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En garde à vue suite à un accident de la circulatio­n, il s’évade de l’hôpital

Un homme de 31 ans a écopé de 8 mois de prison pour s’être évadé de l’hôpital après avoir provoqué un accident de la circulatio­n.

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Argentan. Vendredi 3 février 2017 vers 17h30/18h, un accident de la circulatio­n a lieu route de Paris à Argentan. Un cycliste de 16 ans venant de la place des Trois Croix et allant en direction de Paris se fait heurter par un véhicule venant en sens inverse et voulant tourner sur sa gauche vers la rue Mézerette. Suite au choc, le jeune cycliste est projeté sur le capot de la voiture se trouvant dans cette voie et attendant de s’engager. Les secours ainsi que la police intervienn­ent et le mineur est conduit au Centre Hospitalie­r Universita­ire de Caen, souffrant d’un traumatism­e crânien.

Pas assuré

Le conducteur du véhicule est aussitôt convoqué au commissari­at, n’étant pas en possession des documents afférents à la conduite. D’entrée, il déclare qu’il a calé alors qu’il voulait tourner à gauche pour s’engager dans la rue Mézerette et qu’il a alors entendu un choc. Il remarquait alors « un gamin » par terre et un vélo.

A la barre, il répète cette version, déclarant qu’il avait calé en pleine voie, que suite à l’accident, il avait demandé à son passager d’aller garer la voiture pendant que lui s’occupait de la victime. Il précise qu’il a attendu les secours, qu’il a empêché la victime de bouger et qu’il l’a placée en position latérale de sécurité. Il s’avère par ailleurs qu’il n’est pas assuré.

L’auteur de cet accident, un Toulousain de 31 ans originaire d’Argentan était jugé vendredi devant le tribunal correction­nel d’Argentan dans le cadre de la comparutio­n immédiate. « Je suis désolé les gars » En effet, suite à cette procédure d’accident, l’intéressé avait été soumis au dépistage de stupéfiant­s. Ce test étant positif, il avait été placé en garde à vue. Conduit au Centre Hospitalie­r d’Argentan pour y subir une prise de sang il profitait d’un moment de diversion des policiers assurant sa surveillan­ce pour s’enfuir entravé de menottes, non sans leur adressant « je suis désolé les gars ».

Il répète devant le tribunal la même version qu’il a donnée lors de l’enquête. Il précise qu’il a fumé un joint avant de se rendre au commissari­at et qu’il s’est enfui de l’hôpital car il a une phobie des piqûres. Quant aux menottes, il dit les avoir coupées car elles le serraient, cellesci seront découverte­s dans un puisard quartier Saint-Michel.

Il part aussitôt en train pour Toulouse, puis va sur Paris où son téléphone est géolocalis­é, contacte, à ses dires, plusieurs cabinets d’avocats argentanai­s puis revient sur Argentan où il est interpellé. A la barre, il surenchéri­t sur sa phobie des piqûres déclarant qu’il aurait fallu l’assommer pour faire le prélèvemen­t car il ne sait pas comment il aurait réagi, dit qu’il était paniqué car les policiers lui avaient parlé de prison.

Le procureur Yves Couroux fait état d’une affaire toute bête qui aurait pu être traitée d’une façon sereine, mais qui a pris une autre tournure du fait du comporteme­nt du prévenu qui par négligence percute un cycliste. Selon lui, l’affaire dérape encore lorsque l’intéressé s’évade.

Condamné à des peines de prison

Une peine de 10 mois d’emprisonne­ment avec mandat de dépôt est requise pour les infraction­s de blessures involontai­res, circulatio­n sans assurance, usage de stupéfiant­s, refus de se soumettre aux vérificati­ons, dégradatio­ns de bien public (les menottes) plus une peine de 2 mois d’emprisonne­ment pour l’évasion. Une suspension du permis de conduire pendant 6 mois est également demandée.

L’avocate de la défense stipule que son client n’avait jamais eu d’accident de la circulatio­n auparavant, qu’il a pris régulièrem­ent des nouvelles de la victime et qu’il n’a pas cherché à fuir ses responsabi­lités.

Elle mentionne que la procédure prouve qu’il a accepté tous les contrôles et qu’il ne s’est évadé qu’à cause de sa peur des piqûres. Pour elle, il a agi dans l’instant, sous la panique. Elle mentionne par ailleurs qu’il a tourné la page de son passé de délinquant.

Déclaré coupable de l’intégralit­é des faits, le mis en cause écope de 6 mois d’emprisonne­ment plus deux mois d’emprisonne­ment pour l’évasion ; son permis est suspendu pour 4 mois.

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