NORD-MAYENNE
Qui était l’abbé Angot ?
Qui était Alphonse-Victor Angot, dit l’abbé Angot ?
Il s’agit d’un paroissien né à Sainte-Gemmes-le-Robert (près d’Evron) en 1844 qui a eu deux vocations. La première, les ordres religieux, et une autre, la Mayenne, qu’il a eue vers 40 ans. Il disait qu’il regrettait que sa seconde vocation se soit déclarée aussi tard. Il a beaucoup écrit sur la Mayenne, notamment le dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne. Les abbés historiens sont nombreux au XIXe siècle. Quelquefois, certaines approximations ont pu être relevées. Qu’en est-il du travail de l’abbé Angot ?
Il a fourni un travail exemplaire, consulté par de nombreux historiens aujourd’hui. Et je ne dis pas ça par chauvinisme local ! Il faisait des synthèses, recoupait, vérifiait, apportait des précisions à tout ce qu’il rédigeait. Contrairement à d’autres, il se déplaçait, il aimait le terrain. C’était un arpenteur, un explorateur des vestiges du passé. Il posait des questions, et travaillait également beaucoup par correspondance de lettres.
Un travail de qualité
La religion a-t-elle influencé ses écrits ?
Un peu mais pas trop. Même s’il a la sensibilité du prêtre, il porte un regard très objectif. Il a rédigé avec un certain détachement par rapport à ses fonctions religieuses. Beaucoup plus par exemple que l’abbé Ferdinand Gauguain.
Comment l’ensemble de son oeuvre parle-t-elle de la Mayenne ?
Il s’intéressait à tout, du moment que ça avait un lien avec notre département. Il parle de ce territoire depuis l’origine des temps jusqu’au début XXe. Il s’intéresse à l’histoire, la culture, les traditions, les coutumes, le mode de vie, mais également à la science, à la géologie, aux milieux naturels, à l’administration. Des témoignages importants. Qu’a-t-il fait à Gorron ?
Nous savons qu’il a été amené à échanger avec la famille de Jean-Jacques Garnier, décédé en 1805, un peu avant la naissance de l’abbé Angot, afin de connaître la Mayenne à Gorron spécifiquement. Il a aussi noté des blasons familiaux. Il est venu dans la ville pour rédiger des articles, et pour voir des relations. Nous savons aussi que c’est cet abbé qui a éclairci le mystère de l’affaire De Goué, non loin d’ici, à Fougerolles-du-Plessis. Il a en effet découvert que la famille Goué avait falsifié ses origines, et ses registres généalogiques
L’affaire De Goué
pour s’accorder les bonnes faveurs du roi Louis XIV.
L’abbé Angot serait décédé dans le Nord-Mayenne, à Lassay-les-Châteaux. En savez-vous plus sur sa fin de vie ?
Alphonse-Victor Angot est décédé en juin 1917 à SaintFraimbault-de-Lassay, effectivement dans une commune aujourd’hui rattachée à Lassay-les-Châteaux. Il a fini sa vie malade des reins, ne voyant presque plus. C’était aussi la pleine époque de la Grande Guerre. Nombre de ses amis étaient mobilisés, absents, et la plupart des gens ne pensaient qu’à la guerre, et comment y survivre. De ce fait, sa fin de vie s’est faite dans la solitude, avec une inhumation qui n’a malheureusement pas laissé de traces.