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Mis en examen pour le meurtre d’une femme de 93 ans en mai 2015 à Athis-de-l’Orne, le suspect ne devrait pas être jugé en raison de son état mental au moment des faits.
Mère de quatorze enfants, une femme de 93 ans habitant Athis-de-l’Orne (aujourd’hui Athis Val de Rouvre) a connu une fin tragique et atroce. Le 28 mai 2015, son corps est découvert dans sa maison : la défunte a été rouée de coups et a subi des sévices d’une extrême violence.
Le lendemain, les gendarmes de Domfront (Orne) interpellent un suspect à Dieppe (Seine-Maritime). Il s’agit du petit-fils de la victime, âgé de 35 ans : il a été aperçu à plusieurs reprises sur les lieux du meurtre durant les jours précédant les faits.
Mis en examen pour meurtre et viol
Le petit-fils, un SDF qui vit dans sa voiture, a déjà été condamné pour exhibition sexuelle devant une personne âgée et actes de cruauté sur animal. Transféré au pôle d’ins- truction criminelle de Caen, le suspect est mis en examen pour meurtre, accompagné ou suivi d’un autre crime, en l’espèce un viol.
D’emblée se pose la question de l’état mental du mis en examen. Expertise puis contreexpertise concluent à une « abolition du discernement du mis en cause qui souffre d’une schizophrénie paranoïde. » S’impose un suivi médical lourd.
Le suspect, placé en unité pour malade difficile
En mai 2016, le mis en examen est sur décision du juge des libertés transféré dans une unité pour malades difficiles : les UMD accueillent des patients présentant un danger pour autrui.
Mais ce placement en hôpital psychiatrique est annulé par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Caen. Motif : des médecins psychiatres peuvent à tout moment lever ce placement en hôpital.
Décidant du retour en prison du mis en examen, la chambre de l’instruction demande en même temps une troisième expertise psychiatrique. Ses conclusions viennent, de source judiciaire, d’être connues : en substance, le discernement du mis en examen était aboli lors des faits et il présente une extrême dangerosité.
Vers un non lieu
Au vu de ces trois rapports psychiatriques, le mis en examen devrait bénéficier d’un non lieu et ne pas être jugé. En revanche, la vingtaine de parents de la victime, qui se sont constitué partie civile, pourront assister à un « mini procès » qui se tiendra devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Caen.