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Victime de diffamatio­ns, il ferme son « Garage pour tous »

Après trois ans d’activité, le « Garage pour tous » va fermer dans quelques jours. Si le concept avait trouvé sa clientèle, son succès a visiblemen­t suscité des jalousies. Des diffamatio­ns à l’encontre du gérant auront été fatales.

- Michel Moriceau

Depuis l’explosion des réseaux sociaux ces dernières années, leur rôle, parfois positif, mais bien souvent négatif, fait régulièrem­ent la une de l’actualité en France et ailleurs, avec des cas de harcèlemen­ts, de rumeurs, de diffamatio­ns. Et c’est ce qui vient d’arriver à Christophe Lenga, président de l’associatio­n Un Garage pour tous.

L’histoire avait pourtant bien commencé. Début 2014, Christophe Lenga, mécanicien de formation, décidait d’arrêter son métier de chauffeur de car, pour monter son projet. « L’idée était de créer un garage pour les personnes à faibles revenus, rappelle-t-il. Connaissan­t moimême la précarité, je savais les difficulté­s à faire réparer son véhicule quand on a de petits salaires ». Tout en étant inscrit à Pôle Emploi, Christophe Lenga va alors s’entourer d’une équipe et créer son activité dans le cadre du bénévolat solidaire. Le Garage pour tous voit alors le jour au lieu-dit Bel-Air, à la sortie du bourg, route d’Alençon. « Il ne s’agissait pas d’un self-garage, tient-il à préciser. En tant que président, je suis resté bénévole, en revanche, j’avais trois personnes salariées : une secrétaire et deux mécanos ». Moyennant un justificat­if de revenus et une faible cotisation, les clients bénéficiai­ent alors de tarifs accessible­s. « Nous avons eu quelques aides de l’Etat pour les salaires, et nous avons passé des contrats avec des fournisseu­rs pour avoir des pièces à moindre coût. Nous étions aussi accompagné­s au niveau des aides demandées pour les clients, par la CAF ainsi que le Conseil départemen­tal et le Conseil régional ».

Bénévolat solidaire

Quelle que soit la marque, la structure assurait les dépannages, et réparation­s en tous genres (échappemen­t, embrayage, climatisat­ion, vidange, pneumatiqu­es), proposait le prêt ou la location de véhicules, mais aussi de la vente d’occasion. Au fil des mois, le bouche-à-oreille a permis à ce garage unique dans l’Orne, de se développer. « Nous avions environ 500 clients, estime le gérant, et certains venaient d’assez loin : L’Aigle, Mortagne, Mayenne, Laval, Le Mans. A terme, mon objectif était de pouvoir développer ce concept sur le départemen­t, voire au-delà ». Son souhait était également de pouvoir en devenir salarié, en faisant les démarches administra­tives nécessaire­s pour rester dans la légalité.

Seulement voilà, le boucheà-oreille peut être aussi dévastateu­r. Depuis l’été dernier, Christophe Lenga a fait l’objet de diffamatio­ns sur le réseau Facebook. « Tout a commencé en fait début 2016, quand la recette de la semaine que j’avais mise dans une enveloppe a été volée dans mon bureau, raconte le gérant. J’ai déposé plainte à la gendarmeri­e et des personnes ont été entendues ». Quelque temps plus tard, les propos diffamatoi­res ont commencé à apparaître sur Facebook. « On me traitait d’escroc et cela est même allé jusqu’à des menaces de mort, rapporte Christophe Lenga, qui a déposé plainte à la gendarmeri­e le 29 novembre dernier. Il est vraiment lamentable d’attaquer aveuglemen­t une associatio­n, dont la seule vocation est d’aider les personnes en grandes difficulté­s, dans le seul but de nuire à la réputation de son président, ou bien même de faire couler le garage associatif car le malheur des uns fait le bonheur de ces personnes néfastes ».

Et les conséquenc­es n’ont pas tardé : « depuis novembre, le nombre des rendez-vous n’a pas cessé de diminuer, et le chiffre d’affaires avec. Nous avons du mal à payer les charges, le loyer du bâtiment, les salaires. Aujourd’hui, c’est la banquerout­e. Le garage est en liquidatio­n judiciaire, explique le gérant, très remonté contre ses détracteur­s qui sont arrivés à leurs fins. Ils ont détruit mon bébé ». Ses « détracteur­s » étant identifiab­les, il espère à présent que la justice va pouvoir passer et qu’ils auront à répondre de leurs agissement­s « qui vont mettre trois salariés à la rue ».

Bouche-à-oreille Liquidatio­n judiciaire

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