Qui sont les jésuites ?
Dans les notes très avancées de son livre, le lecteur peut en savoir davantage sur les détails de la vie du jeune garçon à Vieuvy. Il peut apprendre ainsi qu’il était courant, dans les campagnes, et notamment dans le NordMayenne, dans les années 50 et 60, « avec l’évolution restrictive du milieu agricole, que quelques jeunes personnes soient épaulées par des curés, des religieux, jusqu’à ce qu’ils atteignent de hauts niveaux de responsabilités », et même entrer « un milieu bourgeois sclérosé, à l’époque difficile
Un itinéraire exceptionnel
Au total, pour Paul Champ, ce sera donc 30 ans de voyage à travers le monde, de l’Europe au Moyen Orient, du Moyen Orient à l’Afrique, de l’Afrique aux Amériques, en passant même par l’Océanie. Des jours entiers de périples en avion, des semaines. Pour vendre des équipements pour l’extraction, des derricks, et pour les plates formes pétrolières. Et une maison à Paris. Et une autre à Nantes. Et le tout sans oublier Les jésuites désignent La Compagnie de Jésus. Il s’agit d’un ordre religieux catholique masculin dont les membres sont des clercs réguliers appelés jésuites. La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola vers 1539. Elle rassemble 17 000 personnes dans le monde. Les jésuites professent les trois voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance mais prononcent également un quatrième voeu qui leur est propre, celui de l’obéissance spéciale au Pape. Les jésuites se distinguent par une formation intellectuelle poussée de plusieurs années. Ils doivent consacrer trois ans à l’étude de la philosophie et des sciences et exercer en tant que professeur. une épouse dévouée, qui saura l’attendre, qui saura le soutenir. Qui aurait pu penser qu’un fils de paysan puisse ainsi embrasser une carrière de ce type ?
Voilà ce que fût donc le fabuleux itinéraire de Paul Champ. Et c’est pourquoi aujourd’hui, avant que ne s’achève pour lui le voyage ébouriffant de sa vie, le vieuvoyais souhaite publier ce livre largement autobiographique pour « transmettre si possible l’image d’une passion de la vie ». Même s’il pense aussi le faire pour lui « pour pouvoir me regarder dans le miroir en fin de vie, faire un bilan ».
Car, non, Paul Champ n’est
Dans le monde entier
pas, pour reprendre ces termes, « un exhibitionniste, ou un nombriliste bourgeois », il pense au contraire aux générations qui suivront la sienne, qui prendront le relais. Il souhaite partager son savoir. Il se dit qu’il est mieux qu’il puisse servir, plutôt qu’il ne s’éteigne avec lui, non partagé. Et c’est pourquoi son livre contient, dans un style simple et facile d’accès, le plus de thématiques universelles. « Mes collègues disaient de moi que je portais un autre regard sur l’être humain, non une valeur marchande, mais une valeur de la révélation et de la réalisation de soi par le travail ». Peut-être le fruit, justement, de l’enseignement jésuite associé à un « bon sens paysan », comme il aime à le rappeler. « C’est un sens prudent, discret, que j’ai toujours gardé. Ce que je souhaite transmettre par le biais de ce livre, c’est aussi ça ».
Des leçons à tirer
Enfin, si Paul Champ ressent en lui qu’il a tant à dire, c’est aussi parce qu’il perçoit dans la société actuelle des défauts. At-il raison ? A-t-il tord ? A ses futurs lecteurs de s’en faire une idée. Paul Champ ressent notamment ce qu’il appelle un affaiblissement « de la passion de la