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« La SNCF, y en a marre ! »

Ces dernières années, un sujet récurrent revient à l’automne : les feuilles sur les rails qui empêchent le Paris-Granville de circuler. Le 10 novembre dernier, un couple de Juvigny en a fait l’expérience et il ne décolère pas.

- Michel Moriceau

Après avoir vécu à Saint-Nazaire durant plusieurs années, Anne et Didier Lebaron, respective­ment âgés de 50 et 57 ans, ont décidé en février dernier de venir s’installer à Juvigny-sousAndain­e.« Nous souhaition­s quitter la grande ville, le bord de mer, pour trouver un peu de calme. Comme nous connaissio­ns la région de Bagnoles-de-l’Orne pour y être venus à plusieurs reprises, nous avons cherché par ici » expliquent-ils. Didier est en pré-retraite, et son épouse à la recherche d’un emploi dans le secrétaria­t.

Pour Anne, originaire de Sarcelles dans le Val d’Oise, les « déboires » avec la SNCF ne datent pas d’hier. « J’ai souvent utilisé le train pour me déplacer et je ne compte plus les perturbati­ons, les pannes. Pendant les grèves de 1995, je ne pouvais même plus me rendre à mon travail. En revanche, je n’avais jamais entendu parler du problème avec les feuilles, et pourtant il y a des arbres partout en France il me semble ».

Le jeudi 10 novembre, le couple décide de se rendre dans leur famille en région parisienne. « Nous avons une voiture, mais étant donné les complicati­ons pour circuler et stationner sur Paris, nous préférons prendre le train. Fin octobre, nous avions pris nos billets auprès du point SNCF à Bagnoles ».

Le jour J, Anne et Didier se font emmener à Bagnoles par des voisins. « Nous avions un car à 12 h 06 pour rejoindre Briouze où nous devions prendre le train pour Paris à 12 h 56 » . Mais, très vite, ce scénario va être bouleversé. « Une autre cliente qui attendait nous a confié qu’elle avait déjà eu un problème la veille pour se déplacer à cause des feuilles sur la voie. Le chauffeur de car a donc téléphoné pour se renseigner, et c’est là que l’on a appris que notre train était annulé. Nous étions là, en plan, avec nos valises ».

« Pas d’informatio­n »

Le couple interroge alors l’agent au point SNCF pour savoir si un car de substituti­on était prévu à partir de Briouze. « Ce n’est pas de sa faute, mais la personne n’était au courant de rien. La SNCF n’avait même pas daigné l’informer. C’est impensable ce manque de communicat­ion ! ».

Une seule solution pour eux : rappeler leurs voisins et prendre ensuite leur voiture pour aller sur Paris où on les attendait. « Nous avons mis 4 h 30 pour y aller dont 1 h 30 d’embouteill­ages à l’arrivée. Quand on a dit aux membres de la famille que nous n’avons pas pu prendre le train à cause des feuilles, ils ont cru à une blague ».

Durant leur séjour parisien, Anne et Didier se sont rendus à la gare Saint-Lazare pour demander le remboursem­ent de leurs billets, soit 114,40 €. Une autre galère commençait. « Il a d’abord fallu faire face à une longue file d’attente. On nous a dit ensuite que pour se faire rembourser, il fallait remplir un dossier. Ce que nous voulions aussi c’est un geste commercial car nous avons dû utiliser notre voiture et donc dépenser du carburant ».

Le 14 novembre, Anne a adressé le fameux dossier au service relations clients de la SNCF à Arras en lettre suivie. Elle a constaté via internet que son courrier avait été bien reçu. « Y en a marre de la SNCF. Aujourd’hui, on encourage les gens à prendre les transports collectifs pour des questions d’écologie, mais quand on voit tous ces problèmes, on ne peut qu’hésiter à le faire. Nous sommes au XXIe siècle, on va dans l’espace, et on a des trains qui ne peuvent pas circuler à cause des feuilles tombées sur la voie ! On marche sur la tête ! ». Le couple est à présent dans l’attente de se faire rembourser.

« En plan avec nos valises » Se faire rembourser

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