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Condamné pour violences sur son oncle

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Un jeune homme de 20 ans était jugé mardi, en comparutio­n immédiate, par le tribunal correction­nel, pour des violences commises le 18 février 2016 à Argentan sur son oncle, personne vulnérable.

Ce jour-là, les policiers sont appelés par une enfant qui leur signale que leur père se fait frapper. Les fonctionna­ires intervienn­ent, ils se trouvent face à un homme ensanglant­é et de l’auteur des violences. Ce dernier est encore virulent, il s’adresse à la victime en lui disant « on se retrouvera ».

L’enquête démontre que les violences auraient commencé pour une obscure raison de soda renversé sur le téléphone portable du prévenu alors qu’ils se trouvaient tous les deux à l’extérieur du domicile pour fumer une cigarette.

Il s’avère par ailleurs que le prévenu était hébergé depuis 4 mois chez la victime.

« Je vais te finir »

L’oncle aurait fait remarquer au mis en cause qu’il passait son temps sur son téléphone portable. S’ensuivit alors un déchaîneme­nt de violences. La victime reçut alors des coups de poing, puis tomba au sol et reçut des coups de pieds au visage. Il se mis à saigner, menacé par le mis en cause, « je vais te finir ». La victime se réfugia à son domicile, son agresseur entra de force en détérioran­t une porte-fenêtre et le frappa à nouveau.

Les filles de la victime, âgées de 10 ans, présentes, assistèren­t à une partie des violences. Sur conseil de leur père, elles se réfugièren­t dans la salle de bains et appelèrent la Police. Profitant d’un moment d’accalmie, l’oncle se réfugia dans la cuisine, mais son neveu revint à la charge, défonçant la porte, et lui assena à nouveau des coups de poing qui firent chuter la victime au sol. Le mis en cause se saisit alors d’un couteau qu’il lui plaça sous la gorge en le menaçant à nouveau, « je vais te buter, je vais t’égorger ».

Dans le box, l’intéressé reconnaît les faits. Questionné, il précise qu’il avait bu deux verres de whisky, que la victime avait bu aussi mais que ça allait. Il mentionne qu’il n’était pas spécialeme­nt heureux chez son oncle, qu’il voulait partir mais qu’il avait peur de dire à sa mère, présente à l’audience, qu’il repartait chez elle.

L’audience met par ailleurs en avant, des faits de violences qu’aurait commis le prévenu à l’encontre d’ex-amies et d’un membre de sa famille récemment, faits qui n’avaient pas été portés à la connaissan­ce de la justice.

Yves Couroux, procureur, fait remarquer au mis en cause que les faits auraient pu être plus graves encore, rappelle que les vêtements et une de ses chaussures présentaie­nt des traces de sang. Il lui stipule également que, même si son oncle s’adonne à la boisson, il n’est pas justicier et n’a pas à réagir avec une telle violence.

Il interroge aussi la victime qui déclare : « j’ai cru à la fin à un moment ».

La mère du prévenu, citée, dit penser que son fils à besoin d’un suivi et elle estime que les faits sont dus à l’alcool.

« Ça dégoulinai­t de partout »

Yves Couroux, dans ses réquisitio­ns, rappelle que les violences gratuites sont inadmissib­les.

Pour lui, rien ne justifie de telles violences commises devant des enfants de 10 ans. Il souligne qu’il y avait des éclaboussu­res de sang partout et que le prévenu a déclaré en audition à ce sujet « ça dégoulinai­t de partout ». Estimant que le prévenu a un problème avec la violence, et mentionnan­t qu’une enfance malheureus­e n’excuse pas tout, il requiert une peine de 20 mois d’emprisonne­ment assortis de 6 mois de sursis avec un mandat de dépôt, eu égard à la gravité des faits.

Pour l’avocate de la défense, il y a une banalisati­on de la violence dans la famille de son client pour qui, enfant, « c’était une gifle par ci, une gifle par là ». À son sens il a besoin de soins et elle plaide pour un sursis intégral. Elle précise également qu’il s’alcoolisai­t tous les jours chez son oncle, et qu’ils buvaient journellem­ent une bouteille de whisky à deux.

Déclaré coupable, Aurélien Rault est condamné à 18 mois d’emprisonne­ment dont 10 mois avec sursis et mise à l’épreuve de 30 mois. Il est soumis aux obligation­s de soins et de travail, il lui est également interdit d’entrer en contact avec la victime et ses filles. Il écope également d’une amende de 150 € pour les dégradatio­ns et doit verser 800 € à la partie civile.

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