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De grandes manoeuvres pour acquérir les bons réflexes

Comme tous les 3 ans, un exercice de sécurité civile s’est déroulé le 8 décembre sur le site de la PCAS, classé Seveso. Des manoeuvres de grande envergure pour tester le PPI : plan particulie­r d’interventi­on.

- Michel Moriceau

Jeudi 8 décembre 2016, 14 h 30, l’alerte est déclenchée au SDIS* : à la PCAS de Rivesd’Andaine, qui emploie 250 salariés, le feu dans un chariot élévateur s’est propagé à une sphère contenant un produit toxique. La chaleur a provoqué des fissures et un nuage se dégage poussé par un vent défavorabl­e vers le bourg de Couterne. Tel était le scénario retenu cette année pour l’exercice de test du PPI, qui vient s’ajouter aux manoeuvres annuelles.

Classée Seveso en raison des quantités de produits stockées et exploitées, l’usine PCAS conçoit, fabrique et commercial­ise des produits de chimie fine et de chimie de spécialité. Les dangers liés aux produits stockés résultent de leur caractère combustibl­e, voire inflammabl­e pour certains.

L’opération de la semaine passée a mobilisé une quarantain­e d’acteurs appelés à intervenir, notamment : le directeur Pascal Personeni ; Fabien Chollet, directeur de cabinet du préfet ; le commandant Thierry Foltzer, responsabl­e du groupement technique et logistique du SDIS ; et le capitaine Laurent Caudan, commandant de la compagnie de gendarmeri­e de Domfront.

« Ici, nous sommes confrontés à un sur-accident. Dans un premier temps, c’est l’équipe d’interventi­on interne qui a tenté de régler le problème, mais comme elle n’a pas réussi à maîtriser l’incident, nous avons fait appel aux pompiers, explique Yann Moy, responsabl­e sécurité à la PCAS. Ce genre d’exercice permet de coordonner les moyens face à une crise majeure et d’acquérir les bons réflexes. Nous faisons en sorte de tendre vers le risque zéro avec différente­s mesures de protection, mais nous ne sommes jamais à l’abri d’un incident à 100 % ». Le responsabl­e prend en exemple l’explosion et le début d’incendie qui avaient touché le bâtiment 12 en novembre 2014, et qui ont pu être rapidement maîtrisés grâce à une bonne coordinati­on des services.

Pour ce nouvel exercice, l’opération a connu une montée en puissance au fil de l’aprèsmidi avec une cellule de crise en préfecture, l’installati­on d’un poste de commandeme­nt à la salle des fêtes, et un autre sur le site. Certains membres du personnel avaient une mission bien précise : « pour ma part, je suis chargé de filtrer les entrées à la barrière, explique Sébastien Bancquart, responsabl­e du service informatiq­ue. Dans ces caslà, il y a toujours des curieux. Il faut empêcher l’accès aux personnes qui n’ont rien à faire sur le site, et assurer le passage des véhicules de secours ».

De nombreux pompiers ont été dépêchés et notamment une équipe « risques technologi­ques » d’Alençon. Sous les ordres du commandant Foltzer, l’objectif des équipes était : de résoudre l’incident en lien avec la direction ; protéger le personnel, mais aussi la population, du fait du nuage toxique dégagé. « Un confinemen­t doit être observé dans un rayon de 700 mètres » explique-t-il.

Vers 16 h 30, alors que la fuite était coupée, un débriefing avait lieu. L’incident a fait trois victimes (deux membres du personnel et un pompier de Couterne) qui ont été dirigées vers l’hôpital de La Ferté-Macé.

En compagnie des élus, les pompiers, gendarmes et représenta­nts de la préfecture, ont passé en revue les points positifs,

Coordonner Cellule de crise Une sirène insuffisan­te

et les manques. « Le souci est la sirène de la PCAS que l’on a du mal à entendre. Il vaudrait mieux utiliser celle de la commune, ont confié Daniel Durand, maire délégué de Couterne et son 1er adjoint, Christiane Guiot. À l’école, en revanche, le confinemen­t a été bien respecté. Les élèves sont habitués à faire ce genre d’exercice régulièrem­ent. Les parents avaient été prévenus par le cahier de liaison qu’il se prolongera­it jusqu’à 17 h ».À la fin de la mission s’est posée la question de l’utilisatio­n des appareils de mesure pour évaluer le risque qui subsiste ou non au niveau de la qualité de l’air. *SDIS : Service départemen­tal d’incendie et de secours

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Le SDIS a dépêché une équipe « risques technologi­ques ».
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A l’heure du debriefing à la salle communale.

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