Victime de diffamations, il ferme son « Garage pour tous »
Après trois ans d’activité, le « Garage pour tous » va fermer dans quelques jours. Si le concept avait trouvé sa clientèle, son succès a visiblement suscité des jalousies. Des diffamations à l’encontre du gérant auront été fatales.
Depuis l’explosion des réseaux sociaux ces dernières années, leur rôle, parfois positif, mais bien souvent négatif, fait régulièrement la une de l’actualité en France et ailleurs, avec des cas de harcèlements, de rumeurs, de diffamations. Et c’est ce qui vient d’arriver à Christophe Lenga, président de l’association Un Garage pour tous.
L’histoire avait pourtant bien commencé. Début 2014, Christophe Lenga, mécanicien de formation, décidait d’arrêter son métier de chauffeur de car, pour monter son projet. « L’idée était de créer un garage pour les personnes à faibles revenus, rappelle-t-il. Connaissant moimême la précarité, je savais les difficultés à faire réparer son véhicule quand on a de petits salaires ». Tout en étant inscrit à Pôle Emploi, Christophe Lenga va alors s’entourer d’une équipe et créer son activité dans le cadre du bénévolat solidaire. Le Garage pour tous voit alors le jour au lieu-dit Bel-Air, à la sortie du bourg, route d’Alençon. « Il ne s’agissait pas d’un self-garage, tient-il à préciser. En tant que président, je suis resté bénévole, en revanche, j’avais trois personnes salariées : une secrétaire et deux mécanos ». Moyennant un justificatif de revenus et une faible cotisation, les clients bénéficiaient alors de tarifs accessibles. « Nous avons eu quelques aides de l’Etat pour les salaires, et nous avons passé des contrats avec des fournisseurs pour avoir des pièces à moindre coût. Nous étions aussi accompagnés au niveau des aides demandées pour les clients, par la CAF ainsi que le Conseil départemental et le Conseil régional ».
Bénévolat solidaire
Quelle que soit la marque, la structure assurait les dépannages, et réparations en tous genres (échappement, embrayage, climatisation, vidange, pneumatiques), proposait le prêt ou la location de véhicules, mais aussi de la vente d’occasion. Au fil des mois, le bouche-à-oreille a permis à ce garage unique dans l’Orne, de se développer. « Nous avions environ 500 clients, estime le gérant, et certains venaient d’assez loin : L’Aigle, Mortagne, Mayenne, Laval, Le Mans. A terme, mon objectif était de pouvoir développer ce concept sur le département, voire au-delà ». Son souhait était également de pouvoir en devenir salarié, en faisant les démarches administratives nécessaires pour rester dans la légalité.
Seulement voilà, le boucheà-oreille peut être aussi dévastateur. Depuis l’été dernier, Christophe Lenga a fait l’objet de diffamations sur le réseau Facebook. « Tout a commencé en fait début 2016, quand la recette de la semaine que j’avais mise dans une enveloppe a été volée dans mon bureau, raconte le gérant. J’ai déposé plainte à la gendarmerie et des personnes ont été entendues ». Quelque temps plus tard, les propos diffamatoires ont commencé à apparaître sur Facebook. « On me traitait d’escroc et cela est même allé jusqu’à des menaces de mort, rapporte Christophe Lenga, qui a déposé plainte à la gendarmerie le 29 novembre dernier. Il est vraiment lamentable d’attaquer aveuglement une association, dont la seule vocation est d’aider les personnes en grandes difficultés, dans le seul but de nuire à la réputation de son président, ou bien même de faire couler le garage associatif car le malheur des uns fait le bonheur de ces personnes néfastes ».
Et les conséquences n’ont pas tardé : « depuis novembre, le nombre des rendez-vous n’a pas cessé de diminuer, et le chiffre d’affaires avec. Nous avons du mal à payer les charges, le loyer du bâtiment, les salaires. Aujourd’hui, c’est la banqueroute. Le garage est en liquidation judiciaire, explique le gérant, très remonté contre ses détracteurs qui sont arrivés à leurs fins. Ils ont détruit mon bébé ». Ses « détracteurs » étant identifiables, il espère à présent que la justice va pouvoir passer et qu’ils auront à répondre de leurs agissements « qui vont mettre trois salariés à la rue ».
Bouche-à-oreille Liquidation judiciaire