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Ils menacent de rôtir le père au barbecue devant l’enfant

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Deux hommes passaient devant le tribunal correction­nel d’Avranches le 17 janvier dernier, pour une expédition punitive à Ger.

Ils terrorisen­t un homme et son petit garçon de 6 ans. « Ton père, on va le découper en morceau et le cuire au barbecue. Tu pourras même le manger ». Au tribunal correction­nel d’Avranches, mardi 17 janvier 2017, deux hommes étaient jugés pour « une expédition punitive » qui aurait pu les conduire aux assises. Tous deux, accusés de violence en réunion et de menaces de mort.

« On lui a mis une grosse pression »

Leur victime s’était engagée à entretenir les plants de cannabis qu’ils avaient tous trois plantés en forêt. Les plants n’y sont plus. Et leur comparse est soupçonné de les avoir fait disparaîtr­e. Alors, quand les prévenus le repèrent à Caen, le 21 octobre dernier, chez sa soeur, ils appellent un autre homme en renfort pour exiger un remboursem­ent. S’ensuivent des coups et des menaces. Les prévenus minimisent : « On lui a mis une grosse pression » et « quelques baffes. Une sûre, peut-être deux ». Ce qui vaut à la victime une dent cassée et des ecchymoses au visage.

Il veut l’aide des gendarmes

Il prend peur. A tel point que, selon les prévenus, c’est lui-même qui aurait « proposé d’aller à Ger, cambrioler la maison de son cousin, pour les dédommager ». Une version qui a du mal à convaincre car, en chemin, à deux reprises, Anthony va « user de subterfuge­s » pour avertir les forces de l’ordre. Dans une supérette, où il s’est arrêté au prétexte de faire manger son fils, il demande au personnel d’appeler les forces de l’ordre. Au vu de ses activités répréhensi­bles, « il devait être drôlement apeuré pour demander de l’aide aux gendarmes ! », s’exclam la juge.

Son fils comme bouclier

Pour autant, absent au tribunal par « crainte de représaill­es », l’homme agressé, au « profil déplorable » ne suscite que peu de compassion de la part du tribunal qui se soucie davantage de son petit garçon. « Peut-être qu’il a été particuliè­rement lâche d’emmener son fils pour s’en servir comme bouclier, mais l’enfant n’a rien à voir avec vos délits. Vous êtes des délinquant­s » leur assène le procureur. « Il y a peut-être mieux à faire de votre vie ».

Des délinquant­s pas très futés

« On n’est pas des criminels » se défendent les prévenus. Pour preuve : « on a été correct avec le petit », dans la mesure où c’est le père qu’ils ont frappé. Même si par la suite, ils tentent de faire pression sur l’enfant pour qu’il « change sa version » des faits. Ce qui, au passage, aurait pu leur valoir une inculpatio­n supplément­aire. Idem pour la culture de cannabis. « Vous savez que c’est interdit le cannabis, la pression sur un témoin ? A la barre, vous avouez deux autres délits » relève la juge, « et vous ne vous en rendez même pas compte ».

Des allures de gamins

Si, à 19 et 20 ans, leurs petits gabarits leur donnent des allures de gamins, leurs casiers judiciaire­s font déjà état de quatre condamnati­ons. Ce qui fait dire au procureur qu’ils « se rapprochen­t à grand pas de la maison d’arrêt. » Au final, ils écopent chacun de 8 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de deux ans, d’une obligation de travailler et d’une « interdicti­on absolue d’entrer en contact avec leur victime ». Ils devront verser des indemnisat­ions : 800 € pour le père, 1 300 € pour l’enfant et 800 € au titre des frais de justice de leurs victimes.

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