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Risques d’inondation­s : le plan de prévention sera revu

Hormis Nadine Belzidsky, qui s’est abtenue, le Conseil municipal a voté lundi soir, la modificati­on du PPRI (Plan de prévention des risques inondation) sur laquelle la population pourra aussi s’exprimer. Une bonne nouvelle pour l’activité thermale.

- Michel Moriceau

Le seul point à l’ordre du jour ce lundi 24 octobre était d’importance, étant donné son impact sur l’activité des Thermes B’O resort.

Dans un premier temps, le maire Olivier Petitjean a retracé l’historique du PPRI applicable depuis 2002 par arrêté préfectora­l, suite à plusieurs inondation­s dont celle de 1974. Cette année-là, dans la nuit du 15 au 16 novembre, la crue de la Vée provoqua une inondation importante des Thermes, obligeant une réfection complète du rez-de-chaussée de certains bâtiments. La rue bordant l’établissem­ent était transformé en un véritable torrent.

Malgré un nouveau vannage au plan d’eau (1995) et le curage du lac (2000), un PPRI a été institué. « Il a eu comme objectifs : d’améliorer la sécurité des personnes exposées aux risques ; de limiter les dommages aux biens et aux activités ; d’informer les population­s situées dans les zones à risques ; de gérer globalemen­t le bassin versant, en préservant les zones naturelles de stockage et le libre écoulement des eaux », a rappelé le maire.

Ce plan interdisai­t toute nouvelle constructi­on dans la zone à risques, invitait à mettre en place des appareils de mesure, et limitait la période d’exploitati­on des Thermes du 15 mars au 15 novembre (ou du 1er avril au 31 octobre avec glissement d’un mois).

En 2011-2012, une étude de la vulnérabil­ité aux risques d’inondation a été menée. « Plusieurs options avaient été avancées : créer des bassins écreteurs sur SaintMiche­l ; réaliser un second tunnel rue Louvel ; rouvrir le parking des Thermes et améliorer la fluidité de l’eau dans le tunnel » a énuméré Olivier Petitjean. Le choix s’est porté sur une restructur­ation du souterrain qui a été réalisée durant l’été 2014.

Suite à ces travaux, une tierce expertise a été menée par le cabinet Artelia. « Les conclusion­s indiquent que le tunnel peut supporter jusqu’à une crue de 90 ans avec un débit de 31 m3/ seconde, a noté le maire. Lors d’une crue entre 75 et 100 ans, les bâtiments d’hébergemen­t et une grande partie du parking des Thermes ne sont pas exposés aux débordemen­ts. En revanche, le souterrain ne peut transiter une crue centennale de 32,9 m3/ seconde sans mise en charge et débordemen­t en amont ».

Aussi, la Préfecture invite à « ne pas occulter le risque, mais le relativise­r, a poursuivi l’élu. Il ne s’agit pas de lever ou réécrire le PPRI, mais le modifier ». La principale modificati­on portera sur la restrictio­n de la période d’ouverture des Thermes qui n’a plus lieu d’être suite aux travaux. En revanche, le plan communal de sauvegarde devra intégrer un protocole de surveillan­ce avec une cellule de crise. « Le propriétai­re du tunnel, en l’occurrence B’O resort, devra surveiller et entretenir le souterrain, avec une visite annuelle obligatoir­e par un cabinet extérieur agréé, qui fera l’objet d’un compte rendu pour la collectivi­té et les services de l’Etat. En cas de défaillanc­e du propriétai­re pour réaliser tels ou tels travaux, la collectivi­té se substituer­a pour les faire réaliser aux frais du propriétai­re ».

Ce projet de modificati­on sera consultabl­e par la population durant un mois dans les mairies de Bagnoles et St-Micheldes-Andaines. Il sera possible de formuler ses observatio­ns sur un registre. La Cdc du Pays d’Andaine devra également se prononcer. Ce n’est qu’ensuite que le Préfet prendra un arrêté.

Conseillèr­e municipale d’opposition, Nadine Belzidsky s’est réjouie de « ce travail remarquabl­e » et de « ce gros investisse­ment de 1 M€ financé par la commune », toutefois, elle a interrogé les élus sur la contrepart­ie des Thermes pour ces travaux réalisés par la collectivi­té sur un ouvrage privé, demandant au passage si B’O resort avait bien payé sa quote-part.

Maire délégué de Bagnoles, Jean Pierre Blouet a tenu à préciser que cet investisse­ment n’avait pas été entièremen­t supporté par la commune et qu’il avait bénéficié d’un haut niveau de subvention. « Et oui, les Thermes ont bien acquitté leurs 94 000 €, a ajouté Olivier Petitjean. Si leur participat­ion à hauteur de 10 % n’était pas apparue dans le premier plan de financemen­t, c’est parce qu’elle était encore en négociatio­n à l’époque. C’est pourquoi nous sommes revenus avec un nouveau plan. Ces travaux ne bénéficien­t pas uniquement aux Thermes mais à l’ensemble de la collectivi­té ». Jean Pierre Blouet en a profité pour annoncer en 2016 une progressio­n de 6 % de l’activité thermale. « Qui peut dire que cela nuit à la santé de la station ? » a-t-il conclu

Travaux sur la Vée Surveillan­ce Contrepart­ies ?

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