ACM à un Salon à Las Vegas pour préparer « l’usine du futur »
En janvier, une délégation normande se rendra à Las Vegas au Salon mondial de la haute technologie et de l’innovation numérique. Dans ses rangs, Frédéric Guihal, gérant de la Société nouvelle ACM à La Sauvagère.
Regroupant plus de 130 acteurs sur la Région (grands groupes, PME-PMI, laboratoires de recherche, collectivités locales et divers organismes), le Pôle TES (transactions électroniques sécurisées) porte pour la 5e année consécutive la délégation « Normandy Tes in Vegas » au Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas.
Le CES est le plus grands salon au monde consacré à la haute technologie et à l’innovation numérique. Outre une dizaine de start-ups normandes qui y exposeront leur savoir-faire, la délégation régionale sera composée d’une centaine de participants venus découvrir ce méga Salon. Parmi eux, Frédéric Guihal, gérant à La Sauvagère, de la Société nouvelle ACM (Atelier des Compagnons moulistes). Née voilà 8 ans sur la zone d’activité du Plessis, route de Bellou, avec une plate-forme de production de 2 800 m², la société est spécialisée dans plusieurs domaines : l’étude et la réalisation de moules injection plastique et soufflage ; la maintenance de moules jusqu’à 10 tonnes ; la réalisation d’outillage low cost ; les essais d’outillages sur presses. « Notre activité va aussi bien de l’étude de la pièce à sa fabrication, explique le gérant, qui est également commercial. Nous avons comme clients de grands noms de l’automobile, de l’électroménager, de la bureautique, de l’agroalimentaire, du médical ».
Ainsi, récemment, la société sylvagérienne a participé à une première en France.
« En partenariat avec l’ISPA, l’Institut Supérieur de Plasturgie d’Alençon, la jeune start-up caennaise Dans ma
culotte nous a confié l’étude et la réalisation de l’outillage pour leur cup, raconte le responsable. Alors que presque toutes les coupes menstruelles sont en silicone, la nouvelle venue sur le marché est confectionnée à partir d’un élastomère thermoplastique de grade médical sans allergène et recyclable. ACM a apporté les solutions techniques pour mouler, et surtout démouler cette matière un peu particulière ».
Préparer l’avenir
Depuis plusieurs semaines, en lien avec la CCI d’Alençon, Frédéric Guihal prépare son déplacement à Las Vegas, qui sera très bref. « Nous serons sur place trois jours. Comme le Salon regroupe plus de 4 000 exposants sur une superficie équivalente à 50 terrains de foot, il a fallu en cibler. J’ai repéré entre 150 et 200 points d’intérêt ».
Pour le gérant, cette visite n’a pas pour objectif premier de dénicher des marchés « même si je vais pouvoir y rencontrer certains de nos clients », mais davantage découvrir les nouvelles technologies comme l’impression 3D, et celles de demain. « Il s’agit de préparer l’usine du futur 4.0, dans un secteur d’activité sinistré par le manque de formation, et donc la difficulté à recruter du personnel ».
Frédéric Guihal souhaite ainsi anticiper sur l’avenir en découvrant les évolutions qui attendent l’entreprise de demain : « si on veut rester concurrentiel, notamment avec la Chine, il est nécessaire d’avoir du matériel de pointe, qui permet de réduire les délais et les coûts ».
« On sort la tête de l’eau »
Après avoir subi comme partout la crise de 2008, la société ACM a redressé peu à peu la barre. « On commence à sortir la tête de l’eau. 2016 a été plutôt une bonne année dans la continuité de 2015. On a investi 240 000 € dans de nouvelles machines.
Pour 2017, on table sur 350 à 400 000 € d’investissement ». Côté activité, le plan de charges avoisine déjà les 80 % avec un lissage rendu possible grâce à la diversification des filières. « Très souvent on travaille sur des produits non commercialisés en lien avec les bureaux d’études des centres de recherches » note le gérant.
A son retour de Las Vegas, Frédéric Guihal entend rendre compte de son expérience à ce Salon mondial auprès de l’ISPA d’Alençon, dont il est membre du conseil d’administration, et de Polymers Technologies, où il est vice-président.
De l’étude à la production