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Accueil des migrants : ce que vous en pensez

Depuis le 9 novembre, 51 migrants sont hébergés à l’ancien centre Clairefont­aine à Perrou, près de Domfront-en-Poiraie, pris en charge par l’associatio­n Coallia. Une présence qui a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

- Michel Moriceau

Inoccupé depuis 3 ans, cet ancien centre de vacances, propriété de la PEP (Pupilles de l’enseigneme­nt public) de la Manche, a repris vie avec l’arrivée de ce groupe de migrants venu de Paris. « Au nom du principe de solidarité nationale, le Gouverneme­nt a demandé aux préfets de chercher des capacités d’hébergemen­t pour accueillir des migrants de Calais et de région parisienne, rappelle Fabien Chollet, directeur du cabinet du Préfet de l’Orne. Ce site correspond­ait aux critères voulus. Le centre d’accueil et d’orientatio­n vise à offrir aux migrants une solution de mise à l’abri, un temps de répit, et à leur proposer une orientatio­n adaptée à leur situation administra­tive et sociale. Pendant l’hébergemen­t sont prévus des temps de socialisat­ion et d’occupation. L’Etat, qui prend entièremen­t en charge le financemen­t, a confié la gestion du centre à l’associatio­n Coallia ».

Cette structure a procédé à plusieurs recrutemen­ts pour assurer le suivi administra­tif et social des migrants. Coallia a fourni l’équipement. « Les migrants sont volontaire­s et libres de rester dans le centre, mais ils doivent respecter les règles de vie en commun » précise Fabien Chollet, qui a indiqué qu’à ce jour, « une dizaine de migrants semble avoir quitté le site ».

Ayant appris leur arrivée, l’Associatio­n de l’accueil des réfugiés en Domfrontai­s s’est rapprochée de Coallia, pour proposer ses services. « Dès le jeudi matin, nous avons eu une rencontre avec l’équipe de Coallia pour définir les champs d’action de chacun, confie le président Gilles Leroy. Dans un premier temps, nous avons proposé une présence de nos bénévoles dans le centre durant les jours qui ont suivi. D’ici quelques semaines, nous passerons une convention avec Coallia ».

Le souhait de Gilles Leroy est de prendre son temps pour mettre en place des actions d’accompagne­ment. « Il pourra s’agir d’animations avec des jeux de société par exemple, l’aide au transport vers des structures comme le vestiaire du Secours catholique à Domfront, ou bien encore la médiathèqu­e de Champsecre­t afin d’avoir une connexion internet. Il y a beaucoup de proposiito­ns, mais il faut qu’elles répondent aux besoins ». Une fois la barrière de la langue franchie, l’objectif est d’instaurer la confiance avec ces migrants, en grande majorité soudanais et érythréens. « Nous allons travailler en complément­arité avec les animateurs et éducateurs de Coallia, en faisant marcher nos réseaux. Nous avons notamment contacté une personne arabophone ».

Les internaute­s ont été nombreux à réagir sur les réseaux sociaux, avec parfois de vifs échanges.

Les pour

- Chloé. Ils vivent l’horreur, viennent de pays instables, en guerre provoquée ou non par les grandes puissances. C’est un peu normal de leur venir en aide. Contrairem­ent à ce que beaucoup pensent, ce ne sont pas de méchants violeurs de femmes et pilleurs de supermarch­és. Ils s’intègrent très bien à qui veut bien leur en donner les moyens. J’espère que jamais nous ne connaîtron­s leur situation car, quand il faudra fuir, nous serons bien heureux de trouver refuge ailleurs.

- Julien. Je suis un fils du pays et j’ai une maison à Perrou qui a toujours été une ville d’accueil. Les Soeurs franciscai­nes ont accueilli les orphelins après la guerre. Perrou a été un hôpital militaire qui soignait autant les Allemands que les alliés, elle a aussi accueilli un CAT pendant des années. Pensez-vous qu’ils ont tout quitté par plaisir ? Le principal, c’est qu’ils soient au chaud pour l’hiver en attendant l’étude de leurs dossiers.

- Annick. Il faut bien qu’ils aillent quelque part. Ayons un peu plus de coeur et le monde sera meilleur. Nous vivons dans un monde égoïste. La paix dans le monde n’est pas pour aujourd’hui quand on voit cela.

- Lucie. On rigolera dans quelque temps quand ca sera notre tour, quand notre magnifique pays sera en guerre, et que vous serez les premiers à quitter cette jolie France.

- Gregory. Qui lâche des bombes sur leurs têtes ? Oui oui des bonnes bombes made in France payées par qui ?

- Ludovic. C’est une histoire de dignité et de condition humaines. Il s’agit certaineme­nt de leur sauver la vie dans un premier temps. Les réinsérer viendra ensuite avec, c’est vrai, un lieu plus favorable à leur épanouisse­ment.

Les contre

- Angie. Ce qui me bouffe, c’est que des gens sont expulsés de chez eux pour loyers impayés, et eux, ils sont logés gratuiteme­nt !

- Mélissa. On a juste le droit de fermer notre g… On bosse pour payer les factures, essayer d’être moins à découvert. Est-ce qu’on vient m’aider quand je ne peux plus acheter à manger ? Non, j’ai le droit à rien.

- Joss. S’il est prouvé que la France peut accueillir, loger, nourrir, financer et intégrer 15 000 migrants, nous aurons la preuve que l’Etat laisse délibéréme­nt [mourir] les SDF français et les mals logés. Finalement, nous pourrions accuser l’Etat de non-assistance aux Français, voire de meurtre pour tous les SDF morts de froid l’an dernier.

- Patricia. Vous oubliez l’histoire de vos ancêtres qui ont connu la guerre avec Hitler. Eux ont combattu pour leur pays, ils n’ont pas abandonné femmes enfants et vieillards pour sauver leur peau, pendant que leurs familles se font exploser. Je ne couronne pas la lâcheté. Les Français ont toujours combattu les guerres à leurs portes et n’ont jamais fui.

- Yannick. Accueillir la misère du monde alors que nous sommes dans la merde, c’est vrai que nous pouvons le faire. Après, s’il faut dire amen à tout le monde, merci tres peu pour moi.

- Ladame Dulac. 51 migrants pour moins de 300 habitants : cela semble disproport­ionné. A quoi vont-ils occuper leurs journées en pleine forêt ? J’espère que parmi eux se trouvent un ou deux médecins qui pourront prendre la relève de nos praticiens locaux bientôt retraités.

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