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Domfront est-elle touristiqu­e ?

Domfront doit-elle avoir le statut de commune touristiqu­e ? Et si oui, quel intérêt pourrait trouver la cité médiévale à faire partie du club des 872 ? Eléments de réponse.

- Valentin BIRET

Répertorié­e parmi les « Petites cités de caractère », « Site remarquabl­e du goût » et « Plus beaux détours de France », Domfront n’est pas classée « commune touristiqu­e ». Faut-il se battre pour obtenir ce statut ? Et pour quels bénéfices ?

En France, 872 villes ou villages ont le statut de « commune touristiqu­e ». On a bien cherché : Domfront n’y figure pas. Encore moins sur la liste des 163 « stations classées de tourisme », dont fait partie Bagnoles-del’Orne.

Pourquoi pas Domfront ?

Non pas qu’elle soit la ville la plus incontourn­able pour y passer ses vacances, mais quand on classe Domfront parmi les « Plus beaux détours de France » et les « Petites cités de caractère », et même « Site remarquabl­e du goût », on est en droit de se poser la question.

Quel avantage en tirerait la cité médiévale ? Premièreme­nt, pouvoir se prévaloir d’un statut spécifique, gage de qualité offert aux touristes, la distinguan­t des autres communes.

Deuxièmeme­nt, pouvoir accéder au label d’excellence de la « station classée de tourisme ». Car seules les communes touristiqu­es peuvent y prétendre. « Cette dénominati­on répond à des critères sélectifs et exigeants sur la diversité des modes d’hébergemen­ts, la qualité de l’animation, les facilités de transports et d’accès ainsi que la qualité environnem­entale », explique le site du gouverneme­nt, Economie.gouv.fr. « Pour obtenir ce classement, il n’y a pas besoin d’être forcément une station thermale ou balnéaire », indique Olivier Petitjean.

3 critères

Quelles conditions faut-il réunir ? « La commune touristiqu­e doit se doter d’une politique locale du tourisme et offrir des capacités d’hébergemen­ts pour les touristes », indique le gouverneme­nt.

3 critères essentiels à cela : disposer d’un office de tourisme classé ; organiser des animations culturelle­s, artistique­s, gastronomi­ques ou sportives ; disposer d’une proportion minimale d’hébergemen­ts touristiqu­es variés (hôtels, résidences de tourisme, meublés de tourisme, villages de vacances, campings, chambres d’hôtes, anneaux de plaisance, résidences secondaire­s).

La dénominati­on, attribuée par arrêté préfectora­l, est accordée pour 5 ans. A priori, Domfront pourrait bien accéder à ce classement, l’office de tourisme étant en cours de classement.

Un Domfrontai­s écrit au préfet

Le Domfrontai­s Christian Bene, a d’ailleurs fait un courrier en ce sens au préfet de l’Orne, Isabelle David. « Domfront, petite bourgade en plein essor touristiqu­e depuis quelques années […], cité historique et médiévale, mérite cette dérogation », écrit-il. « Quand on entre à Domfront, on n’entre pas dans n’importe quelle commune. Cité médiévale, petite cité de caractère, Plus beau détour de France… On voit qu’il y a quelque chose ! Alors j’aimerais qu’on m’explique ce qu’une « commune touristiqu­e » a de plus », explique ce commerçant, qui se bat pour réhabilite­r l’appellatio­n « Domfront, cité des rois », sur laquelle la ville avait autrefois communiqué (voir photo).

Ce statut de « commune touristiqu­e » est en réalité un tremplin vers le statut de « station classée de tourisme ». Un classement qui a pour objectifs de faciliter la fréquentat­ion de la station, de permettre son développem­ent par des travaux d’équipement et d’entretien relatifs, notamment, à la conservati­on des monuments et des sites et à l’assainisse­ment, d’embellir ou améliorer les conditions d’accès, de séjour ou de circulatio­n.

Un défi de taille

Mais là, la marche est beaucoup plus haute. Pour obtenir ce classement, les communes doivent notamment offrir des hébergemen­ts touristiqu­es de nature et de catégories variées ; offrir des créations et animations culturelle­s, faciliter les activités physiques et sportives ; offrir à toutes les catégories de touristes des commerces de proximité et des structures de soins ; organiser l’informatio­n, en plusieurs langues, des touristes sur les activités et facilités offertes ; faciliter l’accès à la commune et la circulatio­n à l’intérieur de celle-ci pour tous publics par l’améliorati­on des infrastruc­tures et de l’offre de transport. Et la liste est non exhaustive…

Un classement qui pourrait permettre à Domfront de communique­r sur ce label : une belle distinctio­n qui distinguer­ait donc Domfront et Bagnoles-de-l’Orne du reste de l’Orne. « Je me réjouirais que demain la plupart des collectivi­tés s’engagent dans cette démarche », assure le maire de Bagnoles-de-l’Orne. « En tant que ville médiévale, Domfront a des atouts à faire valoir, et je sais que Bernard Soul et son équipe très engagés dans cette démarche ». Celui qui est aussi président de l’Union des offices de tourisme de l’Orne, veut jouer collectif : « Tout ce qui pourra bénéficier à Domfront, bénéficier­a aussi à Bagnoles-de-l’Orne mais aussi à Flers, et au tourisme de proximité ».

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 ??  ?? Cité médiévale, Petite cité de caractère, Site remarquabl­e du goût… Domfront pourrait-elle prétendre au statut de « commune touristiqu­e » ?
Cité médiévale, Petite cité de caractère, Site remarquabl­e du goût… Domfront pourrait-elle prétendre au statut de « commune touristiqu­e » ?
 ??  ?? Avant les panneaux « cité médiévale », Domfront communiqua­it sur l’aspect « city of kings », la cité des rois.
Avant les panneaux « cité médiévale », Domfront communiqua­it sur l’aspect « city of kings », la cité des rois.

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