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Travaux : déjà des inquiétude­s

Les travaux d’aménagemen­t de la Porte d’Alençon et de la rue des Fossés-Plisson vont débuter dans quelques semaines. Ils devraient durer quatre mois. Qu’en pensent les commerçant­s du centre-ville ?

- Nathalie Guérin

Les premiers coups de pelle des travaux d’aménagemen­t de la Porte d’Alençon et de la rue des Fossés-Plisson sont annoncés dans les semaines à venir. Ils s’inscrivent dans le cadre du processus de redynamisa­tion du centre ancien initié par la municipali­té.

« Une ville sans commerce, c’est une ville morte »

Si les commerçant­s reconnaiss­ent la nécessité de relooker le centre-ville, ils sont nombreux à pointer du doigt l’impact de ces travaux. Cécile et Michel Evandre, chausseurs. « Je suis favorable à ce projet d’aménagemen­t du grand carrefour qui en a bien besoin pour retrouver une dynamique commercial­e et un confort de stationnem­ent pour la sécurité des usagers avec des trottoirs refaits. Il faut savoir que depuis que le Pôle de santé a été construit sur le parking 80 places, on a perdu 30 places », amorcentil­s avant d’expliquer comment ils appréhende­nt ce chantier. Afin de faire face à une éventuelle perte de notre chiffre d’affaires évalué à environ 30 % pendant la durée des travaux, nous avons anticipé sur nos achats pour la saison estivale depuis juillet dernier ».

Le couple de commerçant­s émet également des idées pour traverser cette période sans trop de « casse ». « Nous espérons que la municipali­té soutiendra les commerçant­s par des actions publicitai­res visant à informer notre clientèle que nous resterons ouverts pendant ces travaux ou que l’Union commercial­e organisera des animations pour retenir nos clients à Domfront ».

Il ne cache pas ses inquiétude­s. « Nous appréhendo­ns cette période étant donné que nous ne l’avons jamais vécue. Sachant que dans certaines villes comme La Ferté-Macé, Gorron, Flers, des commerces se sont retrouvés en difficulté avec une baisse du chiffre d’affaires de 50 %, il faut vraiment anticiper ces quatre mois de travaux en espérant que tout se passe bien au niveau du temps et des entreprise­s pour le bien de tout le monde. Une ville sans commerce, c’est une ville morte ».

Des craintes pour le stationnem­ent

Même son de cloche du côté de Fabienne et Michel Maignan, fleuristes. « Je suis d’accord pour moderniser le centrevill­e tout en préservant notre patrimoine. En revanche, si ces travaux commencent début décembre pendant la période des fêtes, par l’aménagemen­t du carrefour de la rue Maréchal-Foch et la rue Joffre, notre chiffre d’affaires va sûrement en pâtir. D’autre part, notre crainte concerne le stationnem­ent. Où iront se garer nos clients ? Il faut trouver des solutions pour faciliter le stationnem­ent. Il y a 30 ans, les commerçant­s étaient moins taxés. Aujourd’hui, il y a le RSI et d’autres impôts qui plombent nos trésorerie­s. Alors oui ces travaux tombent au plus mal ».

A la pharmacie, Brigitte Kranzlin se pose des questions. « On nous a dit que des travaux allaient commencer en fin d’année sans précision de date, a priori pour 4 mois. Je m’inquiète de savoir comment les clients vont venir dans mon officine. Il y aura un impact surtout au niveau des personnes d’un certain âge qui sont consommatr­ices et qui ont des difficulté­s à se déplacer. Est-ce qu’il est prévu un autre sens de circulatio­n, en enlevant par le Sud, les sens interdits actuelleme­nt présents ». Elle s’interroge aussi sur l’arrivée du policier municipal. « Quand va-t-il arriver pour faire tourner les voitures en stationnem­ent ? Je suis très partant pour le projet à condition que le stationnem­ent dans la rue Maréchal-Foch ne soit pas diminué ».

« On ne voit rien venir »

Du côté de Rémi Rivière, patron du bar de la Tour, la colère est contenue. « Ces travaux, c’est la mort du bas de ville, comme cela a été le cas, il y a 30 ans, avec la Grande Rue ». Selon lui, « des commerçant­s mettront la clé sous la porte. Il ne faut surtout pas toucher au stationnem­ent rue Maréchal-Foch, sinon les gens iront voir ailleurs. Si la municipali­té a signé l’achat du Mutant, qu’attend-t-elle pour rouvrir le parking ? Le garage Carville est propriété de la ville et il n’y a toujours rien de fait depuis 1 an et demi. On nous fait des promesses et on ne voit rien venir. Pendant les travaux, on risque de voir des bouchons. Cela ne va pas être simple. Le chiffre d’affaires va baisser, les charges vont rester les mêmes ».

« Pourquoi ne pas mettre des feux ? »

Présidente de l’UCAID (Union commercial­e, artisanale et industriel­le de Domfront), Fabienne Guénanten, se réjouit de ce projet. « Ces travaux vont redonner un nouveau look à Domfront. En général, les clients aiment le nouveau et le beau ». Cependant, elle partage les craintes de ses collègues. « J’espère que le délai du chantier sera respecté afin de ne pas subir une trop grosse baisse du chiffre d’affaires. On nous a promis autant de places de stationnem­ent qu’actuelleme­nt. J’espère que cette promesse sera bien tenue. Ce que je souhaite absolument c’est que la rue des Barbacanes soit en double sens et non en sens unique pour conserver ce flux de voitures dans le centre-ville car plus les gens voient nos vitrines, plus on vend. Pourquoi ne pas mettre des feux pour réguler la circulatio­n et sécuriser les passages protégés ? J’espère que tout se passera bien dans l’intérêt de tous ».

Sollicité le maire de Domfront, Bernard Soul comprend l’appréhensi­on des commerçant­s et se veut rassurant. « Les travaux ne commencero­nt qu’après négociatio­n avec nos financeurs et après les fêtes de fin d’année, donc courant janvier. Le planning du déroulemen­t de ces travaux sera calé avec les maîtres d’oeuvre et les entreprise­s retenues, dès la semaine prochaine. Les chantiers s’échelonner­ont sur le temps, en fonction des saisons et des opérations commercial­es. Ayant rencontré dimanche matin, 13 novembre, la manifestat­ion mobile contre le RSI, allant à pied du Mont-Saint-Michel à Paris, pour une manifestat­ion collective le 28 novembre, le premier édile de Domfront-enPoiraie a été informé de situations particuliè­res de quelques « amis commerçant­s » mis à mal par le RSI. « Je déplore le fait de n’avoir rencontré dans cette démarche forte aucune implicatio­n locale. Je veux garder une oreille plus qu’attentive à toutes sollicitat­ions de mes administré­s sur leurs difficulté­s ».

Le maire annonce l’organisati­on de sept réunions publiques en mairie, quartier par quartier, afin de rencontrer et d’échanger sur les projets de la ville et les difficulté­s rencontrée­s par les administré­s dans leur quotidien.

« Les travaux débuteront en janvier »

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Lors de la réunion du conseil municipal du 27 octobre, les architecte­s ont présenté les plans (non définitifs) du projet d’aménagemen­t de la place du marché et du centre-ville.

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