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La Cdc frappera plus fort pour l’emploi

Le conseil communauta­ire de la Cdc du Bocage Mayennais, mercredi soir, ne s’est pas déroulé comme d’habitude. En effet, un débat de haute volée, richement argumenté a été généré au niveau de l’emploi. Non sans mal, un compromis a pu être trouvé.

- Guillaume Jeanne

Le Bocage Mayennais comporte de nombreuses entreprise­s qui cherchent de la main-d’oeuvre. En face, parmi la population du Bocage et à l’extérieur se trouvent des personnes qui pourraient pourvoir ces offres. Pourtant, les bonnes rencontres tardent à se réaliser, du fait d’un déficit de communicat­ion. C’est ce qui a notamment pu être mis en évidence par la commission emploi, présidée par Jean-Claude Giraud, une commission, enviée des autres Cdc, qui a travaillé en profondeur sur le sujet.

Logements, attractivi­té

Pour y remédier, la Cdc a proposé de prolonger le contrat de chargé de mission emploi de Mathieu Gouirand et de le mettre à plein-temps. Elle a envisagé aussi de créer un nouveau poste du même type en contrat d’avenir. Deux personnes seraient ainsi chargées d’une mission permettant « d’améliorer l’attractivi­té du territoire, d’anticiper les vagues de départ à la retraite, réduire l’inadéquati­on entre l’offre et la demande, et proposer aux jeunes actifs de quoi se loger ».

Pour Jean-Claude Giraud, le problème est grave et nécessite une solution plus forte, plus rapide, plus ample. Mathieu Gouirand ayant déjà à oeuvrer pour le PLUI (Plan local d’urbanisme intercommu­nal) et le PADD (Plan d’aménagemen­t et de développem­ent durables), il n’aura que peu de temps à consacrer à l’emploi. Il faut frapper et plus fort et plus vite. Par ailleurs, un seul poste de plus, c’est insuffisan­t. « Pourquoi ne pas créer deux postes ou même plus ?, tempète-t-il. Qu’est ce que cela nous coûtera de plus ? Quasiment rien avec les aides. Surtout quand je vois certaines dépenses que nous faisons, complèteme­nt injustifié­es. En 2008, le taux de chômage du Bocage Mayennais était de 2,8 %. Nous sommes à 7 % aujourd’hui. Nous avons 1 000 chômeurs. Si nous ne réagissons pas, ça va empirer. Il faut penser aux familles, aux gens qui vivent ici. Nous avons déjà eu des entreprise­s du Bocage Mayennais qui ont déménagé pour être plus près des autoroutes. Il ne faut pas que cela se reproduise. Je crois que nous devons arrêter de renvoyer ça à plus tard, d’attendre et encore attendre. Il y a la gestion au fil de l’eau, et la gestion par anticipati­on. Il faut être dans l’anticipati­on. Il faut agir maintenant et ne plus se renvoyer la balle les uns les autres. Si nous ne faisons rien ce soir, alors cela signifiera que la commission emploi n’a pas de véritable efficacité. Alors, je la quitterai, c’est aussi simple que ça ».

« Nous entendons cette remarque, mais nous proposons d’y aller étape par étape, progressiv­ement », répond Bruno Lestas, président de la Cdc du Bocage Mayennais. « Nous créerons un poste en plus de celui de Mathieu Gouirand pour commencer et on verra ensuite si nous pouvons aller plus loin ».

Pendant une heure

La remarque de Jean-Claude Giraud trouve un écho parmi l’assemblée. Deux camps se forment, entre ceux qui souhaitent adopter la propositio­n de la Cdc telle que, et ceux qui souhaitent qu’elle soit modifiée. Pendant une heure, les arguments et les contre arguments pleuvent.

Pour Guy Ménard, le mieux est de rester prudent et de valider le point sans le modifier. « Nous avons déjà une baisse des subvention­s. Les tâches liées à l’emploi sont complexes. Les entreprise­s elles-mêmes se chargent de cette tâche de communicat­ion. Nous devons faire avec ce qu’on a ».

« Soit on s’y met pas du tout, soit on s’y met à fond, rétorque Franck Barascud, délégué communauta­ire. Il faut y aller à fond. Aussi, je pense qu’il est mieux d’indiquer un ou deux postes en plus dès maintenant pour ne pas se bloquer ».

Le compromis

Avant de passer au vote, Bruno Lestas intègre tout ce qui est dit et opte pour une modificati­on du point, de façon à arriver à un compromis. « Je propose la création d’un ou deux postes supplément­aires ». Les votes ont lieu. Jean-Claude Giraud s’abstient. Les votes sont positifs. Ainsi, 2 ou 3 personnes au total s’occuperont bientôt de résoudre le problème de communicat­ion néfaste à l’emploi dans le Bocage Mayennais, au lieu d’une, comme c’était le cas jusqu’à récemment. La démarche, expériment­ale, sera observée des autres Cdc, et pourra servir de source d’inspiratio­n.

Le fil de l’eau ? L’anticipati­on ? La prudence

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Dans le Bocage Mayennais, les offres sont nombreuses dans des domaines variés, mais le secteur souffre d’un manque de communicat­ion entre ceux qui cherchent de l’emploi et ceux qui en donnent (photo d’illustrati­on).
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Les échanges sur l’emploi ont été nombreux et parfois houleux. Jean-Claude Giraud a manifesté avec grand intérêt sa volonté de voir les choses bouger dans ce domaine.

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