles de stockage et le libre écoulement des eaux », a rappelé le maire.
Ce plan interdisait toute nouvelle construction dans la zone à risques, invitait à mettre en place des appareils de mesure, et limitait la période d’exploitation des Thermes du 15 mars au 15 novembre (ou du 1er avril au 31 octobre avec glissement d’un mois).
En 2011-2012, une étude de la vulnérabilité aux risques d’inondation a été menée. « Plusieurs options avaient été avancées : créer des bassins écreteurs sur SaintMichel ; réaliser un second tunnel rue Louvel ; rouvrir le parking des Thermes et améliorer la fluidité de l’eau dans le tunnel » a énuméré Olivier Petitjean. Le choix s’est porté sur une restructuration du souterrain qui a été réalisée durant l’été 2014.
Suite à ces travaux, une tierce expertise a été menée par le cabinet Artelia. « Les conclusions indiquent que le tunnel peut supporter jusqu’à une crue de 90 ans avec un débit de 31 m3/ seconde, a noté le maire. Lors d’une crue entre 75 et 100 ans, les bâtiments d’hébergement et une grande partie du parking des Thermes ne sont pas exposés aux débordements. En revanche, le souterrain ne peut transiter une crue centennale de 32,9 m3/ seconde sans mise en charge et débordement en amont ».
Aussi, la Préfecture invite à « ne pas occulter le risque, mais le relativiser, a poursuivi l’élu. Il ne s’agit pas de lever ou réécrire le PPRI, mais le modifier ». La principale modification portera sur la restriction de la période d’ouverture des Thermes qui n’a plus lieu d’être suite aux travaux. En revanche, le plan communal de sauvegarde devra intégrer un protocole de surveillance avec une cellule de crise. « Le propriétaire du tunnel, en l’occurrence B’O resort, devra surveiller et entretenir le souterrain, avec une visite annuelle obligatoire par un cabinet extérieur agréé, qui fera l’objet d’un compte rendu pour la collectivité et les services de l’Etat. En cas de défaillance du propriétaire pour réaliser tels ou tels travaux, la collectivité se substituera pour les faire réaliser aux frais du propriétaire ».
Ce projet de modification sera consultable par la population durant un mois dans les mairies de Bagnoles et St-Micheldes-Andaines. Il sera possible de formuler ses observations sur un registre. La Cdc du Pays d’Andaine devra également se prononcer. Ce n’est qu’ensuite que le Préfet prendra un arrêté.
Conseillère municipale d’opposition, Nadine Belzidsky s’est réjouie de « ce travail remarquable » et de « ce gros investissement de 1 M€ financé par la commune », toutefois, elle a interrogé les élus sur la contrepartie des Thermes pour ces travaux réalisés par la collectivité sur un ouvrage privé, demandant au passage si B’O resort avait bien payé sa quote-part.
Maire délégué de Bagnoles, Jean Pierre Blouet a tenu à préciser que cet investissement n’avait pas été entièrement supporté par la commune et qu’il avait bénéficié d’un haut niveau de subvention. « Et oui, les Thermes ont bien acquitté leurs 94 000 €, a ajouté Olivier Petitjean. Si leur participation à hauteur de 10 % n’était pas apparue dans le premier plan de financement, c’est parce qu’elle était encore en négociation à l’époque. C’est pourquoi nous sommes revenus avec un nouveau plan. Ces travaux ne bénéficient pas uniquement aux Thermes mais à l’ensemble de la collectivité ». Jean Pierre Blouet en a profité pour annoncer en 2016 une progression de 6 % de l’activité thermale. « Qui peut dire que cela nuit à la santé de la station ? » a-t-il conclu
Travaux sur la Vée Surveillance Contreparties ?