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« Dans l’Orne, il ne faut pas se priver de l’eau du robinet ! »

L’UFC Que Choisir vient de lancer une carte interactiv­e sur la qualité de l’eau. Objectif : « vérifier quelle est celle de sa commune ». Dans l’Orne, 98 % des habitants peuvent la boire « en toute confiance ».

- Karina PUJEOLLE L’UFC Que Choisir de l’Orne recherche des bénévoles. Contact : 02.33.26.79.47. Mail : contact@orne.ufc.quechoisir.fr. Site internet : quechoisir.org

Pour illustrer ses dires, la présidente de l’UFC Que Choisir de l’Orne teste ses interlocut­eurs. C’est ainsi qu’elle a soumis les journalist­es à une dégustatio­n « à l’aveugle » de quatre eaux : une du robinet, une de source et deux minérales. Verdict : erreur sur toute la ligne. « Cela prouve bien que l’eau du robinet n’est, au goût, pas différente ni moins bonne que les eaux en bouteille ».

Consommate­ur et acteur

C’est d’ailleurs le message que l’UFC Que Choisir délivre en conclusion d’une enquête sur la qualité de l’eau du robinet menée entre février 2014 et août 2016 « à partir des résultats officiels du ministère de la Santé et en passant au peigne fin les réseaux de distributi­on des communes soumis à 50 paramètres ».

De cette enquête est née une carte interactiv­e consultabl­e depuis le site internet de l’associatio­n (quechoisir.org). « L’objectif de cette carte est de vérifier si l’eau de sa commune est de bonne qualité. Si ce n’est pas le cas, il faut interpelle­r les élus pour que ça change. Le consommate­ur devient ainsi acteur », confie Sylvie Hibou.

Dans l’Orne, il ressort que « 98 % des habitants peuvent boire l’eau du robinet en toute confiance ». Les 2 % restants sont, eux, soumis à une contaminat­ion de l’eau par des herbicides (20 communes au Nord-Est d’Argentan) ou contiennen­t du plomb, du nickel et du cuivre (40 communes dans le Perche et le pays d’Ouche).

Aussi quand la qualité de l’eau qui arrive au robinet du consommate­ur est de bonne qualité, l’UFC que choisir invite le consommate­ur à la préférer à l’eau en bouteille. Pour des raisons financière­s tout d’abord. « Car l’eau du robinet revient à 0, 004 € le litre contre une moyenne de 0,26 € le litre en bouteille ». De santé également : « Car certaines eaux minérales ne sont pas recommandé­es pour une consommati­on quotidienn­e ». Pour des raisons écologique­s enfin : « L’eau en bouteille parcourt en moyenne 300 km par an et produit plus de 150 000 tonnes d’emballages par an soit un effet de serre amplifié ! ».

Pour le principe « pollueur-payeur »

De cette étude menée par UFC Que Choisir, il ressort également « que l’utilisatio­n des pesticides en France a augmenté de 12 % entre 2012 et 2014 par rapport à la période 2009/2011 ». Les engrais azotés, à l’origine des nitrates, « restent autant vendus ». Conclusion : « on assiste à une aggravatio­n du principe pollué-payeur », constate l’UFC Que Choisir en annonçant un coût de dépollutio­n de l’eau « variant de 640 M€ à 1 140 M€ par an ».

Pour améliorer la qualité de l’eau, l’associatio­n de consommate­urs demande donc « une vraie mise en oeuvre du principe pollueur-payeur » mais aussi « une incitation à réduire les intrants polluants via des sanctions dissuasive­s » et, enfin, « un audit national sur l’état des canalisati­ons » pour « des aides ciblées ».

Et Sylvie Hibou de conclure : « Alors qu’un consommate­ur sur deux déclare préférer l’eau en bouteille quotidienn­ement et que les industriel­s entendent faire croître ce marché de 10 % d’ici 2019, l’UFC Que Choisir de l’Orne appelle les Ornais à préférer l’eau du robinet, plus économique et écologique ! Dans l’Orne, il ne faut pas s’en priver ! ».

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Sylvie Hibou (à droite), la présidente d’UFC Que Choisir de l’Orne, et Christiane Renouvel, une membre, ont testé quatre eaux à l’aveugle dont celle du robinet.

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